tag:blogger.com,1999:blog-92159572673056654512024-03-05T05:11:11.472+01:00Dum volvitur orbisM.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.comBlogger162125tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-18811410551892098652019-09-02T13:39:00.002+02:002019-09-02T13:39:43.581+02:00Le mimétisme procréatif.<!--[if gte mso 9]><xml>
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<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Ce
qui suivra s’inspire grandement et librement de l’hypothèse mimétique de René
Girard. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pour cet auteur, on le sait,
toute l’expérience humaine est sous l’emprise du mimétisme. Non seulement les
rapports « interdividuels », la culture ou les cultures, mais aussi
et peut-être surtout la psychologie profonde des sujets. Dans l’organisation mimétique
humaine, le désir occupe une place prépondérance et est comme sa clef de voûte.
Pour le dire de but en blanc : chez René Girard, il n’existe pas de désir spontané,
de désir autonome, aucun désir qui n’ait son médiateur, c'est-à-dire, un autre désirant qui
vous indique – par de multiples voies – ce que vous devez désirer ou plutôt qui
apparaît pour vous comme l’index signalant à votre désir l’objet qu'il doit convoiter. Girard
se place donc à l’opposé d’une certaine psychanalyse et surtout d’un courant
moderne romantique qui croit, et tient, à la spontanéité du désir, à son
caractère absolument personnel, autonome. Cette position « romantique »
est un mensonge, une illusion, une méconnaissance ; méconnaissance indispensable
au bon fonctionnement du désir mimétique. En effet, dés que le désir mimétique
est révélé, il perd de sa force et ne peut plus fonctionner comme désir
métaphysique. L’adjectif « métaphysique » est l’autre qualificatif
pour désigner le désir mimétique en insistant sur le but ultime qu’il poursuit :
ressembler au médiateur du désir, posséder, non pas tant l’objet du désir, que
l’être même du médiateur, sujet désirant lui-aussi. Le désir mimétique procède
donc comme une mise en abîme infernale où tout opère en miroir paradoxal. Dans cette mécanique, tout le monde vit du
mensonge de l’autonomie des désirs multiples. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Il
y a deux types de médiations du désir – et une troisième dont je ne parlerai pas
ici. Tout d’abord la médiation dite externe. Il s’agit de celle où le médiateur
occupe une place lointaine, dans l’espace ou le temps, par rapport au sujet
désirant. C’est le cas, par exemple, de Dom Quichotte qui prend pour modèle
Amadis de Gaule. L’autre médiation est la médiation interne, dans ce cas, le
médiateur occupe une place de proximité avec le sujet désirant. Ce type de
médiation, si elle n’est pas vécue comme telle, si, au contraire, elle est
vécue dans la méconnaissance, engendre une adulation et une rivalité, déclinées
en d’autres passions : dégoût et fascination, attirance et répulsion, etc.
toutes choses ressemblant à une double injonction « sois comme moi/ne
sois pas comme moi » qui produit de la violence et de la folie – ce qui
est une forme de violence. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Voilà,
brossée rapidement, l’un des volets de l’hypothèse mimétique girardienne. Elle
est intéressante, il me semble, pour comprendre les enjeux cachés, méconnus, de
la revendication de la PMA et de la GPA par les couples de même sexe. Le désir
d’enfant est problématique, comme tout désir. Il y a sans doute un désir « naturel »
d’enfant de façon analogue au désir naturel de voir Dieu. Une des spécificité de ce désir d’enfant
est lié ou relié à une activité sexuelle. Il se confond, mais ne s’identifie
pas, avec un désir sexuel. Il est une activité sexuelle – appelons-là « naturelle »
- qui donne corps – or cas pathologiques – au désir d’enfant. Autrement dit, il
est une activité sexuelle naturelle qui peut conduire, naturellement, à la
conception et satisfaire le désir d’enfant. Cette activité est celle qui peut
avoir lieu entre un homme et une femme. L’activité sexuelle entre personnes du
même sexe ne peut conduire, en aucun cas, à cette conception naturelle et, en
conséquence, à la satisfaction, naturelle, du désir d’enfant. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Dans
la PMA, la GPA, nous sommes en présence d’un contournement de la conception
naturelle, exclusivité du couple basé sur la différenciation
sexuelle, grâce à la technique médicale.
Par ce type de conception assistée techniquement, le couple de même sexe, peut
satisfaire, de façon non naturelle, un désir d’enfant. Plus encore : avant
même de le satisfaire, il peut se permettre de l’avoir et s’il l’a c’est par la
médiation interne du couple différentié sexuellement. Ce que je veux dire, c’est que le
modèle du couple « homosexuel » est le couple « hétérosexuel ».
Il était le modèle dans la revendication d’un mariage semblable, un seul
mariage pour tous. Il le demeure dans cette revendication égalitariste à l’enfant.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Il
s’en suit que dans cette revendication ce n’est pas tant l’enfant qui importe (
enfant qui est ici « objet du désir » ) mais celui d’égaler, dans un
premier temps, le « père » ou la « mère » naturels, et,
dans un second temps, de rivaliser dans la paternité avec les parents de type « naturel »
selon la ligne : le couple homosexuel est un couple comme les autre, il
est égal à l’autre, il peut procréer comme l’autre, il peut être parents comme
l’autre, il fera de meilleurs parents que l’autre, car dans son cas, l’enfant
est vraiment voulu d’amour, etc. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Or
c’est précisément ce désir et son contexte mimétique qu’il faut interroger. Il
y a dans la revendication LGBT à la PMA - par le corps des femmes -, à la GPA - sans
le corps des hommes -(en réalité, dans la GPA et la PMA, on peut exclure
absolument l’homme, puisque seul un utérus est – encore – biologiquement nécessaire.
Dans le cas de lesbiennes, elles disposent de deux utérus, dans le cas d’hommes
homosexuels, il faut qu’ils aillent trouver un utérus ailleurs. Le corps de la
femme, est seul indispensable, pour le moment.) un exigence à être semblable au
couple hétérosexuel mue par le sentiment d’être lésé, d’être défaillant. Il
devient donc normal pour le couple gay de réclamer tout ce qui appartient au
couple hétérosexuel, du mariage à la paternité. L’enfant, dans ce contexte, n’est
qu’un objet – d’amour sans doute, mais une voiture peut l’être aussi ) un objet
dont la possession – rémunérée – fera de vous un « père » ou une « mère »
vous rendant égal aux parents naturels, voire meilleur qu’eux. Le désir d’enfant
de la part d’un couple homosexuel, incapable, en définitive de s’en tenir à la
logique « naturelle » de l’homosexualité, aux limites qu’elle impose,
est un désir mimétique qui fatalement abouti à une expression violente. La
première victime de cette violence est l’enfant qui, tout objet qu’il soit dans
cette mécanique, est avant tout un sujet auquel on ne demandera pas si son
désir - sacro-saint désir - était ou non d’avoir deux mères ou deux pères et de
se construire en référence à cette exclusivité sexuelle. Il s’en suivra une
violence exercée vis-à-vis des couples hétérosexuels, dont le mode de
procréation « naturelle » sera dévalorisée comme étant trop « naturelle »
justement. Il en découlera une violence contre les gays eux-mêmes qui seront
regardés comme des usurpateurs et surtout contre les hommes qui s’effaceront
dans cette folie conceptionniste. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Dans
ce jeu de rivalités en miroir, le couple gay se trouvera toujours insatisfait
et cela même si la technique médicale peut lui donner, un instant, l’illusion qu’il
a enfin la même stature naturelle, le même prestige que le couple naturel. Or
le couple homosexuel souffre toujours d’un certain manque inhérent à l’homosexualité
elle-même. Ce couple sait bien, au fond, que sans la fiction juridique, sans la
technique procréatrice, il n’est pas égal au couple hétérosexuel. Il sait bien
que son désir de paternité ou de maternité est un désir d’être, un appel à
être, à être autant qu’un autre, qu’une autre, que cet autre<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>qu’il croit supérieur à lui. Au final, c’est
toute la société qui s’engage dans la rivalité mimétique par ce biais de la
procréation technologiquement assistée – en dehors de toute nécessité
thérapeutique – et dans l’évacuation de l’éthique. On pourra, peut-être, un
jour voir des couples hétérosexuels faire appel aux techniques procréatrices
pour des raisons économiques, esthétiques, professionnelles, etc. à l’imitation des
couples gays. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizdh616B0qT49tXERJVwEhI4-KIdHoZ8JJAgAbfDtScHR3VUs9KdZAbzUBFj9jgm_haUw1F42-kueXENIiNISAIa-ha0xIHa3J2UDaDqrU2rcSPeBl-SFVguCIM3qtN-8Oe8W5x4CNiog/s1600/gpa.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="664" data-original-width="940" height="226" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizdh616B0qT49tXERJVwEhI4-KIdHoZ8JJAgAbfDtScHR3VUs9KdZAbzUBFj9jgm_haUw1F42-kueXENIiNISAIa-ha0xIHa3J2UDaDqrU2rcSPeBl-SFVguCIM3qtN-8Oe8W5x4CNiog/s320/gpa.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Pour
terminer, je songe ici au jugement de Salomon dans<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>lequel l’enjeu était aussi un enfant :
un enfant que la « fausse » mère était prête à sacrifier pour rester
mère tandis que la « vraie » mère se sacrifiait pour sauver son
enfant du partage. Le caractère foncièrement pervers de la PMA et GPA réside précisément
dans revendication à l’enfant au mépris de l’enfant. On peut souffrir de son
désir, on peut souffrir de la perversion de son désir et plus le sujet est
mimétique plus cette souffrance, vraie souffrance, est aiguë. L’apaisement de
cette souffrance n’est certainement pas dans la course à le revendication en
pointant du doigt celui qui a ce que je n’ai pas, ce que je crois avoir été,
injustement, dépourvu. L’apaisement à une souffrance vient de l’acceptation
consciente, voulue de ses limites, de celles que la nature ou l’histoire nous
ont imposées. Une personne homosexuelle ne peut procréer et même avec le secours de la technique - qui tient lieu d'éthique suffisante - l'engendrement n'est pas une procréation. </span></div>
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<span style="font-size: medium;">Disons-le tout de suite,
je n'ai pas lu le livre de Frédéric Martel et je ne le lirai pas.
Pourquoi ? Parce que la lecture assidue des diverses recensions et
critiques écrites avant et après la parution du pavé m'en
dispense, osons le déclarer, largement. On me dira que c'est manquer de probité
intellectuelle et que pour bien parler du pensum, il faut au moins
l'avoir eu dans la main, l'avoir parcouru, l'avoir "bouquiné". Je
rétorquerai, tout d'abord, qu'il ne m'incombe pas, par devoir d'état, de le lire, qu'ensuite, je connais la chose par cœur déjà, et
qu'enfin, pour le moment, aucun élément nouveau dans mon existence
ne m'oblige à changer ma disposition. </span>
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWuO5aUyi1qLcdB-uQt-OsWdqkhrBEZBz8c_gL7kJNabWrf4X1ZrDnVyFlb_3GcKx0wg2uPF4j_vu1jLuEChTVmEnRLuqd-SEjcCAn2wOuDfMxJbRhFe3LFdm_GsxNcjzgN86BGU40Ggg/s1600/Rainbow_at_Faith_Church.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"></a><span style="font-size: medium;">Aussi, il faut être
honnête, ce que je vais en retenir, je l'écrirai en accordant foi aux
dites critiques et recensions, d'une part, et à ma propre
expérience, d'autre part. Je viens de dire que je connaissais cela par
cœur déjà. En effet, je suis entré dans la préparation à une
vie cléricale à 17 ans, j'ai fréquenté quatre lieux d'études
pour faire ma philosophie et ma théologie, j'ai vécu deux essais de
vie religieuse – avec des modalités différentes – pour enfin
abandonner à 27 ans cette voie qui me tenait à cœur. Le sujet de
ces propos n'étant pas ma propre vocation contrariée, je n'en
parlerai probablement pas, même si ce que je vais dire y trouve sans
doute une clef de compréhension. En revanche, ce que
j'ai vécu, ce que j'ai entendu, ce que j'ai vu, perçu, compris et
ce dont je suis, aujourd'hui, avec le recul, persuadé, sera bel et
bien présent dans ce qui suivra. </span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: medium;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWuO5aUyi1qLcdB-uQt-OsWdqkhrBEZBz8c_gL7kJNabWrf4X1ZrDnVyFlb_3GcKx0wg2uPF4j_vu1jLuEChTVmEnRLuqd-SEjcCAn2wOuDfMxJbRhFe3LFdm_GsxNcjzgN86BGU40Ggg/s1600/Rainbow_at_Faith_Church.jpg" imageanchor="1" style="-webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: transparent; color: #0066cc; font-family: Times New Roman; font-size: 18.06px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; margin-left: 18.06px; margin-right: 18.06px; orphans: 2; text-align: center; text-decoration: underline; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; word-spacing: 0px;"><img border="0" data-original-height="681" data-original-width="1200" height="181" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWuO5aUyi1qLcdB-uQt-OsWdqkhrBEZBz8c_gL7kJNabWrf4X1ZrDnVyFlb_3GcKx0wg2uPF4j_vu1jLuEChTVmEnRLuqd-SEjcCAn2wOuDfMxJbRhFe3LFdm_GsxNcjzgN86BGU40Ggg/s320/Rainbow_at_Faith_Church.jpg" style="cursor: move;" width="320" /></a><b></b><i></i><u></u><sub></sub><sup></sup><strike></strike></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: medium;">Commençons par une
remarque préliminaire. Il est désormais difficile de parler des
choses touchant la foi et la vie ecclésiale tant le vocabulaire et
les notions servant à en parler sont devenus flous voire
incompréhensibles pour la plupart des gens. Il faudrait à chaque
fois – chose impossible – rédiger un lexique auxiliaire ou des
notes en bas de pages pour s'assurer que tous les termes utilisés
sont parfaitement définis et compris. Cette parfaite compréhension
est la base même d'un débat loyal, efficace, profitable aux
diverses parties. Si les termes restes flous, si on ne précise pas
leur extension et l'acception dans laquelle on les utilise, on
risque fort de tourner en rond et de raconter n'importe quoi ou de faire
dire n'importe quoi à son interlocuteur. </span>
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: medium;">Pour illustrer ce propos,
entrons dans le vif du sujet : Martel, le bien nommé, prétend –
c'est une des thèses de son ouvrage – que la chasteté et la
continence sont contre-nature. Si la chasteté et la continence vont
parfois de pair, elles ne sont pas synonymes. La chasteté est une
chose, la continence en est une autre. Celle-ci est l'absence de tout
acte sexuel, celle-là est la modération dans la sexualité : une
forme, donc, de la tempérance. En outre, il faut distinguer la
chasteté comme vertu et la chasteté comme vœu religieux. Si le
vœu religieux suppose la vertu, celle-ci ne requiert pas, en soi, celui-là. La vertu de chasteté s'impose, dans la doctrine morale
chrétienne – en pas spécifiquement catholique – à tous, quel
que soit son état de vie. Le vœu de chasteté est ce que l'on
appelle dans le catholicisme un "conseil évangélique" ( avec l'obéissance et la pauvreté), il n'est
prononcé que par ceux qui le veulent, dans des circonstances précises, et la liberté est requise pour que ce vœu soit valide, on ne saurait y contraindre personne.
La personne ayant prononcé le vœu de chasteté est tenue à une
continence consacrée, c'est-à-dire vécue dans le cadre juridique,
cultuel, rituel, spirituel, et existentiel de la vie religieuse, vie
religieuse qui peut prendre plusieurs formes. De plus, et pour être parfaitement complet, sont tenus, selon la morale catholique - qui, faut-il le dire, tient en partie de l'idéal, mais qui n'en est pas uniquement un -, à la continence, dite aussi chasteté parfaite, les clercs ayant promis d'observer le célibat ( c'est le cas des prêtres dit "séculiers", ceux qui sont habituellement dans les paroisses) et pour toute personne célibataire quels que puissent être ses goûts, tendances, dispositions sexuelles. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: medium;">Quand on dit, donc, que la
chasteté est contre-nature de quoi parle-t-on exactement ? De la
vertu de chasteté ? Du vœu de chasteté ou, plus probablement, de
la continence ? </span>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: medium;"></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: medium;">Il faut signaler, et je le disais déjà plus haut, que la vertu de chasteté n'est pas propre au catholicisme et ni même au christianisme.
En effet, on retrouve cette vertu, sous une forme ou une autre,
puisqu'elle n'est qu'une actualisation de la vertu de tempérance,
dans d'autres religions et d'autres philosophies. Ce n'est pas le
christianisme qui invente la chasteté, il ne fait que lui donner de
nouveaux vêtements. Plus encore, la continence elle-même n'est pas
propre au christianisme, on la retrouvait déjà, sous certaines
formes, dans le paganisme, on la retrouve dans le bouddhisme,
l'hindouisme, dans l'islam et d'autres traditions religieuse. Donc, le
catholicisme ne fait pas de la chasteté ou de la continence une
manie qui lui soit propre et sur laquelle son éthos se bâtit. Dire
cela, ou le supposer, est un a priori infondé, injustifié, et
laissant plutôt entrevoir les préoccupations sexologistes de
l'auteur du propos que la réalité prétendument existante. </span>
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: medium;">La vertu de chasteté - et
la forme qu'elle prend dans la continence, que celle-ci soit
permanente ou temporaire - est propre à l'expérience humaine, si
du moins on veut bien accorder à la spiritualité et à la religion
qu'elles fassent partie intégrante de l'expérience humaine. Cette
observation nous conduit à une autre confusion exprimée de manière
concomitante à la première, à savoir le fameux, trop fameux,
"contre-nature". </span>
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: medium;">Il est évident que
l'utilisation par Martel de ce "contre nature" n'est pas
anodin, il renvoie expressément au "contre-nature" accolé
traditionnellement à l'homosexualité par la doctrine morale de
l'Eglise catholique. Or, le "contre nature" de Martel,
n'est pas le "contre-nature " de l'Eglise. Pour celle-ci ,
le " nature " de "contre-nature" ne renvoie pas à
la nature, synonyme de l'ensemble écologique, ni à un quelconque
éthos animal, mais bien à un ordre qui trouve son fondement dans
l'acte créateur. On peut dire que la notion est à la fois
philosophique et théologique. La notion de "nature" telle
qu'elle est utilisée par la morale catholique se réfère à la loi dite
naturelle comme participation à la loi éternelle dans la
créature raisonnable, autrement dit dans l'homme. La "nature", donc, est d'abord la nature de l'homme comme créature – notion
théologique – raisonnable capable de connaître son bien et de se
diriger vers lui. Font partie de ce bien : la préservation de
l'espèce, le respect de la vie, la sienne et celle des autres,
honorer la raison – puisqu'il est un être raisonnable – et
finalement de s'orienter vers la béatitude, qui est son bien absolu.
On voit donc que le "nature" dépasse largement et le
simple fait de faire partie d'un biotope ou quelque chose du genre,
et l'opposition classique nature-culture. Est donc "contre-nature"
ce qui s'oppose à la réalisation de la nature profonde de l'homme.
S'il faut débattre, c'est sur ces termes que l'on débattra et non sur
d'autres. Pour Martel, "nature" est utilisé au sens
ordinaire d'ensemble "écologique", il s'agit de ce qui ce
distingue de la culture, celle-ci étant – mais la chose n'est
désormais plus tout à fait sûre – le propre de l'homme. En
disant donc, que ce n'est pas l'homosexualité qui est contre nature,
mais la chasteté ou la continence, Martel entretient une confusion
et pervertit à son usage idéologique une notion aux extensions diverses.
Plus encore, si, pour défendre l'homosexualité, on injecte de la
nature – à la suite de Gide, par exemple – il est très
étrange, par ailleurs, de vouloir à d'autres occasions (mariage
pour tous, théorie du genre) la congédier au titre que l'homme
échappe à la nature et n'est finalement qu'un animal culturel, ou
tout simplement un existant culturel, animal étant encore
trop proche de la nature. On voit donc, et Martel, n'échappe pas à
la chose, comment l'opinion (sinon la pensée ) contemporaine perd
à chaque fois l'équilibre lorsqu'il s'agit de convoquer dans les
débats la notion de nature, elle pèche, et Martel avec elle donc,
soit par excès – naturalisme naïf – soit par défaut –
culturalisme optimiste. La morale catholique, en définissant
précisément les notions qu'elles utilisent et leur extension
réciproque, conserve une cohérence et un équilibre difficilement
perceptible aujourd'hui où la pensée s'étaie avec de l'émotion et des affects bien peu fondés en raison. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b></b><i></i><u></u><sub></sub><sup></sup><strike></strike></div>
M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-51537745405137053862019-03-11T09:04:00.002+01:002019-03-11T09:09:01.984+01:00La victimolâtrie. <!--[if gte mso 9]><xml>
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<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span lang="FR-BE" style="font-size: 14.0pt; line-height: 107%;">Le mot « victime »
renvoie irrévocablement, pour un lecteur de René Girard, à son hypothèse
mimétique. Plus précisément, il renvoie, dans le système mimétique, au système
sacrificiel dont la victime est la pièce maîtresse. Il faut, en effet, que
victime il y ait pour assurer la cohérence, le dynamisme et la pérennité de ce
système. Si donc notre époque use et abuse du mot « victime » et du
statut qu’il octroie, c’est donc que nous sommes, encore et toujours, dans une
système sacrificiel et, en conséquence, religieux, ou du moins qui fait
référence implicitement au « sacré » sans qu’il soit nécessaire d’en
définir les exacts contours. Dire cela c’est dire que nous nous déployons dans
un système culturel propre caractérisé, précisément, par la place de la victime
ou plutôt, aujourd’hui, du statut de victime. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span lang="FR-BE" style="font-size: 14.0pt; line-height: 107%;">René Girard enseignait que
la victime archaïque était, par un jeu complexe de liens, déclarée coupable –
de bonne foi d’ailleurs – et que c’était en raison de cette prétendue
culpabilité, admise de bonne foi à l’unanimité – alors qu’en réalité elle était
innocente – qu’elle devenait sujet du sacrifice. Après sa mise à mort, compte
tenu que cette mort sacrificielle avait rétabli la paix et la cohésion du groupe,
la victime accédait à une la divinisation : accusée d’être la fauteuse du
trouble qui mettait en danger la cohésion du groupe, elle devait être divine,
puisqu’elle était capable aussi d’en rétablir l’unité. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span lang="FR-BE" style="font-size: 14.0pt; line-height: 107%;">Le christianisme dévoile
pour la première fois la réalité du système sacrificiel et affirme l’innocence
de la victime. Le récit évangélique déclare constamment l’innocence du Christ
mis à mort. Cette insistance distingue la « fiction » évangélique de
la mythologique. Les récits mythologiques jamais n’affirment l’innocence des
victimes, au contraire, ils la chargent pour justifier la mise à mort. Le
sacrifice du Christ – librement consenti – est lu par le récit évangélique non plus
comme une mise à mort archaïque mais comme un don libre, assumé, de la vie pour
d’autres. C’est l’idée même de sacrifice, de victime et au final de sacré que
le Christianisme perverti, modifie radicalement, et inaugurant ainsi une ère
nouvelle dans laquelle nous baignons encore. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span lang="FR-BE" style="font-size: 14.0pt; line-height: 107%;">Depuis la révélation
chrétienne, c’est donc le statut de victime qui n’a cessé de s’affirmer en
dépendance radicale de l’innocence de cette dernière. Et c’est cette perception
nouvelle qui a permis l’incroyable et parfaitement inouïe expansion des œuvres
de charité chrétiennes. Les malades, n’étaient plus des coupables d’on ne sait
quelle œuvre mauvaise secrète, les victimes de tremblement de terre, d’inondations,
échappaient désormais également à la culpabilité, et les coupables eux-mêmes
(voleurs, meurtriers, hérétiques, etc.) échappaient eux-aussi à la culpabilité
totalisante : ils n’étaient pas entièrement mauvais, il y avait pour eux
aussi, pour eux surtout, une possibilité de rédemption, vraie, totale,
irréversible. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span lang="FR-BE" style="font-size: 14.0pt; line-height: 107%;">L’holocauste juif a
centuplé cette perception que nous avons aujourd’hui de la victime. L’horreur
de cet événement où des millions de personnes ont été « sacrifiées »
à la folie raciale, à l’idolâtrie politique, au détestable moloch<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>national – perversion du légitime patriotisme
- , jette une lumière métaphysique et théologique sur l’innocence de la victime
et sur le statut contemporain de victime. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span lang="FR-BE" style="font-size: 14.0pt; line-height: 107%;">Depuis, nous sommes
plongés dans la surenchère et chacun se cherche dans ce statut victimaire, perçu
qu’il est comme étant le seul à conférer une existence culturelle, le seul,
finalement, à reproduire la divinisation ancienne, une divinisation médiatique,
universelle, qui n’apporte aucun supplément d’être au groupe, mais qui en
apporte à la victime. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtSmY5-dRfaqTao_ixXNdjdkfnbllLyWwyE9MAguHoF-BDwmRSDHRHLGJW6bVmpaO9H02U4f9Ej6bCu4Egn9wicQOjDGJEIWqlq5B0k6ajYdvhaouHhrLsU8ymbHRF9OYhx54HAUwaMGU/s1600/cyrulnik-romano-victime.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="280" data-original-width="460" height="194" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtSmY5-dRfaqTao_ixXNdjdkfnbllLyWwyE9MAguHoF-BDwmRSDHRHLGJW6bVmpaO9H02U4f9Ej6bCu4Egn9wicQOjDGJEIWqlq5B0k6ajYdvhaouHhrLsU8ymbHRF9OYhx54HAUwaMGU/s320/cyrulnik-romano-victime.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span lang="FR-BE" style="font-size: 14.0pt; line-height: 107%;">La victime était innocente,
elle est toujours innocente, sinon ce n’est pas une victime. Désormais la
victime est partout, et revendique, son unicité : les musulmans sont
victimes de l’islamophobie, les homosexuels d’homophobie, les femmes de
misogynie, les juifs d’antisémitisme ou d’antisionisme, les catholiques
d’anticléricalisme etc. Le monde est désormais organisé en cercles victimaires,
image moderne de l’enfer baroque : une fois qu’une catégorie est déclarée
victime, ( on aurait presque envie de dire qu’elle en reçoit le label ), tous
les individus appartenant ou se réclamant de cette catégorie jouissent en
raison de leur statut de victimes, d’un blanc-seing. On ne peut désormais, en
raison d’une innocence foncière, toujours supposée, jamais prouvée, universelle
et pérenne, plus rien leur reprocher. Si le christianisme a permis de pervertir
la notion de coupable et de manifester l’innocence de la victime, la
"victimomanie" contemporaine – perversion chrétienne – pervertit à son tour la
notion d’innocence pour manifester le caractère tyrannique et totalitaire de la
victime ou de ce que l’on déclare tel. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span lang="FR-BE" style="font-size: 14.0pt; line-height: 107%;">Ainsi en raison même de son
homosexualité, un homosexuel ne saurait être mauvais, c’est une victime
fondamentalement. Un musulman en raison même de son islamisme ne saurait être
mauvais, c’est foncièrement une victime. Un juif, c’est pareil : en raison
de sa judéité, il ne saurait être mauvais, il est juif, autrement victime a
priori. Aussi, dés que vous critiquez un juif, un musulman, un homosexuel, un
noir, alors même que vous ne les critiquez pas en raison de leur spécificité
sexuelle, religieuse ou ethnique, vous serez toujours <i style="mso-bidi-font-style: normal;">a priori</i> suspecté, et davantage encore, d’antisémitisme,
d’homophobie, d’islamophobie, etc. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">
<span lang="FR-BE" style="font-size: 14.0pt; line-height: 107%;">Personne ne jouit d’un
statut de victime fondé dans l’être : pour parodier une célèbre logique,
qui ici est littéralement vraie, on ne naît pas victime, on le devient. Le
statut de victime est toujours factuel, on n’est pas victime depuis les
origines, on le devient ici et maintenant. Un homosexuel, un juif, un
catholique peuvent être victime, mais jamais dans un en-soi. C’est cet
« en-soi » qui perverti la notion de victime et donc le système
culturel, qui est toujours un système sacrificiel – qui place cette figure
perverse en son cœur. Perverse, car désormais la victime a tous les droits,
entre autres celui d’infliger sa violence, toujours juste dans la perspective
décrite plus haut. La victime est devenue un dieu bourreau et c’est cette
figure-là qui, bien souvent, se manifeste. <a href="https://www.blogger.com/null" name="_GoBack"></a><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></div>
M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-79978398974854080602018-09-22T13:23:00.003+02:002018-09-25T09:21:40.792+02:00De la peine de mort revue et corrigée. <br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk">Surtout ne rien dire quand tout le monde parle. Attendre et, après que le flot médiatique est passé, tenter de prendre la parole. </span></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmgWU4QDKC3F-GjdfCC0hFakMOSPd0uC5Y2ESzROSsrlQW_zsZ93-8SjYdzwrmgz6b2yOi6DUJd-BOZGc40cqEIv7gKjHbTSa764xfdAQmICI7eECz8-6hR2RDIhxgmb6D95AoC8y1SVM/s1600/134.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="396" data-original-width="560" height="226" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmgWU4QDKC3F-GjdfCC0hFakMOSPd0uC5Y2ESzROSsrlQW_zsZ93-8SjYdzwrmgz6b2yOi6DUJd-BOZGc40cqEIv7gKjHbTSa764xfdAQmICI7eECz8-6hR2RDIhxgmb6D95AoC8y1SVM/s320/134.gif" width="320" /></a></div>
<span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk"> Catherine de Sienne avait beaucoup prié pour un condamné à mort. Demandant qu'il puisse mourir apaisé et dans l'amitié de Dieu. L'histoire raconte qu'elle alla jusqu'à tenir sa tête au moment suprême. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk">Le pape a fait modifier le catéchisme en ce qui concerne la peine de mort pour en faire, pour l’Église, quelque chose d’irrecevable, désormais, au regard de la dignité humaine. Il s’agit là d’une inflexion caractérisée de la doctrine traditionnelle catholique concernant ce sujet. Si elle ne la promouvait pas – c’était même le contraire, l’Église ayant eu toujours horreur du sang – elle la justifiait et cette justification valait encadrement d’une pratique, et de la justice dont elle dépendait, dans une société chrétienne.
Reste que l’on se demande si la nouveauté, introduite par le pape François, et qui apparait comme une rupture, est un développement de la doctrine traditionnelle ou un changement. Si cela devait être un changement, cela n’irait pas sans poser quelques problèmes théologiques à l’instar que ce qui a déjà pu se passer pour Amoris Laetitia .
Si, au contraire, il s'agit bel et bien de l'aboutissement d'un développement, la chose est dans l'ordre catholique des choses. </span></span><span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk"> </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk">La modification apportée au catéchisme est justifiée par la notion de « dignité humaine ». Il se trouve que cette notion n’est pas traditionnelle, en tout cas pas dans son acception moderne, et si elle est devenue classique ce n’est que dans un mouvement théologique mettant l’accent sur les droits de l’homme où d’autres considérations naturelles. Si ces considérations naturelles ne sont pas, par elles-mêmes, indignes d’intérêt, loin s’en faut, pour le christianisme elles ne sauraient prévaloir, d’aucune manière, sur les considérations surnaturelles. Or, pour l’homme chrétien, sa dignité est d’abord et avant tout sa fin surnaturelle ; pour l’homme chrétien, qui le sait, mais aussi pour tout homme, même ne le sachant pas : le fondement de la dignité humaine est d’être fait à l’image de Dieu et d’être destiné au salut (création/rédemption).
La doctrine traditionnelle sur la peine de mort, formulée excellemment par saint Thomas d’Aquin, n’ignorait pas cela et, l’on peut dire, qu’une grande partie du raisonnement du Docteur Angélique est fondé sur le règne des fins pour la personne. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk">Mais une fois dit cela, il faut revenir aux considérations naturelles en ce qui concerne la peine de mort. En effet, la peine de mort est une œuvre de la justice, exercée, dans le meilleur des cas, dans le cadre d’un juste jugement.
Il faut, je crois, s’interroger sur ce qu’est la justice. Saint Thomas en parle très bien dans ses justifications de la peine de mort, mais, il me semble, qu’il faut prendre en compte des apports extérieurs, et plus récents, pour pouvoir comprendre ce qu’est le système judiciaire. Car, finalement, une chose est la justice comme vertu et autre chose, le système judiciaire.
En s’inspirant de René Girard, on peut dire que cette modification est un des aboutissements - sans doute inconscient - d’une conception non-sacrificielle de la religion en mettant le primat sur la miséricorde. </span></span><span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk"> </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk">Pour René Girard, en effet, le système judiciaire, la justice donc, prend le relais de la violence groupale chaotique et allant toujours vers une montée aux extrêmes par la vengeance. Si l’État, ou la société, applique une quelconque peine d’ordre judiciaire, c’est en raison d’un perfectionnement du système sacrificiel – même système qui a donné naissance au sacré. L’État, par le bras de la justice, hérite légitimement de l’action violente et lui seul est désormais habilité à tuer sans faire entrer dans le cycle de la vengeance. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk">La violence légale est ainsi, paradoxalement, l’héritière « pacifique » de la violence groupale, qui était sans fin et mettait la vie du groupe en péril. En déléguant la violence, qui devient légitime, à la justice, on met fin au cycle de la vengeance mimétique.
Le christianisme introduit un changement radical par rapport à la violence sacrificielle, c’est indéniablement de révélation. C’est donc à une critique résolue de la violence sacrée que conduit le christianisme. Reste à savoir maintenant, si le christianisme introduit un changement dans la perception l’archaïque de la justice – entendue comme système judiciaire, seul légitimement habilité à exercer une violence ? Il semble bien que oui.
On peut signaler, tout d’abord, la critique ouverte et directe du Christ adressée à la loi du talion – qui déjà, en son temps, était un progrès judiciaire – « on vous a dit … », « Je vous dis... » </span></span></div>
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<span class="_mh6 _wsc" id="cch_f2b47b3b9d7d2b8"><span class="_3oh- _58nk">Il faut aussi considérer l’épisode de la femme adultère. « Moïse nous a dit de lapider ce genre de femmes et toi que dis-tu ? » Cette référence à Moïse, fait penser à cette réponse de Jésus, à propos d’une autre question : « Moïse à prescrit cela à cause de votre dureté de cœur, mais à l’origine il n’en était pas ainsi ». Cette origine n’est rien d’autre que le cœur de Dieu et de son économie créatrice. Or l’on peut tout aussi bien dire, dans le cas de la femme adultère, que Moïse a prescrit cela à cause de la dureté de cœur mais qu’à l’origine il n’en était pas ainsi. C'est-à-dire que la loi telle que Moïse la reçoit ou la prescrit n’est pas d’origine. En ce qui regarde la loi, Jésus ne se réfère pas à Dieu, mais à Moïse, en revanche pour ce qui est de l’origine, Jésus fait référence au dessein de Dieu. Si Jésus reconnait à Moise la capacité de légiférer légitimement, c’est à cause d’un état de fait, naturel, pécheur, que Jésus appelle la dureté de cœur (dans la scène de la femme adultère, il ne dit rien de cela, mais on peut je crois le sous-entendre). Jésus, par son silence, sa gestuelle et les paroles adressées à la femme, introduit effectivement un changement dans la perception du système judiciaire légitime – le lévitique !- juif.
Dans l’Ancien Testament, les peines prévues par la loi concernent évidemment les coupables. (Il y a au moins deux types de coupables : ceux que les termes d’une disposition légale rendent coupables et ceux qui le sont soit au regard de la loi naturelle, soit au regard de la loi de la grâce. Pour ces derniers, cela ne regarde pas le système judiciaire d’État, mais uniquement le sacrement de réconciliation. Dans le premier cas, c’est la loi qui fait le coupable et ceux-ci ne le sont pas toujours absolument. Dans le cas de la femme adultère, elle est évidemment coupable selon les termes de la loi de Moïse et elle méritait, selon cette loi, la peine de mort. Elle l’est aussi au regard de la loi naturelle. Mais le Christ ne parle jamais en termes de culpabilité. Il ne la déclare pas coupable, ni d’ailleurs innocente. Il la fait sortir du cadre de la loi – elle et les autres – et la fait entrer dans celui de la grâce. Il la retire à la morale légaliste pour la faire entrer dans une morale "gracieuse", par la porte du péché. ( là où le péché abonde la grâce surabonde. ) « Moi non plus je ne te condamne pas, va et ne pèche plus » Pour Jésus, autrement dit pour Dieu, autrement dit pour le regard d’origine du Verbe créateur et rédempteur, la problématique n’est pas de savoir si la peine de mort est juste ou non, mais de donner à cette femme, et à ses détracteurs, la possibilité d’entrer dans le Monde Nouveau de la grâce. La femme n’est pas une coupable, mais une pécheresse en voie de salut. Et la femme a la vie sauve de deux façons, primo parce qu’elle n’est pas lapidée, secundo parce qu’elle peut désormais entrer dans la vie de la grâce.
D’une certaine manière, dans cet épisode, Jésus renverse les valeurs du système judiciaire en faisant entrer tout le monde dans la sphère de la culpabilité mais pas dans celle qu’engendre la loi mais dans celle du rapport à la grâce. Il rompt le lien loi/péché. Il ne commente pas la loi, ne la dit pas juste ou injuste mais fait passer ses auditeurs dans un autre ordre des choses : où personne n’est sacrifié, où aucune violence n’est exercée. Il le fait par sa présence et par sa parole.
Est-ce à dire que le système judiciaire est caduc ? Non, mais il est, en régime chrétien, sous l’influence lente mais profonde de la grâce. Aussi, désormais, toute réflexion sur la justice, les peines, la peine de mort, est prise en tension entre la pérennité, pratique, du système judiciaire et ce que l’ordre de la grâce, infusée, par l’Incarnation et la Rédemption, oblige à transformer. C’est ainsi que l’on a vu tout au long de l’histoire de l’Église des dispositions visant à contenir la violence et à la combattre (trêve de Dieu, par exemple, interdiction de la tauromachie et autres combats violents, etc…)
C’est peut-être cette sage lenteur et cette sagesse lente que l’on voit à l’œuvre dans ce qui concerne la perception de la justice en général et de la peine de mort en particulier. Comme je le disais plus haut, il est évident que la réflexion chrétienne manifeste depuis toujours une certaine répugnance à la violence et même à la peine de mort. Saint Thomas lui-même, dans le Compendium, apporte une précision qui modère tout ce qu’il peut dire aussi bien dans la Somme Théologique que dans celle contre les Gentils. La dynamique catholique, finalement, a toujours été d’encadrer la pratique de la peine capitale. Jean-Paul II et Benoît XVI, sans rien changer à la théorie, pensaient que cette théorie ne s’appliquerait plus, car elle ne trouvait plus à s’appliquer selon plusieurs considérants, notamment le perfectionnement du système judiciaire et la dignité de la personne humaine, selon l’ordre naturel. Ces deux papes sont allés aussi loin qu’ils ont pu sans pour autant rompre avec la lettre de la doctrine traditionnelle. François rompt désormais avec la théorie elle-même et en qualifiant la peine de mort d’ « inadmissible » ou d’« inhumaine » semble critiquer la doctrine traditionnelle. Si l’on peut admettre qu’il y ait une évolution et même un développement, les termes mêmes utilisés par le pape François semblent vouloir manifester davantage un changement voire une rupture. C’est cette formulation et cette attitude qui pourrait être en somme problématique. Tout donne à penser que le pape veut se poser en rupture, au nom de la miséricorde, et il ne montre pas assez la continuité, l’évolution harmonieuse et le développement de la doctrine. En outre, en laçant, presque sans crier gare, des sujets aussi délicats, il monte contre lui une frange de catholiques, qui tiennent, peut être à tort aux formes,et qui forcément sont mécontents. Mais, il semblerait que cela lui soit parfaitement égal, voire que c’est l’un des effets souhaités « démasquer les tradis » de tous poils pour mieux apparaître comme réformateur.
(Il faudrait aussi réfléchir sur le fait que Jésus est lui-même un condamné à la peine capitale etc.). </span></span></div>
M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-85549927556919171062017-12-28T20:47:00.002+01:002017-12-28T20:47:32.110+01:00Le pape, Jésus et les migrants.<!--[if gte mso 9]><xml>
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<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Il faut bien avouer que la chose est complexe. En
tout cas, en ce qui me concerne, elle me pose un vrai problème de conscience
que je n’ai qu’imparfaitement résolu. Il y a tout d’abord, l’exhortation
vétéro-testamentaire de recevoir l’étranger. Il y a aussi la tradition
multiséculaire de l’Église qui compte parmi les œuvres de miséricordes
l’accueil de l’étranger et l’accueil inconditionnel : sans regarder à sa
race, sa religion, sa langue ou tout autre considération. Il y a l’exemple des
saints et il y a maintenant les exhortations papales constantes. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Commençons par
celles-ci. En réalité, on ne sait à quel saint ce vouer. Les messages du pape
pour l’accueil des réfugiés, devenus entre temps des "migrants", est dans l’air du
temps. La majorité des politiques européens tiennent le même discours avec la
volonté d’imposer aux populations quelque chose qu’elles ne considèrent pas
forcément d’un bon œil. Le pape, de ce côté-là, joint sa voix à la voix des
autres et ne fait que donner du crédit à une politique d’accueil migratoire.
C'est en tout cas ce qui ressort des compte-rendus des médias. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Cependant, je crois que ce qui guide le pape et ce qui guide les dirigeants
européens est assez différent. Je ne pense pas que l’on puisse dire de manière
unilatérale que les discours du pape, sur cette thématique, sont politiques.
De même que l’on ne peut pas dire que les discours des politiciens soient mus
par la charité ou les œuvres de miséricorde. Le fait est là : le mobile des
uns n’est pas celui de l’autre, en l’occurrence du Pape. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Toujours est-il que le résultat, pour les esprits et dans les faits, est le même :
une arrivée massive de migrants, réfugiés, expatriés, déplacés, appelons-les
comme on voudra. Arrivée massive qui se conjugue avec peur, fondée et/ou infondée,
incivilités répétées, sentiment d’invasion occulte ou réclamée, ambiance
délétère au final, car on sent bien que la chose est devenue très peu gérable et sans doute peu gérée.
Ajoutons à cela que la majorité des dits migrants sont de confession musulmane. Dans un monde où l’islam, manifeste, une nouvelle fois, son penchant violent,
il y a de quoi se demander ce que l’on va devenir. Les appels incessants du
pape paraissent alors parfaitement irraisonnables, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>dangereux voire, aux yeux de certains, collaborationnistes. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">D’aucuns entrent dans une défense, obsédante et désespérée, d’une identité
nationale ou supranationale, dans la défense d’une identité chrétienne, liée
dangereusement à l’identité nationale. Qu’en est-il de la défense de l'identité chrétienne sachant qu'en fait partie la dynamique de
charité ? La question est donc de savoir ce qu’est la charité d’abord et
ensuite comment elle s’applique dans ce contexte confus ? L’accueil de
l’autre doit-il être parfaitement inconditionnel au risque de nous être
nocif ? Doit-on faire, si on est chrétien, de l’accueil des migrants une
priorité absolue ? Cette priorité doit-elle être relayée
politiquement ? </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Le Pape s’appuie souvent sur les textes des Écritures, ce Noël encore. Qu’en est-il au final en regardant les choses sans
poésie et sans rhétorique ? </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Jésus naît à Bethléem, en Judée. Sa famille vient
de Nazareth en Galilée. Entre les deux parties de la Palestine d’alors, s’il
n’y avait qu'une unité politique relative, il y avait une unité religieuse
juive qui suppléait largement au manque d’unité politique. De plus, si Marie et
Joseph font le voyage jusqu’à Bethléem c’est pour retourner au pays de leurs
ancêtres puisque que Joseph est de la tribu de David, de Bethléem. Aussi donc, on ne peut parler
pour Marie et Joseph, dans ce cas précis, de « migrants ». De plus
« migrant » indiquent un état de déplacement constant ou du moins une
installation temporaire en vue d’un nouveau départ. Marie et Joseph ne sont pas
à proprement parler des « étrangers » à Bethléem pas plus qu’ils
ne le seront quand ils feront le voyage à Jérusalem. Disons qu’en allant à<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Bethléem, ils sont en voyage dans un but
administratif. Ils ne sont pas davantage réfugiés puisqu’ils ne fuient, à cette
occasion, rien du tout. Ils ne sont pas même des immigrés, étant entendu que
l’immigré s’installe durablement en terre étrangère. Tout au plus, et en
forçant un peu, ils sont exilés de leur village et de la Galilée. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Au contraire, quelques temps après la naissance de
Jésus, et sans qu’ils aient eu le temps de retourner à Nazareth semble-t-il,
Marie, Joseph et Jésus prennent la route d’un exil vrai et deviennent pour
quelques temps de vrais immigrés en Égypte. Ils sont même des réfugiés
puisqu’ils fuient Hérode le Grand. Rétrospectivement, le parcours qui de
Nazareth conduit en Égypte peut être lu<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>comme celui d’une migration. Mais cela n’est possible que parce qu’il y
a cette « fuite en Égypte ». Le Christ donc et sa famille on été
réfugiés en Égypte. Mais on sait parfaitement ce que signifie
théologiquement cette « Égypte » dans laquelle le fils de Dieu trouve
refuge, comme Moïse, Joseph, avant lui. Et l’on sait que Dieu rappellera d’Égypte son Fils, comme il a tiré Israël d’Égypte. Ici donc, le motif de cette
fuite n’est pas d’abord d’attirer l’attention sur le statut de réfugié de la
sainte Famille, mais bien de signifier que Jésus est le nouveau Moïse, le
nouveau Joseph, et le parfait Israël. Reste le fait : comme Israël avait été
étranger sur la terre d’Égypte, Jésus et sa famille le sont aussi.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Cela dit, le statut d’Israël en terre d’Égypte
était celui d’un exil servile et pas autre chose. C’est de cette servitude que
Moïse libère Israël. De même, on ne peut dire, qu’avec une sacrée distorsion,
que les exils suivants que connaîtra le peuple juif sont des migrations
volontaires et qu’ils sont alors de migrants ou des réfugiés, car en rigueur
de termes, ils ne sont ni l’un ni l’autre. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">On cite souvent deux versets du Lévitique (19,33-34) pour
justifier l’accueil inconditionnel de l’émigré : "</span><span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;"><span class="curverset">Si un immigré vient séjourner avec vous dans votre pays, vous ne l’exploiterez pas.</span><span class="verset" id="v34"><sup> </sup></span>Vous traiterez l’immigré qui séjourne avec vous comme un autochtone
d’entre vous ; tu l’aimeras comme toi–même, car vous avez été immigrés
en Égypte. Je suis le S<span class="small-caps">EIGNEUR</span> (YHWH), votre Dieu. " Reste qu’à coté de ce verset,
qui n’est d’ailleurs pas sans poser des problèmes d’interprétation, il existe
de nombreux autres où l’accueil censé être dû aux émigrés prend un sacré coup
dans l’aile. Ainsi pour la Pâques, il est permis d’accueillir à la table juive
des étrangers à condition que les mâles, parmi les étrangers, soient circoncis. On ne compte pas les
cas, où un ordre divin, ou supposer tel, demande la mise à mort de ceux qui
s’oppose à l’installation Israël parfois dans des terres qui ne lui
appartiennent pas. Comment dés lors dire que tel verset donne la véritable doctrine
concernant l’accueil de l’émigré et que tels autres non ? Quel est l’argument
permettant de faire le tri ? A vrai dire, on ne sait pas même si la
traduction « immigré » pour les verset du Lévitique est correct. Il est probable que traduire le mot "ger" hébreux par "immigré" est déjà une légèrement déformation. Bref, une chose est certaine, il y
a un devoir sacré d’hospitalité dans l’Ancien Testament mais y lire quelque
chose comme des préoccupations contemporaines serait parfaitement anachronique.
</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Autre chose l’Ancien Testament fait acception des personnes et
c’est même un des traits du Judaïsme. Par exemple, l’accès au Temple était
largement codifié et les « gentils », les non-juifs, n’avaient le
droit d’y pénétrer que jusqu’à un certain point. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Le christianisme supprime cet aspect discriminant
et l’acception des personnes devient, à la longue, impossible. Dés lors, c’est
à frais nouveaux, que se pose l’accueil de l’autre, de l’étranger, de l’immigré,
de l’hôte. C’est de manière radicalement neuve que se pose la question du
« prochain ». Comme toute question dans le christianisme, celle-ci
doit être posée à partir du Christ. Nous avons vu que le voyage à Bethléem ne
peut constituer raisonnablement une migration et que le premier fait matériel qui
peut être considéré comme tel est la fuite en Égypte. Nous avons vu aussi que l’on ne peut
pas tirer grand-chose de ce fait-là sinon que la sainte Famille vécut quelques
temps (années ?) dans ce pays et qu’il était évident qu’un jour, ils en
repartiraient. Il est probable que Marie et Joseph y ont subvenu à leur
existence par le travail de leurs mains, sans faire de vagues et sans attirer
l’attention sur eux. Ce séjour en Égypte, dont nous ne savons rien, est surtout mentionné pour ses
résonances théologiques plus que pour sa portée humaniste ; on s’en doute. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Si l’on reste au niveau du strictement théologique,
dans le christianisme, la relation à l’autre, et à cet autre qu’est l’étranger,
n’est pas à fonder sur une quelconque migration historique du Christ, mais sur
l’Incarnation. En effet, Dieu, en prenant chair, pose les fondements d’une
relation radicalement neuve à l’autre. Car quoi de plus étranger à la nature
divine que la nature humaine et où trouve-t-on unie une "étrangeté" semblable
sinon dans le Christ, vrai Dieu et vrai Homme? Quoi de plus étranger que cette
inhabitation du Verbe dans une chaire mortelle? Et où la trouve-t-on
sinon dans le Christ, Verbe Incarné ? Le premier étranger, l’absolument
étranger, c’est le Christ. En lui , en effet, Dieu est en quelque chose en
exil, en kénose comme dira saint Paul.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Dieu dans l’Incarnation prend la forme d’esclave. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Ce que l’Incarnation permet de comprendre, c’est
que nous sommes tous des étrangers, que tous nous sommes des esclaves, migrants
ou non, réfugiés ou non, émigrés ou non. Être homme est être en exil,
toujours.<span style="mso-spacerun: yes;"> Depuis que l'homme est sorti d'Eden, il a sombré dans l'exil. Exil qu'assumer le Christ, exil doublé par l'exil de la divinité dans l'humanité exilée. </span>Sa vie durant, le Christ va
signifier ce caractère radical du fait d’être étranger : rejeté par ses
compatriotes de Nazareth, par ceux de Capharnaüm, par le Peuple juif, par le
pouvoir romain, par Judas, par Pierre et par l’un des larron crucifié avec lui.
Le Christ est celui que l’on rejette non pas parce qu’il est migrant mais parce
qu’il est l’Etranger absolu. L’attitude du Christ est l’exact inverse : il
intègre, assimile, répare : les aveugles, les paralytiques, les possédés,
les païens, les samaritains, les prostituées, tout ceux qui était peu ou prou
frappés d’ostracisme, Jésus les accueille au sens le plus radical : dans
ce qu’ils sont en ne considérant que la personne et rien de plus. C’est sur
cette base que les premiers chrétiens ont admis au baptême, sans circoncision,
tout homme et toute femme. La foi seule au Christ devenant désormais l’argument
décisif d'une appartenance au Christ lui-même, duquel le baptisé
devenait un membre et tous les membres constituant un corps. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhD8fqytetWEGua3Hlsr-bKlOzRnmqvX8Nh33z51XYpwuNRUaI5m54XCZQo2BemddzQVL2Fl72crT9MAujLhxl0atGbJyGn8il4tSK2ZKcgQ7J6QmpxULaSgzoa3wZA9-5WMhp5sjGsfHU/s1600/978-1-62698-040-2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="594" data-original-width="387" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhD8fqytetWEGua3Hlsr-bKlOzRnmqvX8Nh33z51XYpwuNRUaI5m54XCZQo2BemddzQVL2Fl72crT9MAujLhxl0atGbJyGn8il4tSK2ZKcgQ7J6QmpxULaSgzoa3wZA9-5WMhp5sjGsfHU/s320/978-1-62698-040-2.jpg" width="208" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Tout cela est bel et beau mais même si c’est
fondateur, on peut se poser la question de savoir jusqu’où concrètement il faut
aller dans l’accueil pratique aux étrangers et en l’espèce aux migrants. Sans oublier ce qui a été dit, d’autres questions
entre en ligne de compte, par exemple la notion de « justice ». Or,
il n’est pas juste de déshabiller Pierre pour habiller Paul. La justice ne
permet pas de faire du mal pour arriver à un bien. Mais quel mal fait-on ?
Il semble évident que les populations locales vont mal à plus d’un titre et qu’elles
le disent de plusieurs façons. Ce mal prend la forme de la peur. Certains
voudraient y voir uniquement un symptôme fasciste. On ne peut penser raisonnablement que toutes les populations soient fascistes. L’argument du
fascisme est simple, trop simple pour être vrai. On ne peut toujours tout
ramené aux années 1930. Il faut un jour arriver à penser sans Hitler. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">La peur qui habite beaucoup de populations
européennes n’est pas non plus la peur qu’on leur prenne tout. L’Europe a
montré, dans les années passées, sa générosité et a accueilli, parfois sans
discernement aucun, des populations allogènes, allant jusqu’à donner, dans
certains pays, la nationalité à tous ceux qui naissaient sur leur territoire.
Aujourd’hui, on veut que les populations en fasse d’avantage encore, et
certains croient même qu’il faut qu’elles disparaissent ou du moins s’ "écrasent"
pour permettre à d’autres de vivre et d’exister. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Le remplacement de population est visible, lié à un
problème démographique, il faut être aveugle pour ne pas le voir, ici et là,
dans tel ou tel quartier. Ce remplacement va de pair avec un remplacement
culturel, une montée des extrémismes identitaires et religieux. Il va surtout de pair avec un vide culturel, spirituel, religieux. Il est ensuite quelque peu illusoire de se constituer en chevalier de l'identité, alors que celle-ci a proprement été jetée aux orties ou aux oubliettes. De ce côté-là nous récoltons ce que nous avons semé. Mais il est évident
que la situation est tendue et qu’il n’y a que peu d’apaisement. C’est dans ce
contexte que le Pape réclame, de façon obsédante, l’accueil presque
inconditionnel des migrants sur le sol européen. On comprend qu’il finit par
agacer même certains catholiques qui ne comprennent pas que ce discours ne soit pas
accompagné d’une contrepartie sur la justice, comme le faisait Benoît XVI. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Si toute personne doit être reçue dans ce qu’elle a
d’unique, sans considération de race, de couleur de peau, de langue, de sexe,
de religion, de goûts, de culture, il n’en va pas de même quand il s’agit d’accueillir
des masses, des groupes humains. Si la charité doit présider a tout, ce n’est
pas au dépend de la justice. Si l'accueil de la personne ne relève pas de la politique, l'accueil de masse ou de groupes indistincts en relève bien. Et une des vertus que la politique devrait mettre en œuvre c'est la justice. Je en pense pas qu'il y ait des politiques charitables ou que la charité soit une vertu politique. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Un jour une femme, non juive, vient trouver Jésus
pour lui demander une guérison. Jésus lui rétorque, un peu brusquement, qu’il n’est
venu que pour Israël et qu’il n’est pas bon de prendre le pain des enfants pour
le jeter aux petits chiens.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>La femme lui
rétorque : d’accord, mais parfois les petits chiens mangent des miettes
qui tombe de la table des maitres. Jésus voyant la foi de la femme, la guérit.
Jésus lui-même donc opère une distinction : Israël/ ce qui n’est pas
Israël, les enfants / les petits chiens. La femme reprend la distinction,
autrement dit elle reconnait qu’elle n’est pas, selon les catégories mises en
place par le récit, un « enfant », mais un petit chien, mais que le
chien mange de ce qui tombe de la table des maitres. Bien sûr ce récit a une
portée théologique qui annonce l’universalité du salut : ce qui était
réservé au peuple juif est désormais offert à tous, et par seulement sous forme
de miettes mais en abondance, car ce qui est proposé à la table est
superabondant. Jésus, ne faisant pas acception des personnes, et voyant la foi
de la femme, fait avec elle selon sont désir et la guérit. Nous sommes ici dans
un rapport de personne à personne. Nous n’avons rien dans les écritures qui
nous éclairent sur les comportements que nous devons avoir avec des
groupes<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>humains dans une situation comme
la nôtre. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Nous sommes donc renvoyer aux principes de charité, avec les personnes,
et de justice, dans la politique, et à l’exercice éclairé de la raison. Nous sommes renvoyer à ce
qui est légitime, or la défense de l’identité, d’un territoire, d’une culture
est légitime. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Une autre posture serait éventuellement possible. Elle consisterait à appliquer ce qui normalement doit se faire au niveau strictement
personnel à un niveau de société. Nous entrerions là dans une position
quasi-mystique qui exigerait de donner sa vie pour autrui ( "il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux de l'on aime"), de non seulement
disparaître comme individu, mais aussi comme société, comme culture, pour que d’autres
vivent. On conçoit que cette attitude vécue collectivement ne peut prendre
que la forme explicite d’une violence. Forme qu’elle a déjà en partie assumée. Cette position, je crois bien, porte en elle des excès et, pour parler en termes religieux, présente des accointances hérétiques. Il s'agirait d'un irénisme irresponsable permettant à l'autre de n'être que l'autre, de rester cet autre, de l'enfermer, au final, dans son caractère étranger. De plus, cet autre n'est pas forcément mon "ami", loin s'en faut, il est peut-être mon ennemi. Or, si je dois aimer mes ennemis, ce n'est pas en tant qu'ils sont mes ennemis, mais c'est parce qu'ils sont des hommes et que j'ai l'espoir qu'ils puissent devenir "ami". </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 1.7pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "century" , "serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: AR-SA;">Il faudrait dire un mot sur la situation d'occupation de la Palestine par un peuple étranger, en l'occurrence les Romains, qu'a connue Jésus. Et considérer, comment il se comporte face à cette population. Mais ça sera pour un autre épisode. </span></div>
M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-18568502572376992222017-10-13T16:21:00.001+02:002017-10-13T16:21:30.936+02:00Octobre 1917 centenaire d'une autre révolution. Octobre 1917, en Russie éclate la révolution bolchévique, communiste pour être plus direct, qui va inaugurer une ère de domination cruelle, totalitaire, inhumaine et planétaire : le premier totalitarisme et la mère de tous les totalitarismes à venir. Loin d'être exclusivement théorique, comme certains aiment à le penser, le communisme est forcément, nécessairement autre chose qu'un utopisme béat - reproche qu'il adresse d'ailleurs au socialisme historique - non, le communisme est nécessairement donc, une praxis, une action, il s'incarne dans des politiques concrètes dont l'un des éléments est l'élimination. A dire toute la vérité, le communisme n'est que pratique et c'est sa pratique qui est dogmatique. Et puisqu'il est pratique et dogmatique, il est nécessairement politique.<br />
Il n'est donc pas une somme de belles idées généreuses, une théorie de vertus mais une idéologie implacable née d'une violence réelle ou supposée telle, et s'épanouissant en de nouvelles fleurs de violence. Il n'y a pas d'un côté le communisme idéal, jamais réalisé, et jamais réalisable donc, et d'un autre le communisme historique tel qu'il s'est incarné, et qu'il s'incarne encore, sur tant de point du globe. Le communisme, praxis dogmatique, ajoute de la violence à la violence, se repait de violence et est tout entier violence. Violence faite à l'individu, violence faite aux sociétés, violence faite au droit des personnes, violence faite au droits des peuples, violence, in fine, faite à Dieu lui-même, puisque l'idéologie communisme est profondément, viscéralement athée.<br />
Sous ses dehors de vertu, les tyrans communistes n'ont cessé de faire grimper le nombre des victimes de la lutte des classes. Combien ? 80.000.000 ? 100.000.000 ? Se rend-on compte de la masse que cela fait ? Et ce n'est pas fini, puisque le communisme n'est pas mort.<br />
La révolution d'octobre - qui a lieu en novembre dans notre calendrier - inaugure ce triste comput, le plus tragiquement pathétique de toute l'histoire humaine. A ce compte, Lénine n'est pas un bienfaiteur philanthrope, ni je ne sais quel chef charismatique incompris. Il est l'Alpha de la terreur communisme, le premier masque du "dragon rouge". Il est, comme presque tous les maques communistes, un Christ inversé, une caricature christique.<br />
Les Actes des Apôtres disent ceci : "Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun." Il s'agit de la première communauté chrétienne, de son premier noyau. D'aucuns croient y voir une société communiste. A ce rythme, tous les cloîtres, tous les monastères seront communistes et certains philosophes - Agamben, par exemple, que j'apprécie par ailleurs - vont faire cette lecture. Mais une ressemblance formelle n'est pas forcément une ressemblance de signification. C'est vrai pour les mythes, c'est vrai aussi ici. Non, il faut le dire, clairement, la première communauté chrétienne, pas plus que les cloîtres, ne sont des lieux de réalisation communiste. Et cela pour la raison fort simple que ceux-ci sont bâtis sur la foi : "tous ceux qui croyaient..." et la foi est précisément ce qui est violemment exclus de l'expérience communiste. Mais ressemblance formelle il y a et cette ressemblance rend compte des multiples quiproquos et d'une tentative désespérée de récupérer chrétiennement le communisme. Hélas, c'est pire que tout et cette récupération ne fait qu'augmenter le venin du "dragon rouge". Le communisme est foncièrement un anti-christianisme, un anti-christ, un antéchrist, justement à cause de sa ressemblance avec le message évangélique.<br />
<br />
<span class="p">Le 13 du même mois d'octobre 1917 quelque part au Portugal, dans une lande calcaire et désolée, pointillée ça et là de chênes-verts faiblards, trois enfants disent voir pour la dernière fois "une dame plus lumineuse que le soleil". Cette "dame", l'air grave, leur aurait parlé de prière, de conversion, de guerre et de retour de la paix. Elle leur aurait aussi communiqué un message secret. Ce jour-là, le dernier de ces visites mystérieuses, qui avaient commencé en mai de la même année, quelque chose comme une cinquantaine de milliers de personnes sont rassemblées à Fatima. Dans la foule, des croyants fervents et peut-être un peu échauffés, comme cela arrive toujours dans les lieux où le surnaturel est censé se manifester, mais aussi des sceptiques, et même des athées, certains bienveillants, curieux et d'autres hostiles. Dans cette foule immense, dans la lande grise et boueuse, puisqu'il pleuvait depuis le matin de ce jour-là, des paysans, des va-nu-pieds, littéralement, des bourgeois et des bourgeoises, des médecins, des professeurs d'université, quelque rares prêtres, catégorie la moins représentée, tant il est vrai que les curés se méfient toujours, et avec raison, du surnaturel, des journalistes, et notamment celui de "O Século", journal anti-clérical, franc-maçon et fortement républicain, organe officiel du régime mis en place depuis l'abolition de la monarchie en 1910. </span><br />
<span class="p">Donc, ce 13 octobre tout ce petit monde, précipité de tout ce que comptait le Portugal de ce début du siècle, pataugeait dans la boue car depuis le matin, il pleuvait. Ils étaient tous là parce qu'ils attendaient quelque chose. La "Dame du Rosaire", identité que vient de décliner, aux trois enfants, l'apparition lumineuse, avait promis pour ce dernier jour de ses visites, un grand miracle. Cela avait mis l'eau à la bouche de beaucoup. On attendait donc, ce "grand miracle" sans trop savoir ce qu'il fallait attendre au juste. Mais voila que cesse la pluie et que la monstrueuse carapace noire des parapluies serrés les uns contre les autres se dissout au moment précis où les enfants prétendent que l'apparition est présente. La pluie cesse mais pendant quelques minutes le ciel reste lourd de nuages sombres. Soudain les yeux de la foules se tournent vers le soleil qui vient d'apparaitre rompant le rideau noir de la masse nuageuse. Il est là, disque parfait comme s'il était d'argent ou de nacre - pour reprendre les mots de la foule - lumineux mais parfaitement observable sans que les yeux en pâtissent. Et ce disque palpite, respire on dirait. Le voilà maintenant qui se met à tourner sur lui-même, comme une roue de feu mat - c'est toujours la foule qui parle - projetant du jaune, du vert, du rouge, sur les roches affleurant la terre, sur les foulards des paysannes, sur les chemises des hommes, sur les visages ahuris des uns et des autres. On se croirait dans une cathédrale dont les vitraux colorent les murs - c'est la foule qui compare. Le disque solaire tourne et tourne. La foule crie, certains pleurent, tous sont dans une parfaite hébétude. En avez-vous pour votre argent ? Pas encore ?! Soit : la sphère solaire toujours folle opère une "danse" - la foule est portugaise, elle aime danser, alors le soleil fait comme elle, il danse - zigzagante pour sembler enfin se détacher du ciel et descendre vertigineux vers la masse des témoins qui en sont à confesser publiquement leurs fautes ou à réciter le crédo. Après une bonne dizaine de minutes, tout rentre dans l'ordre. Le soleil devient, comme il est à sont habitude, banalement aveuglant ; la journée restera ensoleillée avec ici et là le passage de rares nuages. Quelques jours plus tard, il en coutera au journaliste de "O Século" d'avoir écrit et publié dans son très républicain journal ce qu'il a vu, de ses yeux vu, à Fatima ce 13 octobre aux alentours du midi astronomique, comme on disait alors. </span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIeb6rxt00mqvS_xr2RNcMEgyvIoW-8WIYl0DjARo50JQLl7gaN1JYLd2E64DpEkr3Aq1IdpMRbFcpdbSi9Ya18U9AhcdqJoTiSSL2uPz-zJR1mJwdTexVT9X6nlVBdTdazXD9g4GOEBs/s1600/f3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="436" data-original-width="650" height="214" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIeb6rxt00mqvS_xr2RNcMEgyvIoW-8WIYl0DjARo50JQLl7gaN1JYLd2E64DpEkr3Aq1IdpMRbFcpdbSi9Ya18U9AhcdqJoTiSSL2uPz-zJR1mJwdTexVT9X6nlVBdTdazXD9g4GOEBs/s320/f3.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
<span class="p">Ce signe, indubitable, - quelque chose a eu lieu, c'est certain et même si on relativise les envolées épiques de certains récits, force est de se rendre à l'évidence : tous ne peuvent mentir ! - clôt ainsi la mariophanie la plus problématique de l'histoire de ce genre de phénomènes. La seule franchement moderne. Et sans doute la seule à le rester encore longtemps. La Vierge y est sobre, toujours sérieuse, ne parlant que peu, invitant de façon répétitive à la prière du chapelet pour obtenir la fin de la guerre et la paix. Mais ce signe, proprement apocalyptique, du soleil place le "message" de la "Dame du Rosaire" dans une perspective tragique. Pourquoi cette débauche de spectacle ? Pourquoi ce bouquet final ? Pourquoi cette foule frappée de stupeur ? Pour une Dame juchée sur un chêne-vert et demandant que l'on prie le chapelet ? Pour une petite sainte Vierge candide et grave qui ressasse à chacune de ses visites et la date fatidique du 13 et les mêmes rengaines de bigotes? Le curé en fait autant et pas besoin de piédestal végétal dans une lande minable où paissent les moutons. </span><br />
<span class="p">A moins que l'apparente indigence du message virginal ne soit qu'un voile qui cache quelque chose de plus décisif ? Cette insistance à la prière et à une prière répétitive - quoi de plus répétitif que le chapelet ?- cette insistance sur la présence divine : Marie à Fatima n'a que Dieu à la bouche : "Que l'on offense plus Notre-Seigneur qui est déjà suffisamment offensé", cette insistance à venir là tous les 13 du mois, recèle sans doute autre chose, des paroles plus inouïes. </span><br />
<span class="p">Le Portugal était depuis 7 ans dans les mains des sans-Dieu qui persécutaient l’Église, le monde allait, avec cette révolution d'octobre russe, aller plus loin encore. La guerre allait finir - la Dame l'avait dit - les soldats allaient rentrés chez eux mais on aurait qu'une moitié de paix. </span><br />
<span class="p">Sans faire ici l'histoire critique du texte de ce que l'on appelle "le secret" de Fatima contentons-nous de reporter les paroles attribuées à la Vierge, paroles scellées puisque dites avec défense expresse de les communiquer avant l'heure : "</span><span class="p">Se fizerem o que eu disser salvar-se-ão muitas almas e terão paz. A
guerra vai acabar, mas se não deixarem de ofender a Deus, no reinado de
Pio XI começará outra pior." Si l'on fait ce que je dirai beaucoup d'âme seront sauvées et auront la paix. La guerre va finir, mais si l'on ne cesse d'offenser Dieu, sous le règne de Pie XI commencera une autre pire. "</span><span class="p">Quando virdes uma noite, alumiada por uma luz desconhecida, sabei que é o
grande sinal que Deus vos dá de que vai punir o mundo pelos seus
crimes, por meio da guerra, da fome e de perseguições à Igreja e ao
Santo Padre" Lorsque vous verrez une nuit, illuminée par une lumière inconnue, sachez que c'est le grand signe que Dieu vous donne qu'il va punir le monde de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la faim et de la persécutions contre l’Église et le Saint Père. " </span><span class="p">Para a impedir virei pedir a consagração da Rússia a meu Imaculado
Coração e a Comunhão Reparadora nos Primeiros Sábados. Se atenderem a
meus pedidos, a Rússia se converterá e terão paz, se não, espalhará seus
erros pelo mundo, promovendo guerras e perseguições à Igreja, os bons
serão martirizados, o Santo Padre terá muito que sofrer, várias nações
serão aniquiladas, por fim o meu Imaculado Coração triunfará" Pour l'empêcher je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et le communion réparatrice des premiers samedis. Si on est attentif à mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix, sinon elle répandra ses erreurs de par le monde, provoquant des guerres et de persécutions contre l’Église, les bons seront martyrisés, le saint Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront annihilées, mais à la fin mon Cœur Immaculé triomphera".</span><br />
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiECeLchOK7i216O88qZoSY_pB3TJlAq8MbUMPfgHXfDmguAQc9SiZWmA7n06pQiygANUdH8TarqFb0EDQUlCM7okImjBwLOx4qh_DLbCRlPv3wrvBFBxaVo7rp4ri_8wlTOay3I_9Jpto/s1600/aHR0cDovL3d3dy5saXZlc2NpZW5jZS5jb20vaW1hZ2VzL2kvMDAwLzAzOS83MzUvb3JpZ2luYWwvTWlyYWNsZS1vZi10aGUtU3VuLmpwZw%253D%253D.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1428" height="224" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiECeLchOK7i216O88qZoSY_pB3TJlAq8MbUMPfgHXfDmguAQc9SiZWmA7n06pQiygANUdH8TarqFb0EDQUlCM7okImjBwLOx4qh_DLbCRlPv3wrvBFBxaVo7rp4ri_8wlTOay3I_9Jpto/s320/aHR0cDovL3d3dy5saXZlc2NpZW5jZS5jb20vaW1hZ2VzL2kvMDAwLzAzOS83MzUvb3JpZ2luYWwvTWlyYWNsZS1vZi10aGUtU3VuLmpwZw%253D%253D.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<span class="p"><br /></span>
<span class="p">Il faudrait faire l’exégèse de ce texte, dont les citations ci-dessus ne sont que des extraits, tant il semble confus, excessif, révoltant même. Personnellement, je l'ai déjà lu et relu des dizaines de fois, cherchant une logique intime, cherchant une cohérence, à ce qui semble des vaticinations indignes d'une Mère... Et pourtant, plus je le lis, plus je lui trouve une saveur non seulement biblique, mais aussi évangélique. Que ces paroles soient tombées en 1917 des les lèvres de Marie ou qu'elles aient été le fruit de l'expérience mystique de sœur Lucie, carmélite, survivante des petits enfants, qui les communique pour la première fois dans leur intégralité en 1942, il n'empêche qu'elles contiennent quelque chose de prophétique, car ni en 1917 ni en 1942 on ne pouvait savoir que "des nations allaient disparaitre" par la grâce du communisme athée. (Lucie raconte qu'enfant, elle ne savait pas qui était cette Russie, elle pensait que c'était une femme particulièrement méchant et de Pie XI, les enfants croyaient qu'il s'agissait d'un roi.)</span><br />
<span class="p"><br /></span>
<span class="p">Dans un livre que je lisais récemment, l'auteur, une journaliste portugaise, faisant œuvre critique - de façon assez honnête du reste, bien que pas entièrement impartiale - mettait en doute l'authenticité du texte, autrement dit, ne pouvait pas l'attribuer à la Vierge, parce que, disait notre auteur, il est faux de dire que la Russie communiste soit à l'origine de la seconde guerre, d'une part et que d'autre part, bien plus étrangement d'ailleurs, la céleste vision, censée savoir toute chose, est particulièrement silencieuse sur Hitler et le nazisme. </span><br />
<span class="p">Que répondre ? Tout d'abord ceci : le texte ne dit pas que la Russie communiste soit à l'origine de la seconde guerre. Le texte ne dit rien sur le belligérant qui est la cause de la guerre. Dieu ne fait pas de politique et sa mère pas d'avantage. La cause de la guerre, la cause ultime, est l'offense fait à Dieu. Et qu'est-elle cette offense ? Elle peut prendre plusieurs visage et, outre le fait de nier idéologiquement l'existence divine, les multiples offenses faites aux hommes en est un et un capital. Le genre prophétique, et le texte du "secret" de Fatima est de ce genre, n'a pas la logique rationnelle et discursive et ne correspond pas à l'adage " ce qui se ce pense bien etc." Non, la prophétie est un regard, un regard synthétique pour lequel les catégories de temps et d'espace n'ont plus beaucoup d'importance. Les causes secondes sont secondes précisément et ne reste que la cause initiale, la cause des cause, la cause première. </span><br />
<span class="p">Reste l'argument du silence à propos du nazisme et d'Hitler. Si le nazisme est une peste outrageante et néfaste, cela ne fait aucun doute, il n'en reste pas moins vrai que le communisme en est une autre bien pire. Tout d'abord le communisme affiche clairement sa négation de Dieu et c'est de cette négation première que tout le reste découle. Sur ce sujet, le nazisme biaise, reste flou, propose une transcendance tronquée. L'athéisme communiste quant à lui est militant, fanatique et matrice de bien d'atrocités. Le nazisme est mauvais et sa malice, pour ainsi dire, saute aux yeux. Pour devenir nazie, il faut faire un saut éthique assez remarquable. Le communisme sous ses dehors de philanthropie, d'égalitarisme, avec son relent de christianisme "pour les nul", ne demande pas tant. Le saut éthique n'est pas si métaphysique. C'est après que l'on plonge dans la métaphysique, pas au début. Aussi on peut devenir communiste par vertu. Mais une fois la profession de foi effectuée, la violence s'ajoute à la violence, elle s'accroit et devient proprement une chose folle. Elle s'attaque aujourd'hui à ceux-ci, demain à ceux-là sans aucun discernement apparent. Tout et l'importe quoi, tout le monde et n'importe qui peut devenir l'objet de l'élimination communisme. </span><br />
<span class="p">Enfin, le nazisme n'a eu qu'une existence néfaste assez brève, presque rien au regard du prolifique communisme qui, de fait, a étendu de par le monde ses erreurs et ses crimes. Alors, même si je ne suis pas à la place de Dieu, il me semble que le communisme représente une offense, non pas plus grave,mais plus prolifiquement perverse encore que celle du nazisme. Le nazisme est une crise épileptique, le communisme une pathologie lourde et chronique. Enfin, il suffit de dire qu'il est la quintessence du totalitarisme et qu'à ce titre il récapitule en lui, d'une certaine façon, le national-socialisme. Du reste, les deux pestes du XXeme siècle sont issues de l'idéologie socialiste. Alors, oui la Russie fut la grande marraine des atrocités qui recouvrent le XXeme siècle et le nôtre encore. Elle fut l’œuf du "dragon rouge" </span><br />
<br />
<span class="p">Fatima est un événement de nature surnaturelle, une irruption prophétique dans notre monde en proie aux convulsions. Y apparait la femme qui a pour manteau le soleil et couronnée d'étoiles, celle que saint Jean voit au chapitre 12 de son Apocalypse. Elle vient pointer du doigt ce que produit l'abandon et la négation de Dieu : la guerre, la famine - ah Ukraine ! - les persécutions contre l'Eglise - Ah, Espagne !- et contre le saint Père - Jean-Paul II (ce pape venu du communisme), 13 mai 1981, anniversaire de la première apparition de la Vierge à Fatima ! - elle vient enfin prévenir le surgissement du "dragon rouge " de l'apocalypse : </span><span class="p">"un
autre signe parut encore dans le ciel: tout à coup on vit un grand
dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept
diadèmes; de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dés qu'elle l'aurait mis au monde. " Le communisme athée est l'une des figures du dragon, une de ses incarnations. </span><br />
<span class="p">Fatima est le signe que l'histoire des hommes recèle une interprétation plus ultime, qu'elle n'est pas uniquement des faits ajoutés aux faits, des morts par dessus les morts, mais qu'elle porte un sens, qu'elle se dirige vers quelque part, ou mieux quelqu'un. Un quelqu'un qui la transcende de part en part, un quelqu'un qui la porte déjà tout entière et qui nous invite à l'assumer librement en nous prévenant que toucher à l'homme, c'est le toucher Lui. </span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<span class="p"><br /></span>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" id="bible" style="width: 90%px;"><tbody>
<tr><td align="justify" class="verset_txt"></td></tr>
<tr><td style="text-align: left;" width="40"><br /></td><td class="verset_txt" style="text-align: left;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<span class="p"><br /></span>M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-44525576952374806662017-06-27T17:24:00.001+02:002017-06-27T17:24:24.173+02:00Des fondements de l'éthique. On peut s'étonner de l'avis qui suit.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3nI3yFaiNmnMDjqtmquRIX_cXOlBqjZfP25VAdU0h6YRQ1MxTsSCpsayLsObwp0QJyZYveomOW9Qp124JnpfqrTUeYCZ0BrO7yD7Rak_2-QuMFPqxCU65TS1sON2jzF4_be4Fs2yZzOo/s1600/%2521cid_storage_emulated_0_Download_DDUhVJUXYAEr1wS_jpg_1498575478056.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="675" data-original-width="1200" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3nI3yFaiNmnMDjqtmquRIX_cXOlBqjZfP25VAdU0h6YRQ1MxTsSCpsayLsObwp0QJyZYveomOW9Qp124JnpfqrTUeYCZ0BrO7yD7Rak_2-QuMFPqxCU65TS1sON2jzF4_be4Fs2yZzOo/s320/%2521cid_storage_emulated_0_Download_DDUhVJUXYAEr1wS_jpg_1498575478056.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
Il est, en effet, l'exemple le plus probant de l'éthique opportuniste. L'opportunité étant ici parée des voiles de la compassion. Or ni la compassion, ni l'opportunisme ne fondent l'éthique.<br />
Notre société occidentale, idolâtrant les victimes, en voient partout, en suscite constamment. Une fois la victime - rarement une personne, notez bien, mais plutôt, un groupe - suscitée, on se hâte de l'entourer d'un sanctuaire de compassion qui justifiera tout les opportunisme, même les plus obscènes.<br />
Dans le cas présent, la souffrance des personnes, à laquelle, on fait allusion, est le fruit si pas d'un acte libre, du moins d'une "orientation personnelle". Cette "orientation personnelle" n'est pas définie dans son fondement moral. Elle est posée ici comme un "pli" personnel, plus ou moins libre. Personne, en effet, n'est tenu d'actualiser les potentialités de la dite "orientation personnelle".<br />
Ainsi donc, une femme qui selon son "orientation personnelle" serait lesbienne - remarquons qu'il y a quelques décennies, c'était ce seul fait qui était une "souffrance induite"; aujourd'hui ce dossier est réglé : la seule souffrance que l'homosexualité induit, c'est l'homophobie des tiers - fait face, si elle est en couple avec une autre femme ou non d'ailleurs, à une "infécondité" due à son lesbianisme pratique. Elle est peut-être sans "stérilité pathologique" mais son "orientation personnelle" la place devant une souffrance induite en partie par une chois de vie, en partie par quelque chose qui échappe à la liberté. Or donc, cette souffrance serait donc intolérable, affreuse, injuste ( deux femmes ne pouvant pas naturellement transmettre la vie), et à telle enseigne qu'il faut la pallier. Voilà le compassionnisme dans toute sa splendeur. Aussi, comme pour le cas de l'avortement - bien que la chose soit plus délicate - on livre aux caprices, au mal-être de uns et des autres, la vie de futurs êtres humains. On engage la vie d'innocents pour pallier à l'infécondité induite par l'orientation personnelle. Bref, on refuse la frustration du réel et l'on se déclare, sous couvert de compassion, tout puissant.<br />
Ce qui ici est valable aujourd'hui pour les femmes, le sera demain aussi pour les hommes. L'argument compassionnel vaut dans ce cas aussi, bien sûr. Il vaut d'ailleurs dans tous les cas.<br />
Lorsque les églises chrétiennes orthodoxes - je fais donc exception de certains courants protestants qui abondent dans l'hérésie - défendent la vie humaine de la conception à sa mort naturelle, quand elles défendent la dignité de la personne humaine et celle de la différence sexuelle, quand elles défendent la compassion sans tomber dans le compassionnisme opportuniste, elles le font depuis deux mille ans sans rien changer au fondement de leur attitude. Cette éthique là est au-dessus des modes, des chagrins, des souffrances du moments, des caprices et du désir induit lui-aussi. <br />
<br />M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-22243988438754932782017-06-16T10:20:00.001+02:002017-06-27T11:00:59.270+02:00Abécédaire hérétique. Lettre K. KénoseLa kénose - littéralement "désemplisse<br />
ment de soi"-st le terme théologique qui désigne l'abaissement du Verbe. Saint Paul déclare dans une épitre en parlant du Christ : "il s'est abaissé jusqu'à la mort et la mort de la croix".<br />
La kénose donc se conclut pas la mort en croix et saint Paul y voit un aboutissement du "parcours" de celui qui était "dans la forme de Dieu". Le Verbe donc connait ce mouvement qui de sa divinité va à la croix en passant par l'Incarnation et ce mouvement est signifié en termes d'abaissement.<br />
Une fois cela dit, ce mouvement a donné lieu à des multiples interprétations certaines parfaitement hérétique.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiYW-l50c3hLBpQ2NYjIsdjwJchsLyS8untq6nuQJbvBfG6jD9tAhEAlFnEwXrXhwQb_2MHgAVHsdFxDsWy-DCbfZaEffNI3DWAa3V8RCWJ7Z1Xl2b50nklVkMCFkFEG5CqsAn6hwhDDw/s1600/kenosis.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1050" data-original-width="1400" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiYW-l50c3hLBpQ2NYjIsdjwJchsLyS8untq6nuQJbvBfG6jD9tAhEAlFnEwXrXhwQb_2MHgAVHsdFxDsWy-DCbfZaEffNI3DWAa3V8RCWJ7Z1Xl2b50nklVkMCFkFEG5CqsAn6hwhDDw/s320/kenosis.jpg" width="320" /></a></div>
En effet en disant qu'il y a mouvement qui de l'immanence divine va jusqu'à la manifestation la plus radicale de la fragilité humaine, autrement dit la mort, on n'a pas encore tout dit. Comme toujours, il faut tenir tout ensemble et l'hérésie consiste donc à rompre l'équilibre. Ce qui faut tenir c'est : la divinité du Verbe, sa commune nature avec les deux autres personnes de la Trinité, son absolue impassibilité, son incarnation réelle, sa véritable et complète nature humaine assumée, sa vraie et authentique passion, donc son absolue passibilité, bref, il faut tenir le dogme en entier.<br />
La kénose est l'occasion rêvée de considérations gnostiques complexe ou d'interprétations de tendance platonicienne qui voient dans l'abaissement du Verbe, tantôt une compromission avec la matière mauvaise, tantôt une pantomime sans vraies conséquences.<br />
Qui s'abaisse ? Le Verbe ? Comment s'abaisse-t-il ? En assumant la nature humaine totalement ? Pourquoi s'abaisse-t-il ? Pour permettre le salut. La Kénose est donc rédemptrice et, comme le dit la théologie, "économique". Cette économie est capitale et c'est précisément ce qu'ignorent bien souvent toutes les hérésies à ce propos.<br />
Si la kénose, selon l'économie, est rédemptrice, il faut postuler une kénose "créatrice". En effet, si la rédemption est une action divine "ad extra", autrement dit "extérieur" à Dieu, la création est, elle aussi, une action "ad extra". Or, pour Dieu, on ne peut envisager une quelconque action de ce type, sans postuler une "kénose". Aussi la création est la première kénose du Verbe, le premier abaissement. Si on inverse les termes, on peut considérer l'abaissement rédempteur à la lumière de la kénose créatrice. L'abaissement dés lors sera autre chose qu'une catégorie péjorative, mais deviendra, pour le Verbe, la forme d'une nouvelle création. La kénose rédemptrice, qui se conclut dans la mort du Christ, devient l'achèvement et le dépassement de la kénose créatrice. La résurrection est le gond autour duquel les deux kénoses s'articulent, selon l'économie : "afin qu'au Nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers".M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-72647558814424093872017-06-10T19:07:00.000+02:002017-06-10T19:08:07.962+02:00Sur l'islam (2)<div style="text-align: justify;">
Puisque l'islam se déclare être la religion abrahamique enfin restituée dans sa pureté, après les corruptions juive et chrétienne, il n'évolue en rien sur la notion de sacrifice, dont on voit dans la bible toute la progression. Le système victimaire est toujours présent dans l'islam - c'est d'ailleurs une preuve anthropologique et philosophique de sa fausseté ( lorsque l'on parle de "fausseté", il ne s'agit pas seulement de déclare que le dogme musulman est faux, mais aussi qu'est aberrante - étymologiquement parlant - la vision du monde qu'il entraîne.)</div>
<div style="text-align: justify;">
Cela dit même si par contamination quelque chose du christianisme et de sa conception révolutionnaire et aboutie du "sacrifice" a pu "passer", ce quelque chose ne va pas jusqu'aux individus musulmans confessants qui, majoritairement, en reste à la fois charbonnière, presque superstitieuse, et à une religion statique pour reprendre les catégories de Bergson. </div>
<div style="text-align: justify;">
Bergson, en effet, distingue deux sortes de religions : la statique et la dynamique. La statique est la religion des observances, du rite, des prescriptions et la dynamique est celle de l'élan mystique, de l'union à Dieu, et d'une certaine liberté. La masse musulmane donc reste plongée dans l'ignorance du système mimétique, pire, elle continue de l'exploiter. Le terrorisme musulman en est une conséquence mais aussi le manque de condamnation vigoureuse de celui-là par les autorités musulmanes éclairées ou non. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPp1jEFLe6rAcYACo_GLVxszvzrqXeOehiy4kyyUEqBQjZzSnlTEKIfgMKPyqTEvdQFsxLmSu7SgkCdWEkksVk0Q-4Qt6xMgDy17gN6_gTjNbdY6E-epGdOWUI7cVj8LFs7tTpZT4ppFw/s1600/images.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="209" data-original-width="242" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPp1jEFLe6rAcYACo_GLVxszvzrqXeOehiy4kyyUEqBQjZzSnlTEKIfgMKPyqTEvdQFsxLmSu7SgkCdWEkksVk0Q-4Qt6xMgDy17gN6_gTjNbdY6E-epGdOWUI7cVj8LFs7tTpZT4ppFw/s1600/images.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le terrorisme est l'un des lieux où s'exerce le sacrifice islamique. Les
rites de l'expiation lors du pèlerinage, la fête de l'aïd et enfin la
mention constante au sacrifice d'Abraham - qui devient en quelque sorte la pierre angulaire de l'islam -, sont les autres lieux de réactivation du sacrifice. Reste à s'interroger sur la place de la
victime. Elle est virtuelle, animale, et humaine. Autant dire, que
l’éventail des victimes est large et englobe le musulman lui-même. Le
sacrificateur est à la fois Dieu, son prophète et par imitation tout
musulman. Aussi, l'islam est sans doute l'une des religions où le
sacrifice s'exerce encore de manière puissante. </div>
<div style="text-align: justify;">
Être en contact avec les principes chrétiens peut être l'unique bénéfice pour les populations musulmanes à émigrer, pour nous il n'y en a aucun. Être en contact et éventuellement se rallier aux principes chrétiens, et donc à abandonner le système sacrificiel et l'idée d'un Dieu bourreau. Pour ce faire, il faudrait encore que ces principes apparaissent comme spécifiquement chrétiens, ce qu'ils sont en vérité. Il faudrait donc dans les principes qui nous guident et qui fondent les sociétés occidentales réaffirmer la transcendance absolue, car si les musulmans comprennent la transcendance - religion statique - ils ignorent et méprise le laïcisme. S'il y a un bénéfice pour les musulmans à fréquenter les sociétés musulmans, il n'y en a aucune pour les chrétiens à fréquenter les sociétés musulmans. La religion chrétienne est pas essence dynamique et elle ne gagne rien à renforcer le "statisme" qu'elle possède aussi, comme n'importe quelle religion. Eu égard à l'émergence de l'individu, de la liberté, de l'amour enfin, sans même parler de la charité, nous n'avons rien, strictement rien à apprendre de l'islam, car sur ces questions-là l'islam est foncièrement en retrait. </div>
<br />
<br />M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-82395013111606522532017-06-07T12:32:00.000+02:002017-06-10T18:35:19.862+02:00<div style="text-align: justify;">
Suivent ici des notes prises il y a quelques mois. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h2 style="text-align: justify;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><u>Sur l'islam (1)</u></span></span></h2>
<div style="text-align: justify;">
Jésus n'est qu'un prophète dans l'islam, car il est impossible d'innover dans l'islam. Aussi, cette religion se présente comme absolument non-innovante et prétend remonter directement à la foi abrahamique, l'étalon de toute foi - il n'y en a qu'une du reste - monothéiste. La foi d'Abraham, ce que l'islam prétend en connaître, est un point fixe et définitif. Il n'est sujet à aucun développement futur et exclut toute forme de pédagogie divine. Dans l'islam, la révélation est toujours immédiate et directe, elle passe, inchangée, de prophète en prophète, jusqu'à Mahomet. Les prophètes donc répètent donc toujours la même chose, sauf Mahomet qui rétablit, après sa corruption par le judaïsme et par le christianisme, la plénitude de la révélation. </div>
<div style="text-align: justify;">
Outre le fait que cette idée d'une révélation corrompue est un type dans l'univers religieux, elle est, dans l'islam, une pétition de principe. En effet, l'idée première est la corruption de la révélation, or Mahomet et ses disciples ne prouvent jamais qu'elle fut corrompue. L'affirmation n'a comme autorité que celle qui prétend que Mahomet reçoit ses révélations de Dieu. On tourne donc en rond. Il faudrait commencer par montrer qu'effectivement il y a corruption de la révélation. </div>
<div style="text-align: justify;">
Or, nous n'avons, aussi bien nous que Mahomet, à notre disposition que le donné biblique. Rien en dehors de lui sur la révélation à Abraham. Ce que montre le donné biblique, c'est l'existence d'une progression dans la révélation, d'un développement et conséquemment d'une pédagogie divine. Affirmer donc que la révélation judéo-chrétienne est une révélation corrompue est arbitraire. Affirmer, par la suite, que la "foi" musulmane est la foi d'Abraham est arbitraire. Affirmer que l'islam n'est ni plus ni moins que la religion d'Abraham restaurée est arbitraire et ne repose que sur cet argument : le coran est d'origine divine et son récipiendaire est réellement un prophète. Il reste à prouver et l'un et l'autre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpkx35J8sVlcTECKyJHnfOckjKT6fmc5pEfuKOiG3IZDLaE6ZRURvUGI-R_dMdg46_O_-1tJHehN4ieuaD-L4nNFDy3ENfXqHNGe6bnK9gdIw1jzqQm504N0q3KvVZoxpAdKGfrGlwG6s/s1600/048641-003-A_jesus-islam-1_01-1447721432096.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="530" data-original-width="940" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpkx35J8sVlcTECKyJHnfOckjKT6fmc5pEfuKOiG3IZDLaE6ZRURvUGI-R_dMdg46_O_-1tJHehN4ieuaD-L4nNFDy3ENfXqHNGe6bnK9gdIw1jzqQm504N0q3KvVZoxpAdKGfrGlwG6s/s400/048641-003-A_jesus-islam-1_01-1447721432096.jpg" width="400" /></a>Pour l'islam, donc, Jésus est uniquement un prophète. En tant que tel, il répète la révélation d'Abraham et corrige la corruption de la révélation mosaïque que les juifs, d'après l'islam, suivent. Or la réalité est plus tout autre. Le judaïsme est et mosaïque et abrahamique. Jésus, selon le christianisme, ne vient pas corriger une révélation corrompue, il s'y inscrit pleinement et la porte à son achèvement. </div>
<div style="text-align: justify;">
Jésus prophète est cependant une figure ambigüe dans le coran. Il y connaît une conception et une naissance virginales (dogme chrétien, parfaitement compréhensible si on affirme que Jésus est Dieu) fait exceptionnel que pas même Mahomet n'a connu. Cette conception et naissance virginale sont étranges dans le cas d'un prophète - Jésus - qui n'est pas Dieu. Qu'en est-il du Père de Jésus dans le coran ? Et au final de sa nature profonde ? Un homme ? Un esprit ? Un ange ? On ne sait mais en tout cas pas Dieu. C'est ce Jésus prophète et messie - l'islam lui reconnaît ce titre en ignorant toutes les implications théologiques qu'il entraine - qui reviendra à la fin des temps ( dogme chrétien de la parousie). Le Jésus du coran est un Jésus formellement chrétien mais qui parle comme un musulman. La critique historique ne peut y voir qu'une influence du christianisme et d'un christianisme hétérodoxe avec la création d'un personnage qui ensuite justifie rétrospectivement Mahomet et sa prédication nouvelle. </div>
<div style="text-align: justify;">
L'immigration musulmane de masse pose, outre les questions politiques, des questions religieuses, métaphysique et philosophique en faisant pénétrer dans un univers jusqu'ici régit par des principes philosophique chrétiens ou assimilés, des principes qui lui sont parfaitement étrangers. Ainsi, René Girard, par exemple, a suffisamment montré comment et pourquoi l'individu libre, la "personne" comme dit la théologie chrétienne, naît uniquement en régime chrétien précisément, cela parce que seul le christianisme révèle et dénonce le système violent du mimétisme sacrificiel. </div>
<div style="text-align: justify;">
Même si le christianisme orthodoxe est loin désormais de constituer un horizon pour nos sociétés occidentales, il n'en reste pas moins vrai qu'elles ont été pendant des siècles imprégnées de la dynamique chrétienne et s'en trouve - même dans ses errements - encore largement pénétrées. Évidemment, il n'en est pas du tout la même chose dans les groupes humains informés par l'islam, autrement dit dans les sociétés construites dans le cadre islamique. Commençons donc par dire que l'islam ne remet pas en cause le système mimétique. En cette matière, la révélation musulmane est une révélation incomplète. Bien plus, puisque son incomplétude s'affirme, au contraire, pleine et entière, la révélation musulmane n'est pas une révélation au sens plein du terme. Ce qui est dévoilé - c'est le sens de révélation - dans l'islam, c'est son incapacité à aller au-delà du système mimétique. Or, avec lui, il n'y a pas deux possibilités : qui ne le dévoile pas, le maintient. Nous en venons ainsi à poser la question de la violence dans l'islam. </div>
M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-42539360199393222422016-11-27T17:45:00.002+01:002017-06-07T09:08:43.023+02:00L'affaire des affiches. La semaine dernière la France a été secouée d'une nouvelle polémique, de ces polémiques que l'on aime tant ici : aux yeux de tous, des affiches placardées, ici et là, faisaient publicité des amours quelque peu volages de la gent gay. Et d'aucuns se sont émus. D'aucuns parmi les catholiques surtout. D'aucuns catholiques exclusivement d'ailleurs. Et au Ministère de la santé - qui toute chose étant s'occupe aussi de ce que l'on doit désormais appeler les elgébétés, étant donné que, si le sida ne les concerne pas exclusivement, il les concerne suffisamment pour que la communication publique, sur ce sujet, soit de façon prépondérante destinée à cette niche - a vu rouge et Marisol Touraine a piqué une colère.<br />
<br />
Ce que certains catholiques n'ont toujours pas compris - ou accepté - c'est que la République française est laïque , autrement dit qu'elle se vit désormais comme étant sa propre origine, son propre maître et son unique fin. Laïque et a-religieuse et quand elle est de gauche, elle a, en outre, la volonté d'être parfaitement irréligieuse. Elle ne tient plus compte du sentiment religieux, le rejette dans la fameuse "sphère privée" avant de le pulvériser puisque, pour la gauche, le privé est l'antichambre de la disparition.<br />
Il faut le reconnaître, les dites affiches n'avaient rien de bien érotique, en tout cas pas visuellement, et encore moins de pornographiques et ceux qui y ont vu je ne sais quelle promotion de la pédophilie - certaines affiches se trouvaient aux abords d'école - nagent dans une espèce de délire batailleur. C'est d'ailleurs ce qui caractérise cette frange, bien peignée, du catholicisme français : la bataille, la guéguerre. On veut en découdre afin de restaurer un succédané de chrétienté et de faire de la "fille ainée de l’Église" une espèce de gardienne universelle de la vertu. C'est louable, mais c'est vain. Ce catholicisme-là est un catholicisme de combat répondant d'ailleurs au socialo-elgébétisme combattant, lui-aussi. Bref, jeu de double et de rivalités.<br />
Plus sérieusement, ce qui heurtait le sentiment religieux dans les affiches ce n'était pas tant l'image que le texte. A première vue d'ailleurs ce texte était assez banal mais malgré cette banalité désespérante, il avait, pour une fois, la vertu de dire le vrai. Oui, voilà que les affiches émanant des imprimeries du Ministère disaient la vérité de ce que pouvait être une vie amoureuse gay. Voilà la vérité que le catholique n'a pas su voir, ou plutôt qu'il a vu mais qu'il a mésinterprété. Une invitation à la débauche ? Sa promotion ?Non, mais l'énoncé purement réel des relations gays : "pour la vie, pour un temps, pour un soir". Le premier membre de l'énoncé étant - je parle d'expérience - plus rare, ce qui est simplement revendiqué ou annoncé, c'est la profession de libertinage qui, s'il n'appartient pas exclusivement à l'univers gay, lui colle cependant à la peau pour plusieurs raisons que nous n'allons pas évoquer ici. La promotion du mariage gay à pu faire croire à la perpétuité romantique, aux toujours qui durent et qui durent jusqu'à ce que la mort séparent, mais dans les faits, les choses sont plus complexes et comme me le disait une ex-connaissance très gay : le "grand écart" semble être la règle de vie de plus d'une personne gay. (Petite remarque en passant, j'utilise "gay" sciemment. Le "gay" pour moi est la personne homosexuelle qui non seulement assume son homosexualité, en fait la publicité mais règle sa vie sur les modes et modèles appartenant en propre à une "culture" homosexuelle de sorte de tous les individus agissant ainsi constituent une "communauté" d'intérêts, de goûts, de lieux, de référents. Ce qui a de terrible, c'est que quelque chose, de très diffus, pousse toutes les personnes homosexuelles - je n'aime pas ce terme, mais je n'en ai pas d'autre - à devenir "gay" et a souscrire aux valeurs ainsi vécues par la dite "communauté". Le penchant sexuel devenant l'étalon (sic) d'une vie entière.)<br />
La République partage avec l’Église un vocabulaire commun : mariage, amour. Mais ce que l'on met sous ces mots est très différent. La République à piquer à l’Église le "mariage" avant d'en faire autre chose. Et aujourd'hui les catholique en sont encore à vouloir reprendre ce qu'ils estiment leur appartenir : le mariage et l'amour. Mais ce qu'ils doivent comprendre, c'est qu'une chose est leur "mariage", une autre le "mariage" républicain. Une chose se veut être leur "amour", informé par la charité divine, une autre est l'amour profane. Et rien ne sert de se crisper devant des affiches qui non seulement relativisent le mariage républicain, profane le mariage chrétien, mais expose un amour en miettes. Il faut que les catholiques cessent de rêver tout haut. Il y a une césure irréparable entre eux et la République laïque. A moins de cela, ils s'engagent sur des voies épuisantes et sans fécondité. Ce qu'il faut défendre, c'est la possibilité de liberté. Celle de dire ce que l'on pense et ce que l'on croit. De résister à cette "sphère privée" où l'on veut nous mettre, et de dire à temps et à contretemps ce qui est notre conception des rapports humains. De son côté, la République doit comprendre que ce qu'elle appelle ses "valeurs", parfois de façon indue d'ailleurs, ne sont pas forcément, toujours, partagées par tous et qu'elle ne saurait contraindre à ce que tous les fasses siennes, purement et simplement.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpDtK0UGc-8ylQKv-eIAPC8-mPMJcA7jtZTA9uykcof6ypwgA5yQA7HTbOqtCx1qjxT5Mq-t7bMpAWpInI6ycsZf6s4cUDpJA2Mna9oBRdmTBSyZ_RygrzzxjnuobsDmqU7lp1-mEIj-g/s1600/affiches-anti-sida_2948550.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="205" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpDtK0UGc-8ylQKv-eIAPC8-mPMJcA7jtZTA9uykcof6ypwgA5yQA7HTbOqtCx1qjxT5Mq-t7bMpAWpInI6ycsZf6s4cUDpJA2Mna9oBRdmTBSyZ_RygrzzxjnuobsDmqU7lp1-mEIj-g/s320/affiches-anti-sida_2948550.jpeg" width="320" /></a></div>
Mais revenons aux affiches incriminées. Elles n'avaient pas pour elles la beauté, loin de là. C'est d'abord cela qu'il aurait fallu dire. Quant à être libertines - et hygiénisto-libertines (n'ayons pas peur de la schizophrénie : la santé c'est moral, la morale, c'est ringard) qu'elles fussent au moins belles. Au lieu de quoi ces placards idiots étaient sans art et fort laids, ce qui accroît fortement leur immoralisme. Une laideur toute administrative, sans âme, comme est sans âme la prophylaxie commune pour le sida. Voilà, jointe à la laideur, l'autre tort de ces affiches. Un tort qu'elles partagent avec une multitude de chose émanant de notre siècle : le manque d'âme. Mais il est vrai, "âme" appartient au vocabulaire religieux. Le monde moderne et la République ne sont pas des affaires d'âmes : on peut aimer le "petit prince" et manquer cruellement d'âme. Ce monde-ci et la République n'ont pris en héritage que le corps, le corps étalé-là, le corps vidé, le corps sans âme autrement dit le cadavre. Nous sommes ainsi, à regarder de ce côté-ci du vivre-ensemble, que des cadavres ajournés, des morts -vivants pour qui "une vie" vaut bien "un soir" et "un soir" vaut bien "un temps". Tout est relatif parce que tout est déjà mort de cette mort qui nous clouera le bec une bonne fois pour toutes. Car mort est Dom Juan, et mort est Casanova. Sade est mort lui aussi et mort son plaisir, seul règle de sa foutue morale. Et je peux m'imposer bien cette néo-morale qui consiste à me garder en bonne santé, à maigrir, à faire de sport dans des cages comme lapin de batteries, de me garder svelte et de jouir sans cesse, c'est un homme sans espérance d'outre-tombe qui pète la forme, mince comme une limande, courrant à en perdre haleine, au fessier de marbre callipyge, qui baisse à couilles rabattues, c'est un cadavre qui jeûne, qui sue, qui s'éclate avant d'enfin devenir pleinement ce qu'il est déjà, dans une fosse froide, noire et humide. Et même Marisol y passera, elle le Ministre des zombies. <br />
Laïque ou catholique, tu mourras. La différence est que le catholique porte en lui l'espérance de ne point mourir entièrement. Mieux : il porte en lui l'amour et l'espérance que quelque chose de lui déjà ne meurt plus. Le catholique n'a plus peur, ni de Marisol Touraine, ni des affiches, ni de mourir car déjà il est entré là où la Vie est souveraine. Ce soir, non pas pour un temps, mais pour la Vie, le catholique, s'il le veut bien, est du côté de Dieu. Ce n'est pas une question de morale. C'est une question d'âme. Cette âme qui informe le corps. Cette âme que l'on cherche partout en ce monde et qui semble se réfugier dans des recoins sombres.<br />
L'affaire des affiches a au moins le mérite de révéler, par l'absurde, qu' "homo erectus" n'est pas uniquement un homme en érection. Et Sade lui-même, dans ses délires libertins, hurle que l'âme demande à vivre.<br />
<br />
<br />M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-75091575309724930292016-10-04T15:07:00.004+02:002017-06-07T09:18:14.948+02:00La fabrique des saints.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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Si le Père Hamel est un jour béatifié, il le sera en qualité de martyr. La sémantique aujourd'hui est, comme bien d'autres choses, une fille perdue et le lexique un enfant sans généalogie. Les mots sont sans le sens ou adoptent le sens qui leur convient au fur et à mesure de l'abrutissement général. Aussi "martyr" n'a plus le sens spécifique qu'on lui donnait il y a encore quelques générations. Par les temps qui courent tout le monde est martyr, tout le monde vit un vrai martyre. On est martyr de son patron, de sa femme, de son voisin, de ses enfants. On vit le martyre sur un lit d'hôpital, sur une méridienne, chez soi ou en voyage, dans des chaussures trop étroites ou dans une situation de travail trop stressante. Cette acception de "martyr" n'est qu'analogique. "Martyr", comme il est bon de le rappeler vient du grec "martus", mot qui signifie "témoin". Le martyr est donc un témoin, il porte témoignage. Celle qui souffre le calvaire dans ses escarpins neufs de quoi donc témoigne-t-elle ? A quoi ou à qui rend-elle témoignage ? A sa coquetterie tout au plus. A proprement parler donc, il n'est de martyr que chrétien - avec une exception pour Israël où, par exemple, les fils Macchabée sont d'authentiques martyrs - puisque, normalement, la mort du chrétien doit rendre témoignage au Christ. Celà est plus vrai encore de celui (celui ou celle, cela va sans dire) qui est assasiné en raison même de cette identité chrétienne et qui au moment fatidique choisit son attachement au Christ plutôt que l'attachement à sa vie. C'est même là, la définition du martyre chrétien : être tué en haine de la foi ou de vertus proprement chrétiennes. Ailleurs le martyre peut être de mourir volontairement pour Dieu, voire se faire sauter le caisson en entrainant d'autres dans le boum. Cette conception du témoignage radical n'a jamais été celle du christianisme où toute mort volontaire est une faute contre la Vie. Les personnes mourant sous les roues d'un camion, où celles tuées à la terrasse d'un café, ne sont pas des martyrs : tout martyr est une victime, toute victime n'est pas un martyr. Ceux donc qui croient que parce que l'on béatifierait le Père Hamel, en qualité de martyr, l'on déconsidèrerait la qualité de victimes des autres personnes mortes de la main des mêmes assaillants, font fausse route. Ils confondent tout. <br />
Reste à voir si le Père Hamel est "techniquement" parlant, du point de vue de la procédure canonique, oui ou non un martyr. Pour qu'il le soit, et c'est ce que le procés - dans son cas - doit déterminer, il suffit qu'il fut assassiné en haine de la foi ou du christianisme et que là soit la seule et unique raison directe de son assassinat. Si tel était le cas, le Père Hamel est effectivment un martyr dans le plein sens du terme, sinon il est une victime sans autre spécificité. L'Eglise seule est apte à juger de ce statut de martyr, puisque Elle seule fait les saints, les siens en tout cas. Il semblerait, à première vue, que le Père Hamel ait été tué en haine de la foi. Il semblerait donc qu'il soit effectivment un martyr. Il semblerait donc qu'il puisse être porté sur les autels. <br />
Une autre question surgit alors. Pourquoi cette précipitation ? Les procés de canonisation font partie d'une procédure longue qui conduit un individu lambda à la gloire d'un culte public, culte de vénération et pas d'adoration (différence entre le culte de dulie et de latrie). Les béatifications et les canonisations ont connu plusieurs formes tout au long de l'histoire et sont donc insérées dans un contexte ecclésiologique et social. Il y a une sociologie des canonisations autant qu'une approche ecclésiologique. Depuis Jean-Paul II, l'observateur peut noter une nette tendance à une démocratisation et à une simplification des procédures. Jean-Paul II a canonisé à lui seul autant que l'ensemble de ses prédécesseurs. Il a en outre simplicifié considérablement la prodécure en supprimant deux des miracles qui étaient nécessaires pour se voir béatifié ou canonisé. Benoit XVI a suivi en dispensant, par exemple, la cause de Jean-Paul II du délais obligatoire de cinq années, après la mort du candidat, avant l'ouverture d'une cause. Ce délais, pourtant, a l'avantage de faire tomber l'émotion et de constater avec plus d'objectivité, et l'absence de culte public organisé, et l'attachement des personnes au serviteur de Dieu décédé. Le pape François suit les pas de ces prédécesseurs directs : pour la cause de Jean XXIII, dispense du miracle nécessaire; canonisations équipollentes plus fréquentes pour d'autres cas, et dispense du délais des cinq ans pour la cause du Père Hamel, si cela se confirme.<br />
Il semblerait bien que l'on assiste à une mise en place de canonisations expresses. (L'histoire conserve le souvenir de canonisations rapides, par exemple saint Antoine de Padoue fût canonisé un an après sa mort, mais à l'époque, les procès n'existaient pas. On fonctionnait encore avec le fameux adage "vox populi, vox Dei. C'est précisément pour limiter la précipitation et donner une solennité plus grande aux canonisations, qu'une procédure fut instituée.) Depuis Jean-Paul II, l'Eglise catholique voit comme une urgence de fabriquer des saints, et de les faire nombreux et variés : des deux sexes, de toutes conditions de vie (mariés, religieux, prêtres), de tous les âges (de l'enfance la plus tendre à l'âge le plus vénérable). Parmis tous ceux-ci, la catégorie la plus représentée est bien celle des martyrs : contingent des martyrs d'Angleterre, ceux du Mexique, ceux de la guerre civile espagnole. Il suffit de lire le martyrologe pour se rendre compte que tous les jours, il est fait mémoire de plusieurs martyrs et bien souvent de martyrs contemporains. Alors faire du Père Hamel un martyr français contemporain, cela a-t-il un sens ? Oui, bien évidemment. Cela a un sens pour les catholiques français et européens : cela veut dire que l'on peut aujourd'hui encore être appelé à être logique avec soi-même et à donner témoignage, jusqu'en sa mort, de sa foi : cela s'appelle la fidélité. Dans un continent où la foi chrétienne se comporte comme un lichen sur un tronc d'arbre, cette béatification peut intervenir comme un signe de vie et de vivacité paradoxalement. Mais surtout comme une injonction à la logique chrétienne qui n'attend pas la mort pour commencer à être logique. Mais faut-il cependant aller vite ? Dieu a tout son temps, l'Eglise a le sien - qui s'accélère, il semble -, nous, nous ne l'avons pas. A nous, hommes du XXIème siècle, il nous faut du haut débit, sinon nous oublions... Nous oublierons tout de même, mais en allant vite il se peut qu'une étincelle nous éblouissent un instant. Un instant ? Le "kairos", comme disent les hellénistes versés dans l'exégèse, autrement dit le temps de la grâce qui, lui, n'est ni lent, ni rapide. M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-8723871093264194432015-11-17T11:58:00.001+01:002015-11-17T12:01:42.095+01:00Mors et vita duello.Après le massacre de Charlie Hebdo, on a vu, formidable, cette manifestation commune de "solidarité", ce besoin manifeste et urgent de "faire corps", de communier même dans une identique douleur, dans une même indignation, dans un unanime sentiment trouble. Et l'on voyait fleurir, à une vitesse extraordinaire des "Je suis Charlie" mi-bravaches mi-compatissants avant que de voir, tant nationalement qu'internationalement - tant ce genre de phénomènes est aujourd'hui planétaire- des foules battre le pavé pour crier silencieusement "plus jamais ça !" Hélas, peine perdue, de l'autre côté on est sourd. Pire que sourd même, on est ailleurs. Et les banderoles, les slogans, les habitus processionnaires ne changent rien, parfois je crois même que c'est tout le contraire. Nous réagissons avec notre pli humaniste et empathique - ce qu'il reste d'un christianisme évacué - mais de l'autre côté - un "autre côté" qui est simultanément notre ici désormais - on n'accède pas à ce langage-là, au contraire on y lit des signes d'une faiblesse et d'une peur évidentes.<br />
Voici qu'une fois encore, à la faveur des réseaux sociaux, fleurissent des "Pray for Paris", des "Je suis Paris", des drapeaux tricolores, des tour Eiffel et d'autres signes comme le très ambigu "faites l'amour par la guerre" - slogan stupide, car celui qui fait l'amour, bien souvent fera la guerre aussi - qui manifeste ce besoin de communion et, osons-le, une espèce de fascination pour l'horreur commise. Fascination que l'on retrouve dans les mots eux-mêmes toujours choisis dans le registre du superlatif : barbarie, abominables, odieux, immonde, etc. Fascination télévisuelle qui, en boucle, repasse les mêmes images, les mêmes "informations", de manière incantatoire. Fascination au sens strict : attrait irrésistible qui paralyse, qui subjugue. Et si, après tout, le but de ces actes n'était pas celui-là : que nous soyons subjugués. Et, en vérité, nous le sommes peu ou prou.<br />
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Dans cette affaire, on a évacué le religieux. Pourtant, il est partout : dans le communiqué de Daesh, dans les intentions des tueurs, dans les réactions du peuple (petites bougies, "Pray for Paris", fascination, besoin de communion), dans les manifestations de l'Etat. Mais jamais la religion n'a été évoquée directement. A la faveur d'un carnage, la communion nationale se manifeste impérieuse et presque tyrannique : c'est le processus même du mimétisme victimaire mis en évidence par René Girard. Les victimes du vendredi 13 novembre 2015 apparaissent dés lors comme des boucs émissaires d'une crise mimétique. Les bourreaux, on le dit et on le redit, font partie de la communauté nationale au même titre que les victimes. Et le résultat du sang versé est une communion nationale autour de ses symboles : président, drapeau, hymne. Normalement, du sacrifice mimétique la victime en ressort divinisée. Ce n'est pas exactement le cas ici. Les victimes, pour le moment -contrairement à ce que l'on avait vu pour Charlie - ne sont en rien "divinisées", aucun processus de ce genre ne semble se manifester. Ceux qui en tireront une certaine gloire sont les bourreaux. C'est à eux que le processus de divinisation profitera.<br />
Parce que ces bourreaux-là sont d'un genre particulier. Ils sont morts déjà. Ils sont ailleurs. Et la vie qu'il prennent, déjà ils l'ont perdue. S' "envoyer en l'air" pour un djihadiste est la manifestation ultime d'un désir d'ailleurs. Un ailleurs transcendant. Un paradis peuplé de Houris les attend. Un paradis qui a plus de tenue, plus de réalité pour eux que les paradis artificiels où nous aussi nous nous envoyons en l'air. Ils sont morts déjà, comme nous d'ailleurs nous le sommes pour eux. Mais notre mort ne vaut pas la leur. La mort nous y tenons, eux ne tiennent pas à la leur. Nous, nous avons confondus mort et vie, eux ils ne confondent rien, ils n'ont que la mort.<br />
Nous devons revenir à la vie, et la vie en abondance. Nous devons revenir à ce qui faisait que nous étions-nous : la vie manifeste. Nous devons revenir au réel, à la vérité, au bien.<br />
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C'est la guerre paraît-il. "Mors et vita duello conflixere mirando". La figure de la vie dans notre tradition ce fut une croix, signe d'un homme, un des nôtres, un juif, qui a accepté de donner sa vie pour que tous l'aie en plénitude. Puisque l'Etat islamique veut faire de nous des croisés pour mieux nous anéantir. J'assume ce signe de la croix comme puissance de vie. Et puisque guerre, il y a : on fera la guerre, la guerre à la mort et à ses idéologies. M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-88960739703774018132015-10-18T10:52:00.001+02:002015-10-18T10:52:48.693+02:00Jésus dans l'islam. Première partie. <!--[if gte mso 9]><xml>
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<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">On le sait, Jésus
apparaît dans le coran. Il importe peu, dans un premier temps, d’en connaître
les traits distinctifs, il s’y trouve et même, chose rare pour un personnage
coranique, il y parle ! On sait aussi, et on le sait davantage encore,
qu’un personnage homonyme est la figure centrale d’une autre œuvre littéraire
religieuse à savoir les évangiles, aussi bien les canoniques que les
apocryphes.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Entre le Jésus évangélique
et le Jésus coranique, il existe des similitudes mais bien plus de différences.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Aucune de ses deux catégories œuvres (Coran –
évangiles), et bien que leur statut littéraire, leur genre, soit différents, ne
sont à proprement parler des œuvres historiques, et à ce titre le Coran encore
moins que les évangiles ; elles sont des œuvres théologiques. Aussi donc,
dans l’un comme dans l’autre cas, le Jésus qui est donné à voir est une figure
de foi ou de croyance, et non pas strictement une figure historique au sens où
nous aurions affaire à une biographie scientifique. Toujours est-il<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>que dans le cas des évangiles, on ne peut pas
opposer de manière trop rigide, le Jésus de la foi et celui de l’histoire, car
si les évangiles ont d’abord une visée théologique, il n’en demeure pas moins
vrai que d’une façon ou d’une autre il s’appuie sur une historicité factuelle
(cfr saint Luc).<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Ce n’est pas le cas du
tout dans le Coran où l’historicité factuelle n’a aucune utilité, n’intervient
jamais dans la démonstration théologique. Comme on le verra plus loin, la structure
même du Coran, empêche une quelconque temporalité historique à se manifester.
Si le Jésus évangélique s’inscrit dans le temps des hommes, celui du Coran est
intemporel. La première implication est la suivante, si l’on s’en tient
strictement au Coran, la figure de Jésus (Issa, en arabe) est purement et
simplement une figure de « foi », elle s’impose à la croyance et ne
repose sur aucun élément réel.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Tout
laisse penser, pour que la figure d’Issa soit acceptée et crue, que la « foi »
coranique suppose une manifestation qui la précède où l’on retrouverait un
ancrage historique. On ne voit pas quelle pourrait être cette manifestation, si
ce n’est les évangiles précisément. Je veux dire que pour comprendre Issa il
faut d’abord savoir, au moins confusément, qu’il y a eu un Jésus.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Il est donc en toute logique, théologique, et
littéraire aussi bien, d’admettre comme une évidence qu’il y a eu une influence
des évangiles – canoniques et apocryphes – sur le Coran et, comme on le verra,
que cette influence porte un coup à la nature supposée de celui-ci.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Avant d’apparaître comme une figure
coranique, le Jésus évangélique, le Jésus chrétien donc, n’était pas étranger à
l’Arabie préislamique.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Ce Jésus en
passant<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>dans le Coran est devenu Issa et
c’est de lui que nous allons tenter d’établir le portrait avant que d’en venir
à des considérations plus théologiques à propos de la présence de ce personnage,
figure majeure de l’islam, dans le Coran. Mais avant, il faut dire quelques
mots sur le livre lui-même. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Il n’est pas inutile
donc de rappeler certains faits et notions à propos du Coran lui-même. Mahomet,
prédicateur monothéiste meurt en 632. Vers<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>652, le Calife Otman fait détruire toutes les versions des
« révélations » mahométanes circulant pour en compiler une
unique : le Coran était né. La compilation est définitive (certains
auteurs situent la compilation définitive bien plus tard : peu importe, à
vrai dire, puisque de toute façon compilation et synthèse il y eu) et se
présente comme une collection, sans ordre chronologique, de
« révélations » dictées par l’Ange Gabriel au « prophète ».
Ainsi, d’emblée, le livre de l’islam apparaît dans une œuvre où la temporalité
n’a aucune importance ce qui, aux yeux des fidèles musulmans, accentue son
caractère d’éternité : passé, présent, futur, y sont mélangés, présentés,
pour ainsi dire, du point de vue de l’éternité de Dieu. Ceci n’est que le
résultat de la disposition en sourates, de la plus grande à la plus petite, et
ne procède en rien, ni d’un vouloir divin, ni même d’une volonté de
Mahomet.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Donc l’aspect formel,
aléatoire, du Coran accentue son aspect dogmatique. De ce point de vue, il est
la parole même de Dieu, la dictée que le « médium » récite – Coran,
veut dire d’ailleurs récitation – et le livre matériel n’est, dans l’islam le
plus orthodoxe, qu’une image du Coran Incréé. Cette doctrine du Coran Incréé ne
va pas sans poser des questions d’ordre métaphysique et théologique, nous y
reviendrons plus bas. Qu’il suffise de dire que le Coran matériel, la
révélation reçue par Mahomet,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>est le
reflet, la copie conforme, d’un Coran non fait de main d’hommes. Rien, dans la
révélation islamique n’indiquait qu’il fallut un livre matériel, le livre est
advenu, et le livre fut investi<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>considérablement (dogme de l’inimitabilité du Coran : œuvre
parfaite dans son fond et sa forme), et avec lui sa langue, parce qu’il
devenait la figure palpable du Livre éternel. L’aspect formel du livre entraina
un travail d’interprétation : l’ijtihad, travail qui fût arrêté (fermeture
de la porte de l’ijtihad) dans le sunnisme au XIe. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifTozLyQCninXN5drGlJhOG1gECNn4JIWHGi_Y4E-d4ITmMoT41BPwboIHE9kst8p1cIHei9_miA7CUJsGagRwq_ZP67_DlYno0KJucN6IS2vIRBEl4eDzZIqeEh9U5CIiAzIV7UepiD0/s1600/jesus.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="218" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifTozLyQCninXN5drGlJhOG1gECNn4JIWHGi_Y4E-d4ITmMoT41BPwboIHE9kst8p1cIHei9_miA7CUJsGagRwq_ZP67_DlYno0KJucN6IS2vIRBEl4eDzZIqeEh9U5CIiAzIV7UepiD0/s320/jesus.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">En conclusion, le Coran
n’est pas reçu comme la Bible l’est. Celle-ci est une bibliothèque composée de
livre de différents styles et ayant eu divers auteurs.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Elle est écrite, pour la théologie juive et
chrétienne, sous inspiration, ce qui n’est pas la même chose qu’une dictée
directe. Elle nécessite donc un travail d’interprétation – exégèse – qui depuis
toujours, sous divers formes, ne cesse d’être fait.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Enfin, il n’existe pas de modèle éternel de
la Bible, aucune Bible Incréée, en revanche, mais nous y reviendrons, il existe
bien une Parole Incréée de Dieu. </span></div>
M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-63684202324696874492015-05-27T17:37:00.003+02:002015-05-28T10:28:09.481+02:00Mimétisme et sainteté. <div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Teresa de Cepeda y Ahumada lisait des romans et des livres d'édification. Iñigo Lopez de Loyola, lui aussi lisait des romans de chevalerie. François Bernardone avait, lui aussi, la tête farcie d'histoires chevaleresques et courtoises qu'il avait sans doute puisées dans les récits entendus ou lus. Ces trois personnes avaient en commun avec Roméo et Juliette, avec Francesca de Rimini, avec Emma Bovary d'aller parfois jeter un œil du côté du roman, de la fiction et d'y nourrir des désirs qui sont tout sauf spontanés ou autonomes. A dire vrai, on peut se poser la question : la lecture, le livre, sont-ils des révélateurs d'un désir existant ou bien sont-ils les médiateurs de désir? Pour René Girard, la dernière hypothèse est la bonne : le désir est essentiellement mimétique, induit, médiatisé par un tiers, un tiers qui peut être la littérature. Pour Girard, l'amour de Roméo et de Juliette est en grande partie mimétique et c'est pour cette raison là qu'il finit si mal. La violence est toujours la conclusion des affres du désir mimétique. Un désir qui fleurit sur le manque à être ne peut qu'évoluer en rivalité et se solder, d'une façon ou d'une autre, par la mort. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Pour Thérèse d'Avila, la lecture intervint très tôt comme un médiateur mimétique : "je lisais donc les souffrances que les saintes martyres avaient
endurées pour Dieu; il me semblait qu'elles achetaient à bon compte le
bonheur d'aller le posséder. Aussi, j'appelais de tous mes vœux le même
genre de mort. Ce qui me guidait, ce n'était pas un amour de Dieu dont
j'eusse conscience, mais le désir d'aller promptement au ciel pour y
jouir des ces délices ineffables dont nos livres nous entretenaient." Son désir est tel que son frère lui succombe mimétiquement et tous deux, jeunes enfants, quittent la maison paternelle pour aller mourir chez les Maures. Plus tard au Carmel de l'Incarnation, Thérèse lit les récits de la vie des anciens pères carmes et différents autres textes. Elle cite explicitement le Troisième Abécédaire d'Osuna, les Confessions de saint Augustin ("Dés que je commençai la lecture des Confessions, il me sembla m'y voir représentée"). De ces lectures naît le désir d'un changement radical de vie, sans vraiment y parvenir, et d'une nostalgie pour l'ancien mode de vie des premiers Carmes. Après sa "conversion", elle établira sa réforme dans l'intention de revenir à la vie primitive du Carmel et en insistant sur l'oraison qu'elle avait appris chez Osuna. Aussi, il est évident que et la conversion de Thérèse de Jésus et l'établissement de sa réforme repose sur un mimétisme, et un mimétisme littéraire. Les livres ont été pour elle de puissants médiateurs du désir. Cependant, cela n'aurait pas pu porter les fruits que cela a porté sans une autre forme de mimétisme qui en quelque sorte canalise la violence, l'évacue, même, et "assaini" l'imitation.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiq1YrCjqUjNZD-1EoDcVWPCOA1Rz9nssB68a24qtLVJI6ty1uVEKbiBYMGVHRnCeFGebeNLeouXcOnB9GzJObNrpQZHiFXPQsxZSU_gEbLgPcDAI8wKxmO6PFO1WSL887TZQ6LshjHY-I/s1600/christ-a-la-colonne-detail-gregorio-fernandez.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiq1YrCjqUjNZD-1EoDcVWPCOA1Rz9nssB68a24qtLVJI6ty1uVEKbiBYMGVHRnCeFGebeNLeouXcOnB9GzJObNrpQZHiFXPQsxZSU_gEbLgPcDAI8wKxmO6PFO1WSL887TZQ6LshjHY-I/s320/christ-a-la-colonne-detail-gregorio-fernandez.jpg" width="253" /></a><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Je veux parler ici de l'épisode de la "conversion". : "Mon âme fatiguée d'une telle vie soupirait après le repos. Mais ses tristes habitudes ne lui permettait pas d'en jouir". Or voici ce qu'il m'arriva. Entrant un jour dans l'oratoire, je vois une statue que l'on s'était procurée pour une fête qui devait se célébrer dans le couvent et que, en attendant, on avait placé là. Elle représentait le Christ tout couvert de plaies. La dévotion qu'elle inspirait fut si grande qu'en la voyant je me sentis complètement bouleversée, tant elle rappelait ce que le Seigneur avait enduré pour nous. Une telle douleur s'empara de moi, en considérant combien j'avais mal répondu à l'amour que supposaient de telles plaies, que mon cœur semblait se briser. Je me prosternai aux pieds de mon Sauveur en répandant un torrent de larmes, et le suppliai de me donner la force de ne plus l'offenser". Ainsi donc, c'est par la similitude de l'image (" elle représentait le Christ", "elle rappelait ce que le Seigneur avait enduré pour nous") que Thérèse fait l'expérience personnelle du salut. La médiation de l'image est essentielle, comme d'ailleurs le montre la suite du récit, à telle enseigne que l'on peut ici reprendre l'adage "ut pictura poesis ". Mais encore faut-il aller plus loin, il ne s'agit pas ici de n'importe quelle image, il s'agit d'un Christ aux Outrages, d'un homme qui déjà est embarqué dans le sacrifice libre de sa vie. Thérèse éprouve que cet homme-là, médiatisé par l'imitation de l'image, à souffert pour elle et c'est cette expérience qui la retourne totalement. L'expérience littéraire ne fut pas suffisante, elle en restait à un certain degré de superficialité, de notionnel. Il fallu la "rencontre" de la mimésis imaginale pour achever d'emporter le désir radicalement hors d'un cercle qui, s'il n'avait été religieux et conventuel, comme dans le cas de Thérèse, aurait pu n'être qu'une forme de snobisme. Le snob est celui qui n'a de désirs qu'empruntés en se persuadant qu'il les possède spontanément. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
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Mais voilà qu'au siège de Pampelune, un boulet de canon vient lui briser la jambe. Cette jambe brisée mettra fin de façon cruelle et nette à toute son ambition courtisane. En convalescence dans son château de Loyola, il ne dispose pas de romans courtois, on ne lui fournit que des vies de saints que, faute de mieux, il lit. Lecture faisant, naît en lui un désir d'imiter les saints. A vrai dire, il ne s'agit là, dans un premier temps, que de la même ambition mais déplacée sur un autre objet : "En en faisant souvent la lecture, il s'attachait quelque peu à ce qui s'y trouvait écrit. Mais, cessant de les lire, il s'arrêtait quelquefois pour penser aux choses qu'il avait lues ; d'autres fois aux choses du monde auxquelles il avait autrefois l'habitude de penser. Et parmi les nombreuses choses vaines qui s'offraient à lui, l'une occupait tellement son cœur qu'il était ensuite plongé dans cette pensée pendant deux, trois, quatre heures sans s'en apercevoir ; il imaginait ce qu'il devait faire au service d'une dame, les moyens qu'il prendrait pour pouvoir aller au pays où elle se trouvait, les pièces de vers et les paroles qu'il lui dirait, les faits d'armes qu'il ferait à son service. Et il était si vaniteux de cela qu'il ne voyait pas combien il était impossible de pouvoir réaliser cela ; car la dame n'était pas d'une noblesse ordinaire : ni comtesse, ni duchesse , mais d'une condition plus élevée que celle de l'une ou de l'autre. Cependant notre Seigneur venait à son secours en faisant qu'à ces pensées en succèdent d'autres qui naissaient des choses qu'il lisait. Car en lisant la vie de notre Seigneur et des saints il s'arrêtait pour penser, raisonnant en lui-même : « Que serait-ce si je faisais ce qu'a fait saint François et ce qu'a fait saint Dominique? » Et il réfléchissait ainsi à de nombreuses choses difficiles et pénibles ; quand il se les proposait, il lui semblait trouver en lui la facilité de les réaliser. Mais toute sa réflexion était de se dire en lui-même :« Saint Dominique a fait ceci : eh bien, moi, il faut que je le fasse. Saint François a fait cela : eh bien, moi, il faut que je le fasse. » Ces pensées duraient, elles aussi, un bon moment ; et puis d'autres survenaient auxquelles succédaient les pensées du monde dont il a été parlé plus haut, et il s'arrêtait aussi à celles-ci un grand moment. Et cette succession de pensées si diverses dura pour lui un long temps, et il s'attardait toujours à la pensée qui se présentait, qu'il s'agisse de ces exploits mondains qu'il désirait faire ou de ces autres exploits pour Dieu qui s'offraient à son imagination, jusqu'à ce que, fatigué, il la laisse et porte son attention sur d'autres choses." On le perçoit suffisamment, Ignace est encore dans l'imitation purement formelle, imitation suscitée par la lecture qu'il fait et l'ambition qui n'est toujours pas morte. Les moyens humains lui faisant désormais défaut pour satisfaire ses désirs de grandeurs puisés à ses lectures, voici qu'il découvre des moyens divins.</span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"> Il fallu, à lui aussi, une expérience d'une autre nature pour opérer un changement radical : "Etant une nuit éveillé, je vis clairement une image de Notre-Dame, avec l'Enfant-Jésus. De cette vision, durant un espace de temps considérable, je reçus consolation jusqu'à être comblé. Et aussitôt je fus dans un tel dégoût de ma vie passée, et spécialement de non iniquité, qu'il me sembla sentir mon âme décapée de tout ce qui auparavant était si fort imprimé en elle." Comme pour Thérèse, Ignace doit passer par une expérience de "vision" pour être "converti", retourné. Si la vision de Thérèse est une expérience scopique matérielle mais suscitant un affect psychique, pour Ignace il semble que l’expérience soit d'un autre ordre - même s'il parle d'image - directement psychologique et suscitant un affect conséquent. A partir de cette vision inaugural, Ignace commence un parcours extrêmement personnel et ascétique - prise en compte de la violence mimétique appliquée à soi-même - qui le conduira à la fondation de la Compagnie de Jésus. Il n'est pas sans intérêt de mentionner la place qu'auront les créations d'images, de scènes, dans la méditation ignatienne qui se voudra toujours la plus proche possible des événements évangéliques qui servent de support à la méditation. Ici aussi la mimésis imaginale, vécue émotionnellement par le sujet, est à l’œuvre, complétant et rectifiant la mimétique littéraire et son fatal snobisme. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiq1YrCjqUjNZD-1EoDcVWPCOA1Rz9nssB68a24qtLVJI6ty1uVEKbiBYMGVHRnCeFGebeNLeouXcOnB9GzJObNrpQZHiFXPQsxZSU_gEbLgPcDAI8wKxmO6PFO1WSL887TZQ6LshjHY-I/s1600/christ-a-la-colonne-detail-gregorio-fernandez.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Le cas de François d'Assise est à peine différent. Le jeune François est un individu issu de la bourgeoise et encore habité de rêves courtois médiévaux : amour et faits d'armes. Où donc François trouve-t-il la source de ses désirs ? Bien que nous ayons aucune confidence sur la question, on peut supposer qu'il l'a trouvée dans les récits chevaleresque que forcément il a dû entendre ou même lire. Sa tentative de réalisation de son désir de chevalerie est un fiasco et finit dans un cachot. C'est dans cette expérience de la vanité qu'il entre dans une étrange maladie de laquelle il sortira désabusé sans pour autant voir son rêve totalement détruit. On dirait plutôt que pour lui aussi, l'ambition, appartenant plus à un trouvère qu'à un soldat, dans le cas de François, se déplace par déception. François commence à "faire l'ermite", se retire hors de la ville, cherche une autre forme à son désir quelque peu malmené. Pour lui aussi, cela sera dans un expérience imaginale qu'aura lieu la cristallisation, la conversion. En effet, un jour dans l'église de saint Damien en ruine, du Crucifix peint François reçoit l'ordre : "François rebâti mon Église". L'ermite, le fils de drapier qu'il est encore, obéit littéralement, et reconstruit Saint-Damien. </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGm45LeCmC0CuS1_J3lPagB-MNdNwNxwyM2aPTpxC5lTHX_YCP-WmMs1vAxpNvmYzV6A5Ti0seCcThA0cBPuli-8PWGPYLWZUlylQXfIy61zh8rQaECCqtsYDbhkt0IqPJ-s25WnFD1Rg/s1600/280px-Kruis_san_damiano.gif" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGm45LeCmC0CuS1_J3lPagB-MNdNwNxwyM2aPTpxC5lTHX_YCP-WmMs1vAxpNvmYzV6A5Ti0seCcThA0cBPuli-8PWGPYLWZUlylQXfIy61zh8rQaECCqtsYDbhkt0IqPJ-s25WnFD1Rg/s320/280px-Kruis_san_damiano.gif" width="230" /></a>Ce n'est que plus tard, qu'il comprendra que cette église en ruine, était la représentation, l'image, de l’Église, communauté de fidèles. François renonce à sa filiation terrestre et à ses privilèges, symboliquement se dénude, devant l'évêque, représentant officiel de cette Église en ruine, père nouveau, père de substitution, et devient l'époux de Dame Pauvreté, la dame de ses rêves enfin trouvée. La voix entendue et la voie tracée venaient du Crucifix et c'est à lui aussi que François vers la fin de sa vie fut configuré dans la stigmatisation mimétique. Le pauvre d'Assise ayant reçu son mandat médiant l'image du Crucifié, voyait son corps lui être rendu semblable, devenir une image configurée. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">On voit donc comment la littérature, pour ses trois cas - mais il y en a d'autres - était à la fois une source de vanité mondaine ou religieuse et comment il a fallu, à chaque fois, une expérience plus personnelle pour évacuer la vanité ou le snobisme et entrer de plein pied dans une imitation assainie. Cette expérience mimétique c'est faite par le truchement de l'image et d'un affect afférent, affect suffisamment puissant pour décider de façon radicale et irrévocable d'une destinée. Le sujet qui aurait pu se perdre en vaine recherche d'un mimétisme stérile ou violent, finit par se trouver à la vue d'un amour qui fut "pour lui", au son d'une voix qui lui est personnellement adressée et qui l'engage dans l'imitation d'un sacrifice assumé, offert, librement. Un sacrifice certes parce qu'il en est, au final, ainsi de toute vie, qui ne peut être une vie de toute-puissance, mais un amour avant toute chose, autrement dit d'une parole, d'un être, d'une raison qui "d'ailleurs" m'aime et me constitue comme sujet. </span></span></div>
<br />M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-17711931749684459652014-05-31T12:48:00.003+02:002015-01-15T18:54:26.740+01:00Amour, islam et compagnie. Disons-le d'emblée, nous aurons au moins ainsi la franchise d'afficher le propos : l'islam n'est pas une religion d'amour. Ajoutons tout suite qu'il ne faut pas nécessairement qu'une religion soit une religion d'amour. L'amour, en effet, n'entre pas, essentiellement, dans la définition de ce qu'est ou peut être une religion. C'est un tic chrétien qui nous fait croire que l'amour appartiendrait essentiellement à la religion de telle sorte que, si elle en était dépourvue, elle serait, au pire, une religion de haine ou, au mieux, rien du tout.<br />
<br />
Si l'islam n'est pas un religion d'amour, il n'est pas davantage une religion de haine. Je le dis sereinement, mesurément, sans passion aucune. Et, à propos de l'islam, c'est ici aussi le pli chrétien, d'ailleurs assimilé par les musulmans vivant en pays d'ancienne chrétienté, qui fait dire qu'il est une religion de paix et de tolérance. On entend d'ailleurs en arrière fond un "aussi" qui n'est jamais dit explicitement : l'islam est "aussi" une religion de paix, de tolérance et d'amour. Aussi ! C'est donc avec le christianisme que l'islam entre en concurrence sur un terrain, une thématique, un mobile qui est propre au premier. A vrai dire, il n'y a qu'une religion d'amour, c'est le christianisme, et nous allons dire pourquoi. Quand à la paix, elle peut avoir plusieurs définitions, de telle sorte qu'elle puisse être comprises de multiples manières et, qu'en conséquence, on puisse dire que l'islam est une religion de paix, sans préciser d'ailleurs comment il l'obtient et ce qu'il obtient en l'obtenant. Pour la tolérance, on dira tout de suite ce qu'on envisage par cette notion et qu'on l'applique à l'islam. Non pas à l'islam vaguement acclimaté à nos langueurs philanthropiques, elles-mêmes infusées dans un christianisme dévirilisé, mais l'islam de là-bas, celui qui se réclame de la filiation sans corruption du prophète.<br />
<br />
L'islam est tolérant. Du moins, un certain islam. Cette tolérance est coranique, autrement dit, elle se fonde sur la révélation faite à Mahomet. Mais cette tolérance, dans son expression finale, résultat de l'abrogation des versets, est une tolérance coûteuse. L'islam orthodoxe n'est tolérant qu'avec une contrepartie d'impôt et des restrictions d'exercice de culte pour les juifs et les chrétiens, puisqu'on envisage, pour les autres, aucune espèce de tolérance. On dira que le christianisme, lui-aussi, pratiqua, historiquement, une espèce de tolérance - qui est un visage de l'intolérance - très semblable à celle que devrait pratiquer l'islam. Certes, cela est vrai. Mais la grande différence, en ce domaine, entre l'islam et le christianisme - et c'est d'ailleurs, souvent le cas - est que le christianisme ne fonde pas sa pratique historique sur une révélation, mais sur des considérations purement humaines et donc sujettes, comme telles, à caution et à critiques. L'islam, quand à lui, fonde sa pratique sur la révélation, autrement dit sa pratique est fondée non pas théologiquement, mais divinement. Sa pratique est de droit divin, du moins se l'imagine-t-il.<br />
La tolérance suppose une idée nette et claire de la vérité, ou de ce que l'on croit tel, suppose d'avoir des principes clairs dans un premier temps pour, dans un second temps, admettre que puisse coexister avec la vérité, avec la clarté des principes, une manifestation de l'erreur et du flou, voire du doute. La tolérance, c'est donc admettre que la vérité ne puisse pas toujours et partout se manifester dans toute sa splendeur. Et qu'aussi bien ici que là, qu'en celui-ci ou celui-là, mais aussi en moi-même, coexiste avec la claire vérité une zone d'ombre. La tolérance peut aussi être considérée - et c'est d'ailleurs son acception moderne - comme le marché libre de toutes les opinions qui se valent parce qu'elles sont des opinions. Évidemment, dans ce cas de figure, il ne s'agit plus de vérité, ni de clarté, ni de principes distincts, mais d'une mollesse d'adhésion, d'un scepticisme dogmatique, et d'un relativisme fou. L'islam n'est tolérant d'aucune de ces façons. Dés lors que l'on admet que la révélation vient directement d'en-haut sans réel truchement, on ne peut professer une tolérance relativiste, cela est évident, mais pas davantage une tolérance pragmatique. Si l'islam est tolérant, c'est dans l'attente de ne l'être plus.<br />
<br />
Contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire, la religion mahométane ne s'est pas imposée par la seule force de conviction : le cimeterre et l'épée furent les outils de la propagation fulgurante de la religion nouvelle. On me dira que pour le christianisme ce fut pareil. Certes, il y eut, historiquement, des réalisations comparables. Mais ici encore, le mode de propagation de l'islam est de droit divin tandis que, pour le christianisme, une imposition de la foi par la force est un non-sens fondé sur aucun écrit biblique. Du reste, les apôtres et les premières générations chrétiennes n'ont œuvré à la propagation de la religion du Christ que par la force de la conviction, le témoignage d'une fidélité jusqu'à la mort, s'il le fallait : être tué, plutôt que de tuer. La "pax islamica" n'est rien d'autre que le silence des armes après que la transcendance divine soit imposée à tous par un bras armé s'il le faut.<br />
"Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix. Je ne la donne pas comme le monde la donne" ; cette parole du Christ au soir de sa vie terrestre est, pour le chrétien, le source de toute paix. Elle trouve sa source dans le don absolu du Christ en croix. Aussi la pax christiana est la paix de la croix, la stabilité dans le signe du don absolu, qui recouvre la hauteur, la profondeur, la largueur de ce qui appartient au ciel et à la terre. On ne peut concevoir la paix chrétienne comme un silence des armes.<br />
<br />
L'amour, quand à lui, appartient en propre au christianisme. Une certaine forme d'amour du moins ; sa réalisation la plus haute. Le paganisme connaissait l'amour, il connaissait même plusieurs amours : l'éros et la philia. L'islam connaît un certain amour lui-aussi : une version monothéiste de l'éros, très proche d'un patriarcalisme de bédouins (je ne parle pas ici de l'amour chez certains mystiques musulmans, tous hérétiques, du reste ; je ne parle que de l'islam orthodoxe).<br />
Le christianisme originel ne connaît pas l'éros. Il s'en méfie même, pour des raisons claires qu'il seraient fort long de développer ici. Cependant, sous l'influence de la philosophie antique, il s'ouvrira progressivement à la conception "érotique" de l'amour, non sans lui avoir fait subir une critique à la lumière de ce qui, pour le christianisme, est l'amour fondamental, le seul à vrai dire : l'agapè, traduit en latin par caritas et en français par charité. Il va sans dire que cette "charité" n'a rien à voir avec la main tendue que l'on remplit. L'agapé c'est l'amour qui trouve sa source en Dieu et qui s'exprime, non pas sur un mode humain mais sur un mode proprement divin. Cet amour trouve sa source en Dieu parce qu'il est Dieu. L'agapé est ainsi l'essence même de Dieu, de telle sorte que pour Dieu, être et aimer est une seule et même chose. Dieu ne saurait pas être autre chose qu'Amour d'agapé, que charité. Et c'est cet amour-là qui est tout puissant, omniscient, éternel, créateur, miséricordieux, et juge. Être semblable à Dieu est devenir soi-même charité, c'est passer par-delà l'éros, par delà la philia ( mais avec l'un et l'autre) pour n'être plus qu'agapè. Mieux, c'est conduire l'éros et la philia, puisque nous sommes humains, jusqu'à l'agapé, point d'ébullition de la grâce chrétienne. La charité est une vertu théologale (avec la foi et l'espérance), c'est même la plus grande, parce qu'elle vise l'être même de Dieu. Un chrétien qui ne serait pas "agapéïque" ne serait tout simplement pas chrétien. Rien de tel en islam ! L'amour islamique n'a strictement rien à voir avec Dieu, puisque, pour l'islam, Dieu n'aime pas, son être n'entretient aucun rapport de près ou de loin avec l'amour aussi les mots de saint Jean " <span class="reftext"></span>Bien-aimés, aimons nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. <span class="reftext"></span><span class="highl">Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour.</span> <span class="reftext"></span>L'amour
de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils
unique dans le monde, afin que nous vivions par lui" sont une aberration métaphysique et un blasphème théologique.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjfsWQ1QiEA0pDM-52zLSX4cJPAO17hytOIJFv4SY2mrrXUR6TnqsNL8G0hRbik8Th0cwJ3SVcuGssrl4RYg9erH-MA97T1bTLIKKbx6q1veuQxaW5MeYgR13CqcHa-Ryl0CTQEWXdvGg/s1600/33.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjfsWQ1QiEA0pDM-52zLSX4cJPAO17hytOIJFv4SY2mrrXUR6TnqsNL8G0hRbik8Th0cwJ3SVcuGssrl4RYg9erH-MA97T1bTLIKKbx6q1veuQxaW5MeYgR13CqcHa-Ryl0CTQEWXdvGg/s1600/33.jpg" height="214" width="320" /></a></div>
<br />
L'islamisme - j'entends par là, non pas une pratique excessive de l'islam, mais la promotion de l'islam sur une base de méconnaissance et de l'islam et du christianisme - n'est un danger, n'a de force, que par la diminution de la conscience chrétienne. C'est la foi qui a diminué quantitativement et qualitativement, mais c'est aussi la culture chrétienne, la culture qui fut la nôtre informée par le christianisme, sa philosophie, sa morale, son esthétique théologique, sa théologie, qui disparaissant entraîne, conséquemment, l'islam à se répandre sans rencontrer de résistance. L'islam est une religion de force, une révélation forte et acritique, qui évidemment s'impose à la mollesse, à la perte d'âme, au manque de souffle - spiritus en latin, esprit en français - d'une culture que le christianisme a désaffecté, tout d'abord, et à la foi qui n'existe plus que de manière résiduelle, ensuite.<br />
Je me disais l'autre jour en observant des gens à la terrasse d'un café : combien parmi eux s'inquiètent du salut de leur âme ( l’interrogation est formulé en termes traditionnel, je pourrais la formuler autrement, mais soit ) Combien même se posent la question d'un salut ? Combien sentent le besoin d'être sauvé, d'autre choses que des rides, d'une libido en berne, d'un iphone qui ne fonctionne plus, d'une maison qu'il faut entretenir... ? Combien ? Et pourtant, il n'y a pas si longtemps, cette question du salut, était capitale. Aujourd'hui lorsqu'il m'arrive de parler de cela avec l'un ou l'autre, athée ou agnostique, je sens très bien que la notion de salut, elle-même, n'est plus comprise. Une civilisation qui n'a plus besoin du salut est une civilisation qui déjà est morte.<br />
<br />
<br />M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-89486603754140373812014-04-07T17:00:00.001+02:002015-05-27T15:16:16.951+02:00Considérations sur les sexes dans les genèses bibliques. Le dernier article publié ici annonçait une troisième partie. La voilà donc. Elle entretient avec les deux autres parties, publiées dans l'article précédent, un rapport complexe. Si j'avais, volontairement, mis de côté la théologie dans ce qui précédait, nous la retrouvons ici en plein.<br />
Il ne sera, à proprement parler, aucunement question du genre, en tout cas pas au sens où les recherches sur cette question comprennent la notion. Il sera, en revanche, question, tout du long, de différence sexuelle, si on veut rester classique ou, pour reprendre une formule, quelque peu alambiquée, utilisée ailleurs par un autre auteur, d'excédent sexuel.<br />
"L'excédent sexuel" englobe l'idée de différence sexuelle mais la dépasse de beaucoup. Un lecteur, attentif, de la Bible, et de ses nombreux commentaires, et l'observateur de la mystique la plus authentiquement chrétienne ne sauraient limiter la question sexuelle, dans ces deux domaines, à l'unique différence des sexes. Il y a autre chose. Et cette autre chose dépasse de partout cette différence. Dire que ce quelque chose, serait en trop - c'est ce que donne à penser l'idée "d'excédent" - peut être interpréter de plusieurs façons. Il y a, en effet, plusieurs modes d'être "en trop". Cela peut être sous le mode de l'excessif ou sous le mode du bénéfice. Je ne trancherai pas le débat ici, il me suffisait d'attirer l'attention sur le fait qu'une lecture du livre de la Genèse, puisque c'est de cela qu'il va s'agir, ne peut se résoudre dans une lecture simpliste ou naturaliste de la différence sexuelle.<br />
<br />
<span style="font-size: x-small;"><i>Deux récits de la création </i></span><br />
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Une certaine culture exégétique a réussi à pénétrer la culture commune. Il n'est pas rare aujourd'hui de rencontrer des gens qui, sans être versés, dans l'exégèse biblique savent qu'il existe deux récits de la création : celui du chapitre premier de la Genèse et celui de son deuxième chapitre. On sait aussi que les deux récits n'émanent pas des mêmes milieux littéraires, que le premier est d'une teneur plus "poétique" tandis que le second tient plus du style littéraire propre aux contes. De même, on sait que le premier récit s'appelle le récit Elohiste, car Dieu y est appelé "Elohim" (il s'agit d'un pluriel en hébreu), tandis que le second récit est dit "Yavhiste" puisque la divinité y est signifiée par le tétragramme YHWH, que les juifs ne prononcent pas et qu'ils remplacent, à la lecture ou à la récitation, par Adonaï, autrement dit le Seigneur (une vocalisation avec les voyelles de Adonaï, de YHWH, est censé donner YaHWé ou anciennement YeHoVa).<br />
La première lecture des récits de la création, lecture inattentive, peut être synchronique : on lit un récit général, offrant, somme toute, peu de détails, et notamment sur la création de l'humanité, et ensuite, dans la foulée, on lit la suite qui, croit-on, complète ou développe de manière plus circonstanciée la création du premier couple et sa chute.<br />
Une seconde lecture, plus avertie, sera donc diachronique : on marquera les différences de styles, les différences d'intentions, les différences de positions voire les oppositions qu'offrent les deux récits, qui paraîtront, peut-être, artificiellement accordés, comme posés là par un collecteur de récits primitifs ayant eu du mal à choisir.<br />
Une troisième lecture (obligatoire pour le fidèle croyant) exige de revenir à la synchronie. L'étape critique de la seconde lecture aura permis, en effet, de laisser de côté, une bonne fois, la lecture naïve et, après tout, très limitée. Cette troisième lecture se fait dans l'esprit même de la lettre. Pour le croyant, la Bible est une révélation, elle ne l'est pas au sens coranique : si le Coran est révélé entièrement et directement (presque du destinateur au destinataire), selon la théologie musulmane, la Bible est inspirée. La révélation juive et chrétienne est de l'ordre de l'inspiration. Les récits de la création ne sont pas des articulations verbales immédiates de la part de Dieu, mais des écrits composés sous l'inspiration divine, du moins c'est ainsi qu'ils sont reçus dans le christianisme et dans le judaïsme. La "médiateté" de la rédaction est essentielle et suppose qu'elle soit aussi présente à la lecture. La Bible doit donc être lue dans le même Esprit qui présida à sa composition médiatisée. Les deux récits alors ne peuvent s'opposer - Dieu n'est pas schizophrène - et l'un répond, forcément, logiquement - mais de la logique divine - à l'autre. Le collecteur de récits, celui qui n'aurait pas su choisir, à plus que bien fait en ne choisissant pas, il a été inspiré ; et sans doute que l'inspiration d'en-haut rencontra chez lui celle d'en-bas, sans doute que l'Esprit à son esprit s'est joint pour offrir à la suite des siècles ce diptyque. Que dis-je diptyque ? Cette vision unique à deux voix : un œil deux oreilles.<br />
<br />
Le premier récit, au terme d'une description rythmée de la création des cieux et de la terre, des végétaux et des animaux, annonce la création de l'homme. Voici la traduction qu'en donne la Bible de Jérusalem, je la ferai suivre de celle qu'en donne André Chouraqui. Cette dernière traduction a le mérite de tenter de coller au texte hébreu, ce qui donne, souvent, des résultats étranges. Cependant, elle est précieuse, parce que pour qui ne lit pas l’hébreu, elle permet d'entendre plus clairement la lettre originelle. <br />
<br />
<table cellspacing="7" style="margin-left: 0px; margin-right: 0px; text-align: left;"><tbody>
<tr><td valign="top"><i><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"></span></span></i></td></tr>
</tbody></table>
<blockquote>
<blockquote>
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><i><b><span style="font-size: x-small;">Dieu
dit : Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils
dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux,
toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la
terre.</span></b></i></span></blockquote>
</blockquote>
<blockquote>
<blockquote>
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><i><b><span style="font-size: x-small;">Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.</span></b></i></span></blockquote>
</blockquote>
<blockquote>
<blockquote>
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><i><b><span style="font-size: x-small;">Dieu les bénit et leur dit :
Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la; dominez
sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui
rampent sur la terre.</span></b></i></span></blockquote>
</blockquote>
<table cellspacing="7" style="margin-left: 0px; margin-right: 0px; text-align: left;"><tbody>
<tr align="justify"></tr>
<tr align="justify"><td valign="top"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><i><b><br /></b></i></span></td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><i><b><span style="font-size: x-small;">E<span style="color: black;">lohîms dit: « Nous ferons Adâm le Glébeux </span><span style="color: black;">à notre réplique, selon notre ressemblance. </span></span></b></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><i><b><span style="font-size: x-small;">
</span></b></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><i><b><span style="font-size: x-small;"><span style="color: black;">Ils assujettiront le poisson de la mer, le volatile des ciels, la bête, toute la terre, tout reptile qui rampe sur la terre. » Elohîms crée le glébeux à sa réplique, à la réplique d’Elohîms, il le crée, mâle et femelle, il les crée. Elohîms les bénit. Elohîms leur dit: « Fructifiez, multipliez, emplissez la terre, conquérez-la. Assujettissez le poisson de la mer, le volatile des ciels, tout vivant qui rampe sur la terre. » </span></span></b></i></span></div>
</blockquote>
</blockquote>
Il est tout d'abord à remarquer que dans le texte hébreu, nous ne trouvons pas littéralement la formule "Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa." Mais plus exactement, Dieu - Elohims crée ADAM, de <i>adamah</i>, la terre- qui n'est pas ici un prénom, mais une désignation de l'humain eu égard à son origine "terreuse" - et il le crée "mâle" et "femelle". On notera aussi que le texte originel, plus que les traductions en français littéraire, joue avec le pluriel et le singulier : "Dieu crée LE glébeux à son image (réplique), il LE crée, mâle et femelle, il LES crée". Le texte de la Jérusalem met moins en évidence ce passage du singulier au pluriel. Ce que l'on peut en dire, à ce stade, c'est que le duel mâle-femelle est issu du singulier ADAM, les différents (mâle/femelle) sont tous les deux terriens, sont tous les deux l'ADAM fait en image de Dieu. Le "Nous" divin crée le couple adamique non pas, comme pour les animaux, selon leur espèce, mais en son image. On n'utilise pas, à ce stade du récit, les mots d'homme et de femme, bien que la Bible de Jérusalem, et d'autres, le fassent, mais ceux de "mâle" et "femelle". J'imagine que pour les bibles qui choisissent de traduire, malgré tout, "homme et femme il les créa", cette distinction sémantique est sans importance. Personnellement, je ne le crois pas, et tout d'abord parce que la lettre portant l'esprit, la lettre en l'occurrence ne dit pas "homme et femme". Cet argument devrait suffire. (Je laisse de côté ici "à notre image comme à notre ressemblance" qui nous conduirait beaucoup trop loin. Ce "image, ressemblance" est à l'origine de commentaires patristiques d'une profondeur considérable et d'une portée théologique très féconde.)<br />
<br />
Que dit maintenant le second récit de la création de l'homme ? On y voit d'abord, dans un jardin, un individu seul et pour lequel, Dieu, modèle, une aide assortie. Mais l'individu solitaire ne trouve, dans tout ce qu'il voit modelé, rien qui ne lui soit assorti :<br />
<br />
<table cellspacing="7"><tbody>
<tr></tr>
</tbody></table>
<blockquote>
<blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: x-small;"><i>Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme. Alors celui-ci s'écria : Pour
le coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair ! Celle-ci sera
appelée femme, car elle fut tirée de l'homme, celle-ci ! C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair. Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre. </i></span></span></b></blockquote>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="color: black;">IHVH-Adonaï Elohîms fait tomber une torpeur sur le glébeux. Il sommeille.</span></span></span></b><b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="color: black;"> Il prend une de ses côtes, et ferme la chair dessous. IHVH-Adonaï Elohîms bâtit la côte, qu’il avait prise du glébeux, en femme. Il la fait venir vers le glébeux. Le glébeux dit: « Celle-ci, cette fois, c’est l’os de mes os, la chair de ma chair, à celle-ci il sera crié femme Isha :oui, de l’homme Ish celle-ci est prise. » Sur quoi l’homme abandonne son père et sa mère: </span></span></span></b><br />
<div>
<b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: x-small;"><span style="color: black;">il colle à sa femme et ils sont une seule chair. Les deux sont nus, le glébeux et sa femme: ils n’en blêmissent pas.</span></span></span></b></div>
</blockquote>
</blockquote>
</blockquote>
Du point de vue du vocabulaire, on constate que "homme" (ish) et femme (isha) (il semblerait d'ailleurs que ish et isha ne soit pas de la même étymologie en hébreu, peu importe ici) font leur apparition pour la première fois ici seulement. Dans le passage cité, la première occurrence, dans la bible de Jérusalem, que nous rencontrons de "homme", traduit, de nouveau, le terme ADAM. La traduction par "homme" est, si pas fautive, du moins abusive, et gomme une difficulté du texte. Il est à noter que le mot "femme" (isha) apparaît avant celui de "homme" (ish). La femme tirée de l'Adam, ne l'est pas de la terre. Elle est façonnée à partir non pas de la terre, de la glèbe, mais du "glébeux", de ce quelque chose qui n'est pas strictement un "homme" (ish), mais de l'humain. Une fois la femme faite, et l'Adam réveillé, Dieu la lui présente et l'Adam s'écrie "os de mes os, chair de ma chair, celle-ci sera appelée ISHA : car de l'ISH est elle prise." Voici, l'apparition lexicale de "ISH, autrement dit "homme" dans son apposition à "femme". Le texte se termine par "C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme (littéralement "colle" et ils deviennent une seule chair (littéralement, ils sont une seule chair)." Le texte donc insiste on ne peut mieux sur l'unité profonde de ISH et ISHA : ils surgissent, quoique de manière différente, tous deux de l'ADAM solitaire, elle en était façonné à partir de lui, à partir de son côté, dans son sommeil, et lui il advient comme ISH lorsque ISHA lui est présentée, puisque avant il n'y avait qu'un individu solitaire sans différence sexuelle. <br />
<br />
Je ne sais pas si j'arrive ici à donner à voir toute la complexité d'un texte, d'un récit que nous croyons connaître. Un récit qui la plus part du temps passe sous le rouleau compresseur de sa version mythologique ou mythique. Le texte original est plus complexe. Par exemple, si l'on note la présence de ADAM, on voit aussi que ce terme ne désigne pas un nom personnel, cela ne sera le cas qu'au quatrième chapitre de la Genèse. Pareillement pour Eve qui ne sera un nom personnel qu'après la chute, comme nous le verrons plus loin.<br />
La première parole articulée de l'homme en tant qu'homme-ish est lorsqu'il voit la femme-isha. Certes, il y eu la nomenclature des animaux, mais ces paroles-là ne sont pas rapportées pas la bible. La première parole rapportée par la Bible, celle que l' Adam articule pour la première fois, est ce "os de mes os, chair de la chair". Il y a là quelque chose de tout à fait inouï, l'humain n'advient comme être parlant qu'au moment même où advient aussi la distinction sexuelle nette, où elle est constatée : "il sera crié vers elle ISHA, car de ISH elle est prise ". Malgré tout, le fameux ish s'exprime ici à l'impersonnel et de manière passive, nous ne sommes pas encore vraiment dans une relation intersubjective. Cela ne sera le cas qu'après la chute. L'homme, avant l'épreuve en Eden, connaît, mais il ne se connait pas connaissant. Il dit, mais il ne connaît pas que c'est lui qui dit.<br />
<br />
Dans le premier récit, il semble que ne soit annoncée que la possibilité d'un être. Ce n'est pas exactement la même chose d'être "mâle" ou d'être "homme", par tout à fait la même chose d'être femelle et d'être "femme", en tout cas pas pour nos oreilles. Ce n'est pas non plus radicalement différent, le "mâle" attend l'homme et le "femelle" attend la femme, pourrait-on dire. Le second récit met en place une communauté de substance ou, pour reprendre un terme christologique, une consubstantialité, la séparation des corps et la distinction des sexes, mais il le fait dans une espèce de connaissance impersonnelle. L'unité de la substance, la séparation des corps et la différence sexuelle se fait donc en relation à Dieu, autrement dit à un terme transcendant, à un tiers résident hors de l'humain. Cette relation est dite en termes de création et d'image.<br />
<br />
Il est temps maintenant de se pencher sur l'épreuve édénique et la chute originelle.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzFBzf2f7NWt5iE4dZn4cOO_OKpp-8zpo_hActj4uz1CTyhEQAz_F97Gjmo8ZLmc7wMnISRmnOUzsUu1f1EKeM9E4ntet_SRRyTuDadFWibYvoUe63Kk6n1GbQH4nWExdpIMKRqU8ackM/s1600/1-Adam-und-Eva.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzFBzf2f7NWt5iE4dZn4cOO_OKpp-8zpo_hActj4uz1CTyhEQAz_F97Gjmo8ZLmc7wMnISRmnOUzsUu1f1EKeM9E4ntet_SRRyTuDadFWibYvoUe63Kk6n1GbQH4nWExdpIMKRqU8ackM/s1600/1-Adam-und-Eva.jpg" width="260" /></a></div>
<br />
<br />
<span style="font-size: x-small;"><i>La chute ou l'épreuve en Éden. </i></span><br />
<br />
La narration de ce que la tradition a appelé "la chute" appartient exclusivement au second récit de la création du couple humain. Cela signifie qu'elle est à lire, d'abord, dans ce contexte-là.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<blockquote class="tr_bq">
<span style="color: black; font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; font-size: small;"> <b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: x-small;">IHVH-Adonaï Elohîms ordonne au glébeux pour dire: </span></span></b></span><b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: x-small;">
</span></span></b><br />
<div>
<b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="color: black; font-size: x-small;">« De tout arbre du jardin, tu mangeras, tu mangeras,</span></span></b></div>
<b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: x-small;">
</span></span></b>
<br />
<div>
<b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="color: black; font-size: x-small;">mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal,</span><span style="color: black; font-size: x-small;"> tu ne mangeras pas, </span></span></b>
</div>
<div>
<b><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><span style="color: black; font-size: x-small;">oui, du jour où tu en mangeras, tu mourras, tu mourras. »</span></span></b></div>
</blockquote>
</div>
Cet interdit, on ne le remarque pas assez, est adressé, de toute évidence, à l'Adam seul, puisque il intervient, non seulement, avant même la création de la femme, mais aussi de celle des animaux. Pour être complet, nous devons comparer avec le premier récit où Dieu dit ceci :<span style="color: black; font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; font-size: small;"> <span style="font-size: x-small;"><i>Voici, je vous ai donné</i></span></span><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><i><span style="color: black;"> toute l’herbe semant semence, sur les faces de toute la terre, et tout l’arbre avec en lui fruit d’arbre, semant semence:</span></i><i><span style="color: black;"> pour vous il sera à manger.</span></i><i><span style="color: black;"> Pour tout vivant de la terre, pour tout volatile des ciels,</span></i><i><span style="color: black;"> pour tout reptile sur la terre, avec en lui être vivant,</span></i><i><span style="color: black;"> toute verdure d’herbe sera à mange</span></i></span></span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><i><span style="font-size: x-small;">r</span>. </i><i> </i></span></span>C'est donc le "vous" qui est utilisé ici "vous mangerez", un "vous" assez indifférencié, puisqu'il s'adresse aussi bien à l'humain, mâle/ femelle, qu'aux animaux. Le second récit est plus circonstancié. L'interdit " tu ne mangeras pas" est posé à l'issue d'une geste créatrice où l'Adam, sans la différenciation sexuelle, est le seul à exister vivant devant Dieu. Le second récit donc pose l'interdit majeur, le pose en termes explicites de manducation - autrement dit d'assimilation - dans le déploiement créateur lui-même. Il est très curieux que cela passe, bien souvent, inaperçu.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<blockquote>
<div style="text-align: center;">
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><b><span style="color: black;"> Les deux sont nus, le glébeux et sa femme: ils n’en blêmissent pas.</span>
</b></span></span>
<br />
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><b><span style="color: black;">Le serpent était nu, </span></b></span></span>
<br />
<div>
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><b><span style="color: black;">plus que tout vivant du champ qu’avait fait IHVH-Adonaï Elohîms. </span></b></span></span></div>
<div>
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><b><span style="color: black;">Il dit à la femme: « Ainsi Elohîms l’a dit: </span></b></span></span></div>
<div>
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;"><b><span style="color: black;">‹ Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ›... »</span></b></span></span></div>
</blockquote>
</div>
<table cellspacing="7" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: left;"><tbody>
<tr></tr>
</tbody></table>
</blockquote>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Le récit poursuit donc. Il y a trois entités nues en Éden l'homme, la femme et un tiers, un serpent ; des trois et de l'ensemble des vivants, c'est même lui le plus nu. Le texte donc signale la nudité sans "blêmissement" de l'Homme et de la Femme, et celle, superlative, du serpent. Et voici que le serpent supernu, se met à parler. Deux animaux dans toute la Bible parlent, ce serpent originel et l'ânesse de Bâlaam. Cette parole du serpent est intéressante à plus d'un titre. Elle est une des première parole articulée par un être vivant - je ne m'attarde pas sur la nature exacte du serpent - c'est même la deuxième, puisque la première est celle de l'Homme lorsqu'il voit la Femme ( je ne parle pas ici des dits de Dieu, qui eux sont absolument premiers, mais de paroles articulées par des vivants autrement dit par des entités autres que Dieu). Cette parole serpentine, et elle l'est de plusieurs manières, est donc une des premières paroles ; elle amorce un dialogue avec la Femme. "Vous ne mangez pas de tout arbre du jardin " dit le serpent prétendant que c'est là la parole divine. Or celle-ci n'est pas celle-là. Dieu avait dit "De tout arbre du jardin tu mangeras". L'interdit divin était tout pour manger sauf un. Le serpent prend les choses par l'autre bout : pas un, donc pas tout. Il s'adresse à la Femme qui n'a pas entendu l'interdit, qui ne le sait que parce qu'on le lui a dit, que parce que l'Homme le lui a dit. On connaît la suite, la Femme tente de rajuster la parole, le serpent serpente et la Femme passe outre l'interdit, l'Homme fait de même et leurs yeux s'ouvrent sur leur nudité originelle. Aussi la narration, commence avec la nudité et fini par la nudité, mais entre les deux on est passé d'une nudité sans blêmissement à une nudité blêmissante et ce par le truchement d'un animal supernu. Entre l'Homme et la Femme est venu s'interposer le serpent nu et parlant. Comme eux il était nu mais, à leur différence, il était plus que nu.Comme eux, il parlait mais sa parole n'était pas celle du constat ("os de mes os, chair de ma chair") mais remise en cause d'une parole rapportée ("ainsi donc Dieu a dit").</div>
<div style="text-align: justify;">
Quelle est donc cette nudité qui conduit le récit de la chute ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br />
<span style="font-size: x-small;"><i>[Après la chute </i></span><br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Après la chute : Je/ Tu fixation dans la différence sexuelle et nomination propagation de la l'espèce. <i>Incomplet </i>]</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Comparaison avec l'annonce faite à Marie</i> </div>
<div style="text-align: justify;">
Il peut sembler incongru d'en venir à l'annonce faite à Marie. Pourtant ce rapport est suggéré par la tradition patristique elle-même : ne dit-on pas de Marie qu'elle est la nouvelle Eve ?<br />
La scène de l'annonciation, rapportée par Luc, est le dialogue entre une femme et un tiers. Exactement, comme le récit du serpent dans la Genèse. Les similitudes ne s'arrêtent pas là. L'évangile rapporte donc, qu'un ange fut envoyé à une vierge et qu'il la salua en ces termes "Réjouis-toi, comblée de grâce le Seigneur est avec toi." Certes un ange n'est pas un serpent, cependant, un ange comme un serpent sont des messagers, au sens où ils portent l'un et l'autre un message et un message adressé à une vierge, puisque la femme, dans la Genèse, est vierge elle aussi. La différence, à ce stade, c'est que le serpent tout d'abord, ne salue pas, ensuite, le message qu'il porte n'est que le sien, comme la suite du récit le montre. Le messager de Luc, Gabriel, puisqu'il est nommé, salue et porte un message qui ne vient pas de lui.<br />
A entendre la salutation, la vierge Marie se trouble, elle se demande même ce que signifie cette salutation. Le trouble de la Vierge a suscité pas mal de commentaires, je me contente ici de signaler que la femme de la Genèse ne semble nullement troubler de voir un serpent parler, ni de l'entendre dire, en préliminaire à leur dialogue, un mensonge.<br />
Gabriel dévoile à Marie sa maternité future : tu concevras, tu enfanteras, ton fils sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut, il recevra le trône de David et il règnera pour les siècles ! Il y a de quoi perdre la tête ! Supposons un instant - frôlons le blasphème - que l'ange fut recouvert d'écailles, qu'il fut aussi nu que le serpent originel et ses paroles soudain deviennent aussi paranoïaques que "mais non vous ne mourrez pas, vous serez comme des dieux connaissant le Bien et le Mal". Le messager angélique (en réalité c'est un pléonasme que le français lisse) annonce ici un programme grandiose, d'une certaine manière, on pourrait dire, que quelque chose de l'épreuve originelle a dû passer par le cœur de cette vierge nouvelle.<br />
Cependant, elle, dans sa simplicité, rétorque : "comment cela sera-t-il puisque je ne connais pas d'homme ?"<br />
En effet, l'ange dans son programme ne parlait pas d'un homme (tu concevras et tu enfanteras) Marie, elle, en parle : si je dois concevoir, si je dois enfanter c'est forcément avec un homme, et non pas, comme Eve qui conçoit un fils (Caïn) avec Dieu, or je ne connais pas d'homme, autrement dit, je n'ai pas eu de rapport sexuel avec un homme. Il est remarquable que dès l'origine Marie semble refuser que l'enfant soit exclusivement son enfant, celui qu'elle aurait eu avec Dieu. Le cœur de Marie n'est pas celui d'une Mère toute-puissante en sa maternité, d'une mère qui aurait eu son enfant avec un tiers absolu. Elle n'est pas, elle ne se pense pas en Mère-Célibataire, et donc pas en Mère-Phallus. Elle demande un père pour l'enfant. C'est tout simplement remarquable : elle entend monts et merveilles et son premier mouvement est de dire mais où est le père de l'enfant ?<br />
<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_BvbUuvr0XNXa640zoLsz4bsTMS4xkYAvbVXilZmu3ydI_IUWKhqTfREUT3JenJigPJlq6OEgGFYcfAdmQMZuYWnTUJ-tuq0MQOzEMZCDHDL1kSZpZW0PJfXeNpGasEB1Aq9YFV-u0VM/s1600/0166+P+2008+-+site.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_BvbUuvr0XNXa640zoLsz4bsTMS4xkYAvbVXilZmu3ydI_IUWKhqTfREUT3JenJigPJlq6OEgGFYcfAdmQMZuYWnTUJ-tuq0MQOzEMZCDHDL1kSZpZW0PJfXeNpGasEB1Aq9YFV-u0VM/s1600/0166+P+2008+-+site.jpg" width="220" /></a></div>
<br />
On peut voir là, une matière d'épreuve originelle ou en tout cas quelque chose, une scène, qui nous renvoie à la scène de l'épreuve originelle.<br />
L'Ange annonce enfin l'obrombation de la Vierge par l'Esprit Saint. C'est de l'ombre de l'Esprit que la Vierge est recouverte dans une espèce de nuit similaire à celle qui tomba sur Adam lorsque fut tirée de son côté la femme. Ici aussi - et dans l'annonce à Joseph, car il y a une annonce à Joseph, la similitude est encore plus forte, puisque cette annonce a lieu dans le sommeil - la créature qui vient, l'enfant qui sera Emmanuel est conçu non pas en pleine lumière, en pleine conscience, mais à l'ombre de l'Esprit. Aussi Jésus, dont la personne est incréée, ne peut être qu'engendré par l'Esprit et en l'Esprit.<br />
<br />
Les genèses que nous avons parcourues nous montrent que dans la perspective biblique, il n'y a pas de lutte entre le masculin et le féminin, que l'un et l'autre sont également de création que l'un et l'autre sont appelés à devenir à s'incarner en homme ou en femme dans un troisième terme : l'esprit, ou l'Esprit avec une majuscule. Cette lecture nous montre aussi que ce devenir homme ou femme est, dès le principe, heurté à la difficulté majeure d'envisager l'autre dans sa nudité native. La différence sexuelle est donc marquée par une carence originelle. Vouloir gommer la différence sexuelle ou vouloir la rendre rigide c'est aller contre l'Esprit. Vouloir la confusion des sexes ou leur guerre n'est pas selon la création divine. Enfin, le personnage de Marie mère du Nouvel Adam, révèle combien pour être "recouverte" par l'Esprit il faut être une vraie femme. (Joseph montre la même chose du côté du masculin.)<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-46328568303020020922014-02-11T20:28:00.000+01:002014-02-11T20:29:58.327+01:00Le mobile d'une rumeur. La dynamique fondamentale de l'hypothèse du genre et de ses implications diverses. <div style="text-align: center;">
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="font-size: x-small;"><i>Ce texte comportera trois parties et un préambule. Dans celui-ci, il sera précisé certaines notions de vocabulaire. Dans la première partie, on décrira, de la manière la plus simple possible, ce qu'est le modèle du genre. Dans une deuxième partie, on lira un texte issu d'un auteur pro-genre et même si l'on ne sait rien de l'auteur, le texte illustre ce que peut être le discours du genre pour le commun des gens. Enfin, dans une troisième partie, mise en ligne plus tard, on fera une lecture de la différence sexuelle inspirée des deux premiers chapitres de la Genèse. </i></span></span></span></blockquote>
</blockquote>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_IxhW55X228kFji_HxvZz1iY6UMElMFwrsRQqfmdBVh775PP1hZ-B4rKaVQ9_UwLuERbL5YCV7V818mEt8kMJ7W1wiFi0gU8p3XjsF8Ii4M3HxTjQUrvKTNeFO5fxm-7ZbiPh4PWPgX4/s1600/genderqueer.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_IxhW55X228kFji_HxvZz1iY6UMElMFwrsRQqfmdBVh775PP1hZ-B4rKaVQ9_UwLuERbL5YCV7V818mEt8kMJ7W1wiFi0gU8p3XjsF8Ii4M3HxTjQUrvKTNeFO5fxm-7ZbiPh4PWPgX4/s1600/genderqueer.jpg" height="207" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
<b>Préambule </b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Puisque, étant catholique, d'aucuns pourraient suspecter que l'emploi du vocable "théorie", déterminé par cet autre substantif "genre" (on utilisera indifféremment dans la suite "genre" ou son équivalent anglais "gender". Il est à noter que "genre" et "gender", ne sont cependant pas sémantiquement d'exacts équivalents, et qu'ils flairent un peu les faux-amis. Si l'utilisation qui en sera faite, passe par-dessus ce constat, c'est qu'elle s'en tient uniquement à ces termes comme notions descriptives, et leur donne exactement la même extension) est de l'ordre de l'idéologie ou, pire, du mensonge pur et simple, les lignes qui suivront ne comporteront jamais le mot "théorie". En conséquence, cette "théorie" n'existera pas dans cet article. </div>
<div style="text-align: justify;">
Tout le monde s'accorde, en revanche, à dire qu'il existe des "études" et /ou des "recherches" sur le genre. A ce pauvre vocabulaire, sans cesse ressassé, pour décrire une chose censée avoir autant d'importance pour la construction de toute société future, j'ajouterai les notions de paradigme, modèle, et mobile. Toutes ces notions ne sont, même accolées de "du genre", frappées d'aucun interdits, d'une part, et elles ne sont pas attribuées en propre, pour le moment, aux catholiques, d'autre part. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Penser, c'est parler et parler, on l'espère, c'est penser. Pour parler, il faut des mots. Pour penser, il faut des notions. Les mots doivent être compris par tous et soumis à des règles d'usage comprises et acceptées par tous, sinon chacun parle dans son coin la langue qu'il veut mais ne communique avec personne. Il en va de même quand on essaie de penser un peu : il y a des notions à définir et des règles de logiques à mettre en œuvre. Le débat - y en a-t-il seulement un ?- sur le genre agite pas mal de notions : sexe, genre, identité, différence sexuelle, nature, biologique, culture, stéréotypes, voilà pour le fond, et pour la forme : "théorie", paradigme, modèle, mobile. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il serait fastidieux de procéder ici à une redéfinition des différentes notions. La philosophie l'a déjà fait de nombreuses fois. Aussi, il serait naïf de tenir la nature pour je ne sais quel ensemble vert, parsemé de fleurs, traversé par une rivière, dans lequel les animaux paîtraient tranquilles et où l'homme danserait nu la danse de l'harmonie retrouvée. La "nature", ce n'est pas cela. De même, il serait naïf de penser que la culture serait je ne sais quel catalogue, plus ou moins beau et intellectuel, des œuvres de l'esprit, ou une espèce de bibliothèque sur les rayonnages de laquelle s’étalerait la masse des savoirs et des artefacts produits par l'homme quand il ne danse plus nu dans son champ naturel.<br />
Semblablement, il serait naïf, et surtout dans la question qui nous occupe, de prendre "sexe" et "genre" pour ce qu'ils peuvent être en français, des synonymes. Dans cette question, "genre" n'est pas un synonyme de "sexe". Sexe est toujours, le génital, le biologique, on dira ainsi le "sexe biologique", ce qui est un peu pléonastique. Le "genre" sera, lui, la manière dont je vis, de moi à moi et socialement, non seulement ce sexe biologique - il se peut qu'il entre en correspondance avec cette vie "psychique" et sociale - mais aussi, s'il ne correspond pas, ce que je vis en opposition. On peut dire, plus simplement, que le "gender" est, grosso modo, le comment je suis vécu, par les autres et par "moi", en tant qu'être sexué et sexuel, c'est-à-dire en tant que je défini mon sexe, indépendamment de mes organes génitaux (vécu sexué) et de mes pratiques sexuelles (vécu sexuel). Le "gender", donc, sans être le sexe biologique peut d'aventure le "recouvrir", peut rencontrer la matérialité des organes génitaux, tels qu'ils se présentent ou ne le fera pas. Si le "genre" et le "sexe" ne sont plus des synonymes, s'ils ne se supposent pas mutuellement, il est fort à parier, voire à craindre, qu'ils ne deviennent des antonymes et qu'ils s'opposent, finalement. </div>
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<br /></div>
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Un mot sur "paradigme", "modèle" et "mobile" pour que l'on sache, tout de même, de quoi on parle. Ayant exclu "théorie", qui apparaît comme trop idéologique à certains esprits craintifs, soudain, il faut proposer d'autres vocables plus "ouverts". "Paradigme" peut être l'un deux. C'est LE mot qu'il faut absolument employé si l'on veut paraître intelligent et montrer que l'on n'appartient à aucune secte, mais que l'on est un peu sociologue. Un paradigme, c'est la <span class="tlf_cdefinition">"conception théorique dominante ayant cours
à une certaine époque dans une communauté scientifique donnée, qui
fonde les types d'explications envisageables, et les types de faits à
découvrir dans une science donnée.", voilà pour la définition du CNRTL. Le discours du gender est bien un paradigme, c'est indiscutable. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">La notion de modèle recouvre à peu de chose près celle de paradigme, avec une nuance hypothétique en plus : </span><span class="tlf_cdefinition">"construction abstraite et hypothétique capable de rendre compte d'un ensemble donné de faits et d'en prévoir de nouveaux." Le discours sur le genre prétend à cela. Il est donc un modèle d'interprétation de faits, de faits sociologiques, anthropologiques, historiques, religieux, artistiques. Dans la mesure où ce modèle est critique, il devient, à son tour, paradigmatique et sa dont la fonction sera de dénoncer ce qui, dans d'autres modèles culturels, sont des </span><span class="tlf_cdefinition">schèmes de référence ou de conduite,
basés sur la culture admise, établie dans une société et acquise,
quasi spontanément, par chacun des membres qui y vivent.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">Pour ce qui est du "mobile", cette notion intéressante est utilisée par un théologien luthérien, Anders Nygren, qui la met en place dans son remarquable ouvrage "Erôs et Agapè". "<i>On ne peut pas définir le sens véritable d'une idée, d'une pensée ou d'un sentiment, si on les extrait de leur cadre naturel. En d'autres termes, il faut arriver à saisir, ce qui constitue la conception fondamentale, le ressort qui lui donne son caractère et qui fait que ( dans un système) tout reçoit une tonalité et une signification particulière. Nous appelons "étude des mobiles" l'étude qui aboutit à cette analyse de structure</i>." Le "mobile fondamental" est l'élément qui assure la cohésion de l'ensemble d'un paradigme, de l'ensemble d'un modèle paradigmatique. Ce mobile n'est pas forcément une idée clairement formulée, il peut être un sentiment : "<i>le mobile fondamental est ce qui fait d'une production un tout bien défini, détermine sa structure et lui donne son caractère original.</i>" Ainsi donc, le "mobile fondamental", est ce qui dans une conception théorique, permet sa cohésion, son maintien dans l'ordre du discours, c'est l'élément, ou l'ensemble d'éléments, qui se présentent comme la solution aux problèmes catégoriques généraux présentés par la conception dans son principe. Le "mobile fondamental" devient, pour ainsi dire, la source dynamique de la cohérence interne d'un discours donné que celui-ci soit ou non vrai absolument parlant. (On peut, en effet, avoir un discours avec une cohérence interne mais faux absolument puisque entièrement construit sur des prémisses fausses : pétitions de principes, sophismes en tout genre.)</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">"Paradigme", "modèle" et "mobile" sont donc des termes voisins mais tout de même assez distincts pour que l'on puisse les garder et en user sans qu'ils nous attirent les foudres de qui que ce soit. </span><br />
<br />
<span class="tlf_cdefinition">Enfin, et afin d'éviter d'y revenir continuellement, limite </span><span class="tlf_cdefinition">uniquement,</span><span class="tlf_cdefinition">, comme semble le faire, de bonne ou de mauvaise foi, Najat Vallaud-Belkacem ou Michèlle Cotta, dans son récent "coup de gueule" dans le Point, la question du "genre" à la rengaine de l'éternelle égalité homme-femme ou femme-homme, comme il semble qu'il faille désormais le dire, est soit de l'ignorance coupable, soit de l'idéologie, tout aussi coupable. La question du genre déborde de partout la gentille égalité combative entre les sexes. Elle la déborde en redéfinissant cette "égalité", celle-ci devenant, tant que faire ce peut, une stricte équivalence, passant par-dessus le biologique, sautant par-dessus le naturel. Elle la déborde en supprimant la cause supposée de l'inégalité à savoir la différence sexuelle elle-même, comme il semble que cela soit le cas à la lecture de certains textes. La suppression est non seulement symbolique mais encore aussi réelle. Garder la question du genre uniquement à cet échelon de l'égalité sexuelle sociale, de la parité sociale des sexes, est un mensonge et ne rend pas compte de toute l'ampleur du paradigme du genre. Si, de fait, la problématique du genre, touche aussi à cette question, elle n'y reste pas, elle l'emporte bien au-delà. La problématique du genre n'est pas un autre visage du féminisme, mais un autre visage de l'humanisme ; c'est un torrent anthropologique qui emporte tout sur son passage. La problématique du genre conduit à redéfinir l'humain, autrement dit l'espèce, et son rapport au monde. Si l'on devient hégélien, soudain, on dira que le paradigme du genre touche à la fois à la Nature, à l'Homme et à l'Esprit absolu. Autrement dit le paradigme du genre, et notamment dans sa version, queer est une logique qui se déploie dans sa relation à la Nature (écologisme, historicisme,etc.) dans sa relation à l'Homme ( psychologisme) et à l'Esprit absolu (spiritualisme, philosophisme, etc.)</span></div>
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<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
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<span class="tlf_cdefinition">Ce préambule peut s'achever par la déclaration d'intention que voici. Il n'est nullement question ici de faire profession de foi catholique, parce que les choses dont on parle, ne relèvent pas, comme telles, de la foi catholique, pas plus que de la religion. Il s'agira de procéder raisonnablement et le plus objectivement, c'est-à-dire, par une description de l'objet, en tant qu'il est objet, en évitant les projections subjectives. On ne fera donc appel à aucune métaphysique chrétienne, à aucune philosophie "informée" par la foi, excepté dans une troisième partie où l'on déclinera le propos selon cette thématique. Sinon, pour ce qui précédera, il n'est aucunement besoin d'invoquer ici Dieu, le diable ou je ne sais qui : mêler la religion à ce débat d'ordre philosophique est dommageable pour le débat lui-même et pour la religion. Dieu n'est pas un bouche-trou ni un talisman contre les peurs que le "gender" peut occasionner. </span></div>
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<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
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<b><span class="tlf_cdefinition">I ère partie : Description d'un mobile. </span></b></div>
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<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
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<span class="tlf_cdefinition">Quelle est la raison fondatrice, le mobile donc, qui coordonne le modèle du gender ? Il peut être formulé comme suit : le sexe naturel, synonyme pour le gender, de biologique, n'est pas un facteur déterminant de l'identité sexuée, il n'en est, dans certains cas, qu'une composante parmi d'autres, une composante égale donc que l'on ne saurait majorer sans créer un déterminisme répercuté, ensuite, dans la culture. Je disais que le sexe biologique ou, pour le dire autrement, la génitalité matérielle ou encore, pour que cela soit parfaitement clair, ce que l'on constate, de fait, du sexe génital d'un individu ( il faut user de périphrase pléonastiques tant l'on est contrait à des contorsions intellectuelles ) ne détermine en rien ce que l'individu dira ou ce que l'on dira de sa situation sexuée ou sexuelle. Tout donc, dans le paradigme du gender, est construction culturelle. Certains construisent culturellement à partir du constat naturel du sexe, et d'autres - les adeptes d'une application pratiques des études sur le genre - construisent sans ce constat naturel du sexe. La chose constatée, le sexe est donc, dans le modèle gender, radicalement coupée de la chose vécue (le genre ou gender). Mon genre n'a que peu de rapport avec mon sexe : voilà le mobile et la critique fondamentale qu'adresse le gender est la suivante : on ne peut pas faire du sexe le fondement du genre. Autrement dit, et c'est radical, le sexe biologique, le donné et le reçu naturels, le constat organique (toutes choses pas forcément synonymes d'ailleurs) ne fondent rien, culturellement parlant. </span></div>
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<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
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<span class="tlf_cdefinition">Ainsi s'élabore, dans le discours du gender, deux schémas, l'un classique et l'autre critique. Le classique est celui-ci par exemple : "je suis un homme - j'ai des attributs masculins - je me vis comme un homme - comme un individu ayant des attributs masculins - et je suis attiré par les femmes, c'est-à-dire par les individus qui ont des attributs féminins et qui se vivent comme des femmes." Ce schéma classique est doublé par sa version au féminin : "je suis une femme, etc. " Pour ce schéma, tout ce qui n'entre pas dans son élaboration est de l'ordre de l'exception ou de l'anomalie. "Je suis un homme - je me vis comme une femme etc." ou "je suis une femme (je me vis comme une femme donc) et je suis attiré par les femmes", sont des exceptions. Ces exceptions qui se manifestent dans un contexte régi par les schémas normants. Le "régi" est compris par le gender comme une oppression - et on ne peut nier complètement que, de fait, historiquement, oppression il y eut parfois, sans toutefois, que cela soit lié conaturellement aux schémas eux-mêmes ou à la définition d'une norme- d'un modèle essentiellement patriarcal, machiste, d'homme adulte, hétérosexuel ( et blanc ou, du moins, occidental). </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">La critique qu'adresse le genre est radicale : les notions de normes, de normatif, de normer, d'exceptions et d'anomalies sont exclues du système de pensée. Les schémas conséquents sont d'un autre ordre. La première caractéristique de cet ordre neuf est sa complexité. Du fait que le régime de l'exception soit impensable, il ne reste plus qu'un catalogue de possibilités, toutes ayant la même valeur existentielle. Aussi un schéma, dans le modèle du genre, a sa valeur fondamentale du fait même qu'il existe. Les propositions suivantes : "je suis un homme qui se vit comme une femme attirée par les hommes" ou "je suis une femme qui se vit comme une femme attirée par les femmes qui se vivent comme des hommes attirés par des femmes" ou "je suis un homme qui ne se vit ni comme homme, ni comme femme mais attiré par les hommes ou les femmes", etc. (la liste est presque infinie), sont parfaitement égales du simple fait que cela existe. L'existence a pour conséquence la légitimité égalisante. On se doute bien qu'il n'est nullement question de morale ou de norme - il n'y en a plus - ni d'éthique, ni même de vérité, mais uniquement d'une sincérité de l'individu dans son rapport à soi et au collectif. Cette sincérité, qui ne peut être décrite en terme moraux, ni en termes éthiques, ni en terme de vérité, ni fondée en nature, est de la pure subjectivité, fondée psychiquement, causes et conséquences d'émotions et de pulsions. Si ce magma subjectif n'a rien de moral - et on prend soin qu'il n'ait rien de moral - il entraîne, cependant, une injonction éthique adressée aux autres individus et à la société toute entière qui est tenue, tout d'abord, de respecter la sincérité de mon vécu, et ensuite, de décrèter des lois, de mettre en place des dispositions, qui manifestent, d'une part, sa volonté de voir les normes, oppressives disparaître et, d'autre part, de m'offrir la possibilité pratique d'être celui que j'ai envie d'être, ou que je me sens vouloir être. </span></div>
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<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">Les amarres naturelles ayant été rompues, on peut naviguer à l'aise vers tous les horizons du possible. Et si, d'aventure, pendant la traversée se rencontre des pirates, des obstacles, on sort les canons de la culture. On vise ainsi les schémas culturels par les armes du culturels. On déconstruit ce qui est de la culture pour reconstruire en culture. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">Ses canons, le genre les a fabriqué dans l'officine de la souffrance. Son mobile, le modèle du gender, l'a élaboré dans l'arrière-boutique de la douleur. Si le gender déclare qu'il n'y a pas de normes normantes ou normées, s'il déclare que tout se vaut, s'il fait preuve d'un relativisme dogmatique, c'est en première instance pour qu'il n'y ait plus d'exceptions, qu'il ne puisse plus exister d'anomalies. Le paradigme du genre est donc littéralement "hors-normes", ayant supprimé, par sa pirouette épistémologique, tout ce qui pouvait être tenu pour normal, et ayant fait de l'irrégularité, de l'inégal, son fondement. En celà, le modèle du genre est un modèle anomalique, étymologiquement parlant. L'anomalie pour tous, ou tous égaux dans l'anomalie, est une des expressions de son mobile. </span></div>
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<br /></div>
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<span class="tlf_cdefinition">En ayant donc, déclaré - très arbitrairement, après tout, mais c'est son droit - que le constat du sexe biologique ne détermine que peu, ou rien, de la construction sexuée et que celui-ci (ce que je sens, ce que par qui se suis attiré) n'appartient qu'à la culture et cela aussi bien dans les schèmes classiques, jugés oppressifs, que dans les schèmes nouveaux, préjugés égalitaires et libérateurs, le gender peut désormais se livrer facilement à une lecture ou relecture de toute la culture dans tous ses versants. La culture ne sera jamais dans cette perspective qu'un immense fourre-tout, une immense salle de jeux où chacun, à sa guise, définit les règles, comme ses caprices ou ses illusions les lui inspirent. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">Curieusement, à première vue, mais logiquement, on retrouve unis dans ce combat pour le gender, ceux qui veulent la libérer l'enfant des carcans d'une société régie par des adultes et pour des adulte (cette libération pouvant servir à des fins diverses, et parfois, non avouables) ceux et celles qui promeuvent la libération de la femme, les homosexuelles qui prêchant la libération féminine prêchent aussi l'émancipation de la société hétéronormée et hétéronormante, et les homosexuels qui revendiquent la libération des schèmes machistes ou autres, mêmes s'ils jouent, pour certains, à être plus machos que les machos hétérobasiques. On pourrait compter aussi dans les rangs du gender, comme discours de masse - comme délire commun, je devrais dire - les défendeurs de l'espèce animale. Le paradigme du genre deviendrait ainsi un paradigme d'espèce, il n'y a pas de raison que cela ne soit pas, et déjà certains signes nous montrent que nous allons par là . Le bateau navigue vers tous les horizons du possible sans que rien ne l'arrête : la mer du fantasme est vaste, bien plus vaste que celle de la réalité. On voit que la zoophile tente une approche timide, invoquant le mobile fondamental : s'il n'y a pas d'exception, la zoophilie n'en est pas une non plus. Elle peut très bien prétendre au statut égal et être tenue pour un schème tout à fait respectable puisqu'elle existe. Aussi, la proposition "je suis un homme, me vivant comme une femme, mais attiré sexuellement pas les canidés", est un schème qui demande le respect, la possibilité d'être vécu, sans stigmatisation et sans préjugés. On verra donc sous peu des ligues LGTBIQZ ("i" pour intersexe, "q" pour queer, et "z" pour zoophile. Appelons ces ligues du nom synthétique de "sous la ceinture" cela ira plus vite) jouer les bons apôtres pour qu'évolue cette société patriarcale, machiste, occidentalo-centrée, hétérosexuelle et humaine. Puisque, le temps où nous étions tous issus - intolérable violence - d'un homme et d'une femme, d'un "couple" hétérosexuel ou du moins d'une relation sexuelle hétéroformée ( forger des néologismes est obligatoire) s'éloigne et que vient le jour où on pourra "concevoir" virtuellement sans tenir compte ni du sexe, ni de la différence, ni de l'orientation, ni de la relation sexuelle, on concevra non pas "ex auditu" mais ex absoluto desiderio </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">Les groupes féministes et/ou lesbiens ont été historiquement les fers de lance du combat pour le genre, des études pour le genre et des recherches pour le genre. On retrouve d'ailleurs souvent dans les chercheurs sur le genre, des personnes émanant des cercles LGBTIQ et qui ont donc un intérêt personnel à ces recherches (ce qui en soit n'est pas un problème, mais qui peut le devenir eu égard à l'objectivité ou à l'impartialité). Pourquoi ? Serait-ce que les lesbiennes américaines dans les années 70 furent soudain prise de probité intellectuelle? Non pas. </span><br />
<span class="tlf_cdefinition">Dans le contexte sociologique de ces années-là, on ne pouvait plus tolérer la souffrance qu'il y avait à être juger, ostracisé, flétri, en raison de son homosexualité. Ce sentiment était raisonnable, juste, normal. L'émotion, légitime, est ainsi partie à la recherche de sa justification intellectuelle. Si la souffrance existait, si la douleur existait, si l'aliénation existait, c'est que certains me faisait souffrir, me faisait mal, que j'étais tenu prisonnier par certains, et qu'ils avaient un intérêt à ce que cela soit ainsi. Ma souffrance, je la devais à un autre, mon aliénation, je la tenais d'un autre. Moi, j'étais parfaitement innocent. Le coupable, c'était l'autre. Tenter de justifier ma souffrance, de la guérir, en cherchant les coupables, c'est ce que propose le paradigme du genre. Il apporte une raison là où tout n'était que douleur, il apporte des raisons là où la folie guettait. Le coupable, c'est la société dans laquelle je vis et qui est incapable de me rendre des comptes sur ce que je suis, ni rendre compte de ce que je suis. Ma souffrance est apaisée au prix de ce sacrifice. La société - sans qu'elle soit définie d'ailleurs - tuée, advient la société rêvée, preuve irréfutable que le coupable est bel et bien, et toujours, la société construite par des modèles oppressants inféodés à une certaine compréhension de la nature. </span></div>
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<span class="tlf_cdefinition"></span></div>
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<span class="tlf_cdefinition">Le paradigme du genre va donc élaborer, intellectuellement, une construction culturelle pour justifier ce que l'on tenait jusque là pour une anomalie. Cette élaboration s'accompagne d'une critique radicale de ce qui précède et notamment de l'illusion - c'est le genre qui parle - naturelle. Le mobile du genre est donc, en dernière analyse, émotif, sentimental, romantique, et apparait comme une justification <i>a posteriori</i>. Pour le paradigme du genre, à l'issue de sa recherche sacrificielle de coupable, la nature est redéfinie. Elle n'a plus aucune substance : est naturel ce qui advient, un point c'est tout, ce qui entre dans le champ du possible, du réalisé. Le sujet - mais quel sujet !- seul s'autodétermine en fonction de ce qu'il croit bon pour lui, et surtout en opposition aux normes qui subsistent encore. Cette autodétermination est de tous les moments, et elle exige de se situer de plain-pied dans l'absolu culturel, autrement dit de nier constamment le lien de nature pour refonder la nature des choses ( "nature" n'ayant plus la même acception). </span></div>
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<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
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<span class="tlf_cdefinition">Pour mieux comprendre, j'illustre ici avec un autre thème. Supposons une société qui fut raciste et qui ne l'est plus, ou peu, mais qui pourrait le redevenir. Cette société est composée d'individus blancs, noirs, etc. Transposé dans cette société, et à propos des différences "raciales", un modèle du type du genre dirait que "je suis noir, je me sens noir, donc je suis noir", "je suis blanc, je ne sens blanc, donc je suis blanc", "je suis noir, je me sens blanc, donc je suis blanc" ou "je suis blanc, je me sens noir, donc je suis noir" sont parfaitement équivalents et n'ont rien à devoir à l'observation première - la couleur effective de la peau. N'est pris en compte que le ressenti - et l'on ne s'attarde pas à tenter d'en expliquer l'origine; cela n'a aucune importance. Pour lutter contre le discours raciste qui voudrait que parce qu'on est effectivement noir ou blanc, l'on soit "naturellement", pour ainsi dire, assigné à telle ou telle place, un discours proprement délirant dont la visée est de tuer dans l’œuf les velléités racistes, se met en place. Ce motif est-il suffisant pour rendre vrai ou juste, ou cohérent le discours ? Non, son caractère perform</span><span class="tlf_cdefinition">atif, dû au racisme ayant existé ou fantasmé, est strictement volontariste et ne repose sur rien de raisonné, ni de rationnel et, encore moins, de scientifique. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">Si cette société n'avait jamais été raciste. Il importerait peu qu'il y ait effectivement des noirs ou des blancs, cette différence serait non pas niée ou relativisée, mais tout simplement vécue : un noir serait aussi différent d'un blanc, qu'un blanc d'un noir, sans que cela puisse entraîner une quelconque hiérarchie. Dans une société qui est de fait raciste, la différence naturelle induit une différence de traitement fondée en nature. Et le discours qui s'élabore prétend alors que la différence de traitement est induite par la différence constatée en nature. Dans une société qui n'est plus foncièrement raciste, mais qui l'a été ou qui peut le redevenir, on déplace le spectre du racisme, largement fantasmé, autrement dit plus du tout rationalisé, au niveau culturel, en prétendant que la nature n'existe pas ou, que si elle existe, elle ne porte pas, ou peu, à conséquence ; que c'est la culture seule, c'est-à-dire le discours qui se construit à "propos de" qui fantasme l'existence d'une nature qui donnerait des normes ou des indications. L'exclusion de la nature, comme force illusoire et mythogène, se double d'un culturalisme universel, critiqué d'abord, en tant qu'il cultive l'illusion naturelle, et remplacé ensuite, par une autre élaboration culturelle. Le résultat, pour l'exemple donné, est que les différences de couleurs ne sont que du domaine du ressenti, de la construction a posteriori. Je puis donc dire, même si la nature m'a fait rose comme un cochon, que je suis ( "être", n'a plus de lien avec la réalité de l'objet, l'objectivité, mais avec l’expérience instantanée du sujet ressentant ) plus noir que l'ébène, puisque c'est ainsi que je me reçois dans le champ des possibles. </span></div>
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<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
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<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
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<b><span class="tlf_cdefinition">IIeme partie : Analyse de texte. </span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition"><a href="http://negreinverti.wordpress.com/2014/02/01/reponse-au-figaro-et-au-point-sur-la-supposee-premiere-experimentation-de-la-theorie-du-genre/">http://negreinverti.wordpress.com/2014/02/01/reponse-au-figaro-et-au-point-sur-la-supposee-premiere-experimentation-de-la-theorie-du-genre/</a></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">Voici donc un "nègre inverti" qui prétend critiquer la critique et dépasser la critique. A vrai dire, cette démarche m'est sympathique. Recevoir la critique, critiquer la critique et dépasser la critique, est l'un des enseignements majeurs que j'ai reçu durant mes études laborieuses. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">(Pour ce qui est du nègre inverti, je ne sais si son inversion touche à sa couleur de peau ou à ses orientations sexuelles. Je ne sais s'il s'agit d'un noir qui se veut blanc, ou d'un blanc qui serait noir en réalité, ou d'un noir qui serait en fait un femme aimant les femmes, ou un blanc vivant sa négritude et qui, néanmoins serait gay. Bref, il s'agit de quelqu'un qui dit de lui qu'il est "nègre" et "inverti". "Dire de soi", le "dire sur soi", le "dire à propos de soi", cela me renvoie immanquablement à la psychanalyse. Je n'ai rien contre la psychanalyse, bien au contraire, mais lorsque l' "ambiance" du moment est de trainer derrière soi un divan, ou pire, s'en charger, comme naguère on se chargeait de sa croix, je trouve que l'ambiance devient vite onirique, cauchemardesque, lapsaire ( cfr lapsus). Les dires sur soi devraient rester cantonnés aux boudoirs de l'amour, à ceux du péché ou à ceux de l’inconscient. Par pitié, n'exposez plus votre âme, surtout quand vous ne croyez plus en avoir. ) </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="tlf_cdefinition">Cela étant, reprenons. Il faut s'atteler à la lecture de l'article communiqué plus haut.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
<span class="tlf_cdefinition"> <i>"</i></span><i>Nous savons ce que sont le Figaro et le Point dans le paysage médiatique français, et à quel(s) public(s) ils s’adressent."</i> </blockquote>
Cela commence plutôt mal. Tout, déjà, de la suite, est contenu dans cette simple ligne qui apparaît comme l'épigraphe, diablement condensée, de ce que la pensée dira au long de l'article. Donc puisque nous savons tout - qui est ce "nous" ? - quel(s) es(on)t le(s) public(s) - la mise entre parenthèses est évidemment un signe incontestablement d'intelligence - du Figaro, et du Point, nous savons quel est leur contenu et nous savons, a priori - avec toute la force de l'a priori kantien -, ce qu'il faut penser de celui-là.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
<i>"Il n’est pas donc étonnant qu’en toute mauvaise foi, ils reprennent,
sans critique aucune, l’expression "théorie du genre", forgée à
l’origine par ceux qui déclarent s’y "opposer" ; ils ne sont pas les
seuls par ailleurs." </i> </blockquote>
Puisque, a priori, on sait ce que l'on doit penser, il n'y a donc aucune surprise à avoir : mauvaise foi sont propres au Figaro et au Point, c'est même leur fond de commerce, comme il se doit pour tout organe acritique. Donc les deux journaux usent de l'expression "théorie du genre" de mauvaise foi et ainsi font le jeu de ceux qui ont forgé l'expression pour s'y opposer. Et "par ailleurs", ils ne sont pas les seuls. Qui "ils" ne sont pas les seuls ? Le Figaro et le Point ? Ou ceux qui forgent ? Pour ces derniers, non ils ne sont pas les seuls. C'est même le propre de beaucoup : forger. Ainsi, certains forgent l'expression "théorie du genre", et d'autres forgent ce qu'elle recouvre. A ce petit jeu de forgeron, je ne sais pas qui modèle le pire : les inventeurs d'expressions ou les inventeurs de réalité ? </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'article poursuit avec l'affaire Money. On apprend ainsi, assez justement d'ailleurs, que Brian Reimer <i>"à l’issue </i><i>de l’opération, (il) n’avait plus un pénis "normal". </i>Il est étrange de voir ce normal entre guillemets. L'auteur de l'article doit croire, et la lecture de la suite le confirmera, qu'il n'existe pas de normalité dans ce domaine. Il n'y a pas de pénis normal, pas plus que de vagins normaux, pas plus donc, que de pieds normaux, ni de mains normales. "Normal" est un adjectif haïssable (sauf pour un président). Si vos pieds vous empêchent de marcher à cause d'une malformation osseuse, par exemple, rassurez-vous, vous avez des pieds normaux. mais différents, voilà tout. Si vos mains ne vous servent plus de rien parce que vous ne pouvez plus les articuler, et bien vous avez des mains différentes. Si, par exemple, vous ne bander plus pour des raisons organiques, et bien vous avez toujours un pénis, ce qui n'est en soit ni normal, ni anormal. Qu'il soit "normal" ou non, on s'en moque, cela n'a d'importance que pour un esprit étroit, pour les forgeurs d'expressions, pour les colporteurs de rumeurs, mais pour l'individu qui est au-dessus de tout cela, avoir ou non un organe en état de marche, c'est d'un petit, d'une médiocrité sans nom. A celui-ci qui n'a plus l'usage des ses jambes dites "tu as des jambes tout de même", et s'il ne les a plus "tu en as eu, console-toi", et s'il n'en a jamais eu (mais ces cas-là sont rares aujourd'hui sauf dans les pays où l'obscurantisme règne, chez nous, on naît bien comme on meurt bien, la naissance et la mort sont présidées par les fées clochettes du bon, du bien, du digne et du sain.) dite- lui "Tu aurais pu avoir des jambes ou pas ". Les jambes, les bras, le nez, la bouche, les sexe, ne sont que des détails qui ne servent à rien, puisque d'un mot je dessine mon corps, d'un mot d'un seul, je me décorpore pour me réincorporer : "je veux !".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
<i>"Les parents s’inquiétaient du devenir de leur enfant, dans une société qui place le pénis comme le garant de l’identité "mâle". </i></blockquote>
<i> </i>Pourriture de parents, va ! Le pénis, comme on le sait, n'a rien à voir avec l'identité mâle. Pourriture de société, va ! C'est elle la coupable, elle place "le pénis comme garant de l'identité mâle". Elle le place où exactement ? Elle aurait pu placer autre chose comme garant de l' "identité mâle". Quoi donc ? Je ne sais pas moi, la pomme d'Adam tiens, par exemple. Mais alors, c'est elle qui devrait essuyer tous les opprobres. L'ennui est qu'il faille un garant d'une supposée "identité mâle". L'ennui est qu'il faille des identités, mâle ou femelle. Tout le mal vient du mâle, et un peu de la femelle. Il n'y aurait pas de femelle sans mâle. S'il ne fallait pas garantir le mâle de son identité, on n'aurait pas à le garantir contre l'identité d'un autre, ici, une autre. Et l'on ne placerait pas le pénis sur le contrat de garantie (cela me fait penser à une histoire biblique, mais j'ai dit que je ne parlais pas de religion), on n'étalerait pas, dans leur normalité insultante et illusoire, la marchandise sur la table de travail. On nous foutrais la paix avec ça. On cesserait de s'inquiéter pour des centimètres en moins, rarement en plus, que l'on soit homme ou femme, homo ou hétéro. On cesserait de s'inquiéter sur la bonne marche du bidule, que l'on soit homme ou femme, homo ou hétéro. On se moquerait des performances de l'outil qu'il nous colle au corps ou qu'on en profite par rencontre. Tout cela n'aurait plus aucune importance. Mais voilà, cela en a encore et visiblement, pour certains, un peu trop. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Poursuivons la lecture.<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>"En premier lieu, l’article du Figaro définit la "théorie du genre" comme "la conduite sexuelle qu’on choisit d’adopter, en dehors de notre sexe de naissance". Où
avez-vous lu ça ? Comment peut-on se revendiquer de la pratique
journaliste, et définir quelque chose d’une manière totalement
fantasmatique ! Dans quel ouvrage sur le genre est-il question de
"choisir" de<b> manière personnelle</b> une "conduite sexuelle" ? D’ailleurs qu’est-ce que c’est qu’une "conduite sexuelle" ?" </i></blockquote>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: justify;">
La conduite sexuelle, Figaro "ou pas", nègre inverti "ou pas", est bien du domaine du choix libre. Ce qui ne l'est pas, c'est la pulsion sexuelle, et partant les orientations sexuelles. On ne choisit pas d'être homosexuel, par plus qu'on ne choisit d'être hétérosexuel. La liberté n'intervient qu'au moment où je me décide à donner corps aux pulsions et/ ou aux orientations sexuelles. Vais-je me livrer aux orgies hétérosexuelles ? Vais-je assouvir mes pulsions homosexuelles ? Et comment ? Que la liberté soit difficile à exercer, ou qu'elle puisse être sous influence, ne font pas qu'elle n'existe pas. C'est même d'ailleurs l'un des fondements du paradigme du genre. La formulation prêtée au Figaro n'est pas heureuse, soit. Une conduite sexuelle n'est pas à mettre en rapport avec le "sexe de naissance". Réduire le paradigme du genre, à une histoire de conduite, c'est faire du moralisme et ce n'est pas rendre compte de ce que se propose le modèle théorique du genre. </div>
<div style="text-align: justify;">
Cependant<i>, à la question : "dans quel ouvrage sur le genre est-il question de
"choisir" de<b> manière personnelle</b> une "conduite sexuelle" ?" </i>Dans tous, est la seule réponse valable. En effet, c'est le mobile même du paradigme du genre : vivre en conformité avec ce que je ressens de moi, de mon corps, de mon sexe, ou non-sexe. Si le paradigme du genre n'avait aucune implication pratique et bien fermons boutique, et arrêtez, chers chercheurs du genre, de couper les cheveux en quatre. <i></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<i>D’ailleurs qu’est-ce que c’est qu’une "conduite sexuelle" ? </i>Demande le nègre inverti ? Je pourrais ici étaler les références à des déontologies propres dans certains milieux gays qui, en guise de code moral, les stipules noir sur blanc : cela, par exemple, s'appelle une conduite sexuelle. En deçà même de la déontologie des rapports sexuels, il y a conduite sexuelle. Mais le nègre inverti a flairé, à juste tire, la morale - l'éthique dira le contemporain - et comme on sait la moral sent mauvais. Le nègre inverti - je ne m'y ferai pas, je crois - recule et crie : "Qu'est-ce qu'une conduite sexuelle ?" </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Vient alors la définition des études sur le genre :<br />
<blockquote class="tr_bq">
"<i>Comme ça l’a déjà été dit maintes fois<a href="https://www.blogger.com/null">,</a>
les études sur le genre analysent le sens social donné aux différences
entre des personnes naissant avec un pénis, et d’autres avec un vagin.
Vous n’avez jamais voyagé ? Vous n’avez pas de télé ? Vous n’êtes pas au
courant que selon les cultures (ainsi que selon les époques), le sens
attribué à ces différences varient ?
</i></blockquote>
</div>
<blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<i>De plus, concernant ce choix "de manière personnelle", il est bon de
rappeler qu’analyser le genre comme catégorie sociale, c’est prendre en
compte les <b>contraintes politiques</b> (lois en place, mouvements sociaux organisés),<b> économiques</b> (moyens dont chacun dispose) et<b> culturelles</b> (ressources et marges de manoeuvre disponibles dans tel univers culturel) <b>qui pèsent sur ce qu’il nous est possible ou pas de faire</b>. En
fonction des époques et des pays "changer de sexe" n’aura pas le même
sens, parce que le contexte et les moyens possibles ne sont pas les
mêmes." </i></div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
Les études de genre concernent donc le "sens", et le sens social plus précisément,<i> </i>que l'on donne aux différences entre les personnes qu'elles soient nées avec un pénis ou avec un vagin. Il n'est pas question dans la définition donnés de différences entre les hommes et les femmes, ni entre le pénis et le vagin, ni même de la possible interprétation données à ces différences. Il est question de différences entre les personnes - le genre s'occupe de celle concernant le sexe - et du sens social qu'elles ont ou plutôt qu'on leur donne. Ce sens, et celui qui a voyagé ou regardé la télé le sait, varie dans l'espace et dans le temps, pour la bonne et simple raison qu'il s'agit d'un fait culturel. Le genre, cette "catégorie sociale" culturelle, donc, prend en compte la politique, l'économie, et la philosophie, que cela soit sous le rapport de la contrainte ou non. Mais pour le genre tout est contrainte, tout pèse sur ce qu'il est possible de faire ou ne pas faire et, donc, <i>"en
fonction des époques et des pays "changer de sexe" n’aura pas le même
sens, parce que le contexte et les moyens possibles ne sont pas les
mêmes." </i>Forcément. La question soulevée ici est non seulement d'ordre philosophique mais anthropologique. Et le passage cité fait preuve d'une totale confusion. Une confusion toute poétique, estampille des temps qui courent. Par "poétique", il ne faut pas comprendre quelque chose de littéraire ou d'esthétique, mais bien le prendre au sens le plus littéraire : dire c'est faire, ce que l'on dit est, par le truchement de la parole performative, ce qui est. Alors que la saine philosophie voudrait que ce soit ce qui est qui soit dit. Dire précède aujourd'hui toute vérité objective, la parole, et la parole subjective, fait advenir un réel qui ne se matérialise jamais, qui reste du pur fantasme et qui confine au délire.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Poursuivons. <i> </i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>"Précisons tout de même que je n’aime pas en contexte occidental
tellement ethnocentré prendre des exemples de pays non occidentaux, car
cela amène toujours certain-e-s à se sentir supérieur-e-s et "plus
avancé-e-s.." </i> </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Lieu commun, antienne, ritournelle. Il est vrai que les Chinois ne sont pas ethnocentrés, pas plus que le monde arabe, ni même je ne sais quelle peuplade paradisiaque de l'Amazonie heureuse. Ce qui est évident, c'est que le monde occidental est le seul à se dire explicitement ethnocentré et le seul à craindre et à critiquer sa prétendue supériorité, il est le seul à s'en défier et à battre sa couple dans un réflexe qui, lui aussi, tient de la posture collective largement parasitée par, je ne sais, quel autre délire mimétique.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
"<i>Je ne résiste pas à me saisir de cet exemple : en Albanie et au Kosovo<a href="https://www.blogger.com/null">,</a>
"changer de sexe" pour passer de fille à garçon – uniquement dans ce
sens – répond à des logiques économiques, lorsqu’une famille n’a pas de
descendance mâle. Ce n’est pas du tout révolutionnaire : c’est un devoir
au nom de la communauté, ce qui est totalement étranger à la vision
occidentale. Le genre, construit social, ça commence à vous parler ?</i>" </div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
Il fait bien M., ou Mme., nègre inverti de ne pas résister. Albanie et le Kosovo, sont donc au Proche-Orient... intéressant, ou alors il faut redéfinir ce qu'est l'Occident et ce qu'il n'est pas. La définition dépendra sans doute de ce qu'on voudra en faire. Aussi, l'Occident et l'Orient seront, eux-aussi, soumis à un paradigme du genre<i> sui generis</i> - c'est le cas de le dire - où on trouvera un Occident oriental, un Orient occidental, un Orient oriental et un Occident occidental. Il suffit de dire pour que cela soit. Privilège divin, à vrai dire, mais ne parlons pas de théologie ici.</div>
<div style="text-align: justify;">
Donc au Kosovo et en Albanie pour changer le sens de son sexe (changement de sexe, qui n'en est pas un, cfr article ci-dessous) l'on est embarqué dans des logiques économiques : une famille n'a pas de descendance mâle et bien que cela ne tienne on fera un mâle d'une fille. D'après nègre inverti, le phallus est dans le porte-monnaie. Ce geste n'est aucunement révolutionnaire, il s'inscrit dans une logique communautaire, logique totalement incompréhensible, bien sûr, au monde Occidental. Alors oui, le genre, construit (sic) social, ça ( un ça tout freudien) continue à me parler. </div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.terrafemina.com/societe/international/articles/29919-albanien-elles-ont-change-de-sexe-pour-avoir-les-memes-droits-que-les-hommes.html">http://www.terrafemina.com/societe/international/articles/29919-albanien-elles-ont-change-de-sexe-pour-avoir-les-memes-droits-que-les-hommes.html</a></div>
<div style="text-align: justify;">
( Dans les sociétés où "être un homme" veut encore dire, à tord ou à raison, quelque chose, on préférera s'équiper d'un pénis - qui, on se rappelle, n'a strictement aucune espèce d'importance dans l'identité mâle - ou de ce qui le signifie. Dans les sociétés où "être un homme" est quelque chose de très confus, devenir tous des femmes est la logique dominante. Mais on peut passer d'une logique à l'autre, et les deux logiques peuvent coexister dans un même discours. René Girard, à propos de tout autre chose, explique parfaitement ce genre de paradoxe. Il est intéressant d'apprendre que ses femmes ayant assumé tous les signes de l'être-homme doivent cependant, telles des religieuses, faire, d'après l'article "vœu de célibat et de chasteté"(aucune descendance donc, même en tant que mâles). Comment cela se traduit-il ? Je ne sais. Je suspecte cependant d'autres choses qu'un banal désir d'émancipation signalé par un "vœu".)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'article poursuit avec des remarques sur l'intersexualité. L'auteur signale ici que l'anomalie d'avoir deux sexes, ou deux ébauches de sexes, n'est nullement une anomalie, mais est un sexe en soit. Et que le crime, médical, est justement de vouloir ici corriger ce que la nature à fait. La nature se réinvite à l'occasion dans le modèle du genre quand cela l'intéresse. Toutes les anomalies sont naturelles, voulue par Mère Nature, et il faut respecter ses choix. Surtout ne pas vouloir apporter un correctif à la nature. Mais si vous êtes né femme et que vous voulez changer de sexe parce que vous vous sentez homme, il n'y a aucun problème, le corps médical est ici sommé d'intervenir pour satisfaire votre lubie ou votre désir. Dans le cas de l'intersexualité ou de l'hermaphrodisme, la médecine est priée de se tenir coite et de ranger le scalpel.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Après ces remarques pertinentes, nègre inverti en arrive au gros morceau : le Docteur Money. Il n'est pas aimé le Money, par personne, mais pour diverses raisons. Money, c'est le Janus du sexuel. Le dieu à deux visages, le schizophrène de service. Pour les uns, péché originel du "gender", pour les autres, incarnation médicale du stéréotype de la société patriarcale et phallique. Nègre inverti, choisit ce visage-là, parce que ça l'arrange : </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
"<i>si cet enfant a subi un changement de sexe forcé, ce n’est pas parce que
le médecin remettait en question les rôles de genre, mais parce que
lui, tout comme les parents, étaient profondément acquis aux normes de
genre traditionnels :<b> ils considéraient qu’un petit garçon, et plus tard un homme, ne pourrait pas vivre une vie de "mâle" sans "pénis normal"</b>. Ce sont eux, qui pour correspondre aux attentes traditionnels de la masculinité, on préféré le transformer en fille."</i></div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'argument semble faire mouche. Si Brian devient Brenda, c'est parce que Money et les parents croient qu'il est impossible désormais que le petit garçon puisse vivre une vie de mâle, eu égard au traumatisme subit par son pénis. Donc, Money et les parents, comme il est logique, transforment le petit garçon en petite fille. La vérité est que Money, imbu d'idée de genre - idées qui iront en s'enrichissant, après lui - pense que le "genre" n'est pas lié au sexe biologique, et donc envisage sereinement la "transformation". Non seulement Money se trompe en restreignant le "sexe biologique" à un organe - ici endommagé - et il se trompe en pensant qu'il suffit de changer l'organe pour avoir un autre genre. Money n'est pas du tout le garant de je ne sais quelle société patriarcale, machiste et traditionnelle, il est le premier à disjoindre, à sectionner le lien organique entre sexe biologique, nature et réalisation sociale d'une personne. Le premier à penser que l'éducation peut, si elle veut, faire d'un petit garçon une petite fille. Money, pour que l'éducation porte vraiment ses fruits, fait du petit garçon Brian, une "vraie" petite fille Brenda : il touche à la nature au nom de la culture. </div>
<div style="text-align: justify;">
Lorsque, dans la suite de l'article, nègre inverti pense que " <i> </i>c<b>e n’est pas parce qu’on a un organe mâle "cassé", ou qu’on en n’a pas du tout, qu’on ne peut pas être un homme" </b>et qu' "une personne née avec un pénis dit malformé, ou accidenté en
grandissant, de même qu’une personne qui devient un homme par changement
de sexe, sont bien des hommes" parce que "différentes expériences de la masculinité (ou des masculinités) n’en
font pas moins des hommes", il commet la même erreur que Money, et la conduit plus loin encore. Pour nègre inverti, il n'est même plus nécessaire de faire le changement de sexe, il suffit de se croire homme ( ou femme) pour être un homme ou une femme. Le lien avec le sexe organique que maintenait encore Money, les adeptes du genre contemporains l'ont coupé radicalement. La masculinité ou la féminité sont indépendantes de quelconques organes visibles. Le réel est dans la parole performative, sans qu'il soit nécessaire de se poser la question de l'origine de cette parole qui fait qu'à un moment donné je puisse dire ayant des organes féminins, étant une femme biologiquement parlant : "je suis un homme". </div>
<div style="text-align: justify;">
Si Bruce à été "charcuté" c'est que, dans une intention thérapeutique, Money pensait qu'il suffisait de changer effectivement de sexe et de recevoir une éducation (culture) appropriée - autrement dit que la féminité ou la masculinité sont le résultat d'un impact culturel ( ce que pense le "genre") - pour que la réalité sexualo-existentielle d'un individu change. Il n'en est rien et , en l'espèce, ce fut même dramatique. Faire de Money, le sorcier tragique de la société normée et oppressive est une vaste blague. Money n'est pas Butler ni ses comparses saphico-féministes certes, mais il est le germe de l'arbre du genre. Et sa volonté personnelle était bien de "<i>remettre en cause les normes de la société</i> " comme, du reste, le prouve aisément toute son implication dans l'apologie de la pédophilie dont ce "tripotage" chirurgical ne fut qu'un des nombreux aspects. </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Que certaines personnes, opposées aux paradigmes développés par le genre, en reviennent systématiquement à Money est donc parfaitement compréhensible. Ils y voient, en effet, la "fable" - pour reprendre une notion Certeausienne - du "genre", son cas princeps et, oui, son "péché originel". Les études ou les recherches de genre ne feront que reprendre et développer l'intuition première du Docteur Money, sans toutefois lui prêter allégeance, ce qui n'est pas indispensable pour considérer qu'il y a effectivement un lien généalogique. </div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<b><br /></b></div>
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<b><br /></b></div>
<br />
<br />
<i><br /></i>M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-31751358117245821742014-01-17T09:13:00.001+01:002014-01-17T09:13:25.256+01:00La tentation de saint Antoine ou le désert inversé. <div style="text-align: justify;">
Vers la fin de l'année 2013, je fus saisi d'une virulente obsession : la tentation de saint Antoine. Je ne sais comment cette figure c'est imposée à moi. La "Tentation de saint Antoine" m'est devenue le paradigme inversé de ce que nous vivons en tant que société.<br />
Antoine est cet individu qui, au petit jour de l'ère chrétienne, quitte le monde pour fuir, se retirer au désert. Au désert, il trouve, ou croit trouver Dieu, jusqu'à ce qu'il soit pris de violentes tentations qui mettent en danger sa retraite, sa quête et ce qu'il avait déjà trouvé. </div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
Les récits légendaires, les œuvres plastiques, retraçant cet épisode de la vie du saint, varient sur la matière et les formes de la ou des tentations. Cependant, un trait semble commun : il s'agit d'un déchaînement pandémoniaque d'une rare intensité. L'acuité de la crise est d'autant plus sensible, plus remarquable qu'elle se déroule précisément au "désert", c'est-à-dire un monde vidé de sa vanité, l'espace théorique de la retraite, voire de la fuite de ce qui, normalement, est considéré comme le lieu propre de la tentation, à savoir, le monde habité et toutes ses vanités.</div>
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<br /></div>
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Toutefois cette tentation formidable d'Antoine eut un précédent illustre : celle du Christ. On se souvient de l'épisode évangélique : Jésus, après son baptême, part au désert - l'évangéliste dit "conduit" ou "poussé" par l'Esprit Saint - pour quarante jours et y est tenté à trois reprise. Le récit évangélique mentionne la finalité explicite de ce séjour érémitique : "pour y être tenté". Le désert est donc le lieu normal de la tentation, en tout cas pour le Christ, qui, nouvel Israël, "rejoue", en un temps synthétique, la longue pérégrination désertique de l'Israël vétéro-testamentaire. Pour celui-ci, les quarante années de voyages dans les sables et les roches physiques, et ceux, plus terribles, de l'esprit détaché de tout, avaient été une continuelle tentation, et notamment de retour en arrière, aux "oignons d'Egypte", à la servitude ancienne qui, vue du désert, ne paraissait plus aussi formidable. Ah, les "oignons d’Égypte" ! même avec des chaînes, ils étaient plus savoureux, que la manne frugale et la soif brûlante. L’Égypte, son joug, ses fardeaux, son carcan, valaient mieux, en fin de compte, que cette marche libre mais exigeante faite à l'ombre de Dieu en direction de la terre de promission. </div>
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<br /></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVOu1t9IM1aFvJKH2vsELUR0lD4U7fPzZPyfuRXSVwMs96ex6kJHh25BAvgxYYGGjqWy60MLJk5CppM2JVAcwnsxtj4MB5wSq9b0WUuvpToycrCWWsvJZiMWJ841i1utiKTHzGIJUjdlc/s1600/F%C3%A9licien+Rops+-+The+Temptation+of+Saint+Anthony+(1878).jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVOu1t9IM1aFvJKH2vsELUR0lD4U7fPzZPyfuRXSVwMs96ex6kJHh25BAvgxYYGGjqWy60MLJk5CppM2JVAcwnsxtj4MB5wSq9b0WUuvpToycrCWWsvJZiMWJ841i1utiKTHzGIJUjdlc/s1600/F%C3%A9licien+Rops+-+The+Temptation+of+Saint+Anthony+(1878).jpg" height="320" width="233" /></a></div>
<br />
Le Christ donc est tenté au désert. Tenté une première fois du point de vue de la nourriture, une seconde fois de celui de la puissance religieuse et une troisième du point de vue de la puissance politique. Le Christ déjoue les trois pièges sataniques et sort victorieux de ce combat avec l'esprit mauvais. Le pain, fut-il manne, n'est pas la seule nourriture; être messie glorieux n'est pas selon les vues de Dieu; le royaume de Dieu n'a rien à voir avec les royaumes de la terre.<br />
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
Antoine, à la ressemblance du Christ, connaît un combat similaire dans le désert, lieu vide de tout, sauf de Dieu et de l'esprit mauvais. Ce n'est pas que le second soit le pendant obligé du Premier, mais c'est que là où la grâce doit surabonder, il faut parfois que le péché abonde. Là où la pure grâce doit paraître, l'immonde fait ses pitreries. Antoine sort, lui aussi, vainqueur de ses accès démoniaques, des hallucinations, des doutes, des méprises : il a vu la bouche béante de l'enfer mais la lui referme aussi sec.<br />
Ce qui est remarquable c'est, une fois encore, que le lieu de cette sarabande soit le désert, là où rien ne devrait, a priori, avoir lieu, et où pourtant tout arrive, là où se joue ce drame. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nous, comme société, vivons aussi dans un désert. Il n'a rien de comparable à celui d’Égypte : le nôtre est déjà habité, il est déjà possédé : d'emblée nous en avons expulsé Dieu et la place, l'immense place, laissée vide est occupée par l'immonde. Notre désert est l'espace de la surabondance de l'ignoble; notre désert est un méta-désert, un désert de seconde main, un désert plein de tout mais archi-vide d'Esprit. Notre mouvement de fuite n'a pas consisté à quitter les vanités pour le vide, mais à laisser le vide se remplir de vanités. Et depuis, nous y sommes à l'heure extrême de la tentation de saint Antoine; c'est notre heure commune, celle qui nous colle le plus identitairement à la peau. <br />
Nous ne voyons pas seulement l'enfer, nous le faisons apparaître et nous choisissons ce qui apparaît. Nous préférons la promesse des vanités que celle d'un espace nu qui donnerait prise à Dieu. Nous préférons un désert peuplé d'hallucinations mortelles, à cette marche longue, rude, austère vers la terre de promission. Nous ne sommes pas de l'Esprit de Christ - qu'avons-nous d'ailleurs affaire avec lui ? - notre pain est substantiel et solide, du bon vrai pain; notre folie religieuse est de l'hybris; quand à la puissance politique : on adorerait les chiens pour avoir une parcelle de pouvoir. Ce n'est plus que le Royaume de Dieu ne soit pas de ce monde, mais qu'il nous importe peu qu'il y ait autre chose que ce monde et ses vastes déserts aux mirages.<br />
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-31030764935279417192013-11-26T15:29:00.000+01:002013-11-27T09:59:38.275+01:00Théologie et genre : éléments pour poser la question. Il y a quelques temps déjà, j'avais mis en ligne ici-même deux articles sur la "théorie du genre". Ses plus fervents défenseurs assurent qu'elle n'existe pas, qu'elle ne serait qu'une espèce de fantasme né d'esprits craintifs et chagrins, que n'existent que les "études du genre". Or, comme je le disais, ce que l'on peut, à bon droit, appeler du nom général de "théorie" du genre, toute polymorphe qu'elle soit, comporte certes un pan prospectif - les fameuses "études" - mais aussi un pan prescriptif tout aussi réel. Ce dernier volet est, bien souvent, idéologique et suppose, donc en toute logique, ce que l'on appelle usuellement une "théorie" ou du moins des hypothèses, très théoriques, d'une pratique actuelle et future. <br />
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Quoi qu'il en soit, les questions du genre, des genres, de la sexuation, de la sexualité, de la différence sexuelle sont posées. Elles le sont de plusieurs façons et selon plusieurs perspectives. Elle le sont selon des intérêts, des motifs variables. Le vocable, quelque peu ambigu et peu approprié, de "genre" sert de notion générique, précisément, à tout ce foisonnement, parfois bien flou et donnant souvent l'impression d'une machine de guerre un peu vaine. Vaine mais pas sans dangers, la vanité étant devenue le trébuchet de notre époque : on bombarde à coups de chimères boursouflées. <br />
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Dans ce qui va suivre, j'aimerais apporter un éclairage plus strictement théologique à cette question. Plus qu'une pensée construite, je me contenterai de donner des pistes de réflexion ; la chose mériterait un développement plus grand mais je ne suis pas en mesure de le faire.<br />
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Autant le dire tout de suite : l'idéologie, les préconçus et les présupposés, qui entretiennent les "gender studies" (GS) n'ont, a priori, que peu de rapports avec la théologie. S'ils la rencontrent, ce ne sera que sur un versant strictement sociologique, et pas même anthropologique. Pour qu'une certaine anthropologie théologique puisse rencontrer ce que l'on appelle ici, de façon indistincte, "études sur le genre", il faut faire à l'une et aux autres, une sérieuse réduction. Cette réduction consistera à abandonner tout aspect revendicateur de la part des "études sur le genre" et toute polémique de la part d'une approche théologique.<br />
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Si la théologie est essentiellement un discours sur Dieu, les théories ou "études du genre" sont des discours sur le conflit qui existe, ou qui est supposé exister, en matière de sexualité et des impératifs que celle-ci imprime, ou est censée imprimer dans le contexte d'une tension, réelle ou prétendue, entre la nature et la culture. Or ce conflit n'existe pour ainsi dire pas en théologie. Si quelque chose affleure d'une tension possible, elle n'est jamais posée, théologiquement, en termes de nature et de culture.<br />
Les seules tensions théologiques, quelque peu analogues, qui existent sont celles qui se posent entre la nature et de la grâce, tout d'abord, et, dans une perspective paulinienne, entre la grâce et la Loi, ensuite. Un seul élément est donc commun à la théologie et aux GS, celui de nature, et encore, cela n'est absolument pas garanti que "nature" ait dans l'un et l'autre cas la même extension. Pour ce qui est de la notion de "grâce", elle ne peut être, dans un souci de parallélisme arbitraire, aucunement réduit à celle de "culture". Dans une visée théologique, la "culture" est englobée dans la notion de "nature"; la première est un effet, un "accident", pour utiliser une catégorie thomiste, de la seconde celle-ci étant un donné plus essentiel : aucune culture sans une nature. Pour ce qui est de la notion de "Loi", la théologie propose une articulation complexe. La "Loi" est à la fois entée sur la "nature", l'une et l'autre ayant le même auteur à savoir Dieu. Loi et nature s'apposent à la grâce. Pour le dire rapidement, la loi et la nature ont quelque chose à voir avec le péché, ce à quoi la grâce réchappe, forcément. (Il est intéressant de noter que dans les "gender studies", la nature qui imposerait sa loi est, elle aussi, marquée d'opprobre, tandis que l'effort culturel pour en échapper et échapper aux stéréotypes qui prendraient leur source dans la nature, peut être lu en terme de grâce, de rachat, de rédemption, de libération, de salut. On peut donc déceler dans l'articulation théorique des GS des relents théologiques)<br />
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Reste donc, si l'on peut dire, à définir la catégorie de nature et à la définir selon un point de vue théologique. Or rien n'est moins évident. La théologie catholique se situe à mi-chemin entre une critique radicale de la "nature" et un regard unilatéralement bienveillant - type "bon-sauvage" - sur celle-ci. A vrai dire, elle est ce à quoi l'on n'échappe jamais, le donné fondamental et cela pour la raison, théologique, qu'elle est de création. Elle est à la fois le terme et l'espace, un contenant et le contenu.<br />
La complexité du donné théologique à propos de cette catégorie de "nature" s'articule avec celui de "création". On ne saurait parler de "nature" sans parler aussi de "création". Or la notion théologique de "création" pose que toute réalité humaine - mais pas seulement - toute réalité hors de Dieu, autrement dit toute la réalité universelle, est établie dans une relation à l'unique principe qui échappe à la réalité, à la nature, à savoir : Dieu. Pour le dire autrement, la création n'est rien d'autre que la relation qui lie Dieu au reste, faisant dépendre l'existence de ce reste, de l'existence de Dieu, tout en sachant que "existence" est pris ici dans un rapport analogique, puisque, en vérité, il n'y a aucune commune mesure entre l'existence du réel et l'existence de Dieu. Pour parler strictement, quelque chose dans cette relation devrait être marqué de la négative, soit l'existence des choses, soit celle de Dieu. L'on pourrait dire avec vérité que les choses n'existent pas ou que c'est Dieu qui n'existe pas. La nature donc dans un premier temps est ce qui se distingue de Dieu, ce qui dans la relation au principe premier extra-mondain apparaît comme autre, mais qui tient son existence de lui.<br />
La nature est donc envisagée comme reliée à Dieu et en même temps comme fondamentalement distincte de lui.<br />
Davantage encore, les considérations sur le mal, physique et moral, conduisent les auteurs bibliques à postuler que cette relation "de création", telle qu'elle apparaît, est perturbée. La nature apparaît alors comme la conséquence d'une relation malmenée, torve et, en allant au plus loin, une relation de laquelle le principe premier et causal est, d'une certaine façon, rejeté. Deux approches sont donc désormais possibles : soit considérer ou reconsidérer la nature dans sa dépendance avec le principe créateur, soit la considérer dans l'indépendance d'avec lui. Les deux attitudes ne sont d'ailleurs pas exclusives.<br />
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Pour toute question morale - les GS ont des conséquences morales, si elles ne sont pas déjà morales dans leur principe -, le discours théologique fonctionne avec ce que les citations suivantes résument. <br />
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<u>"La grâce ne supprime pas la nature, mais l'élève"</u>. Saint Thomas d'Aquin <i>Ia, q. 1, a. 8</i><br />
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<u>"Aime et fais ce que tu veux "</u> Saint Augustin. <i>Commentaire de la première épître de Jean</i>, traité VII, 8.<br />
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<span style="font-size: x-small;">("Une fois pour toutes t’est donc donné ce commandement concis : Aime,
et ce que tu veux, fais-le ! Si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu
parles, parle par amour ; si tu corriges, corrige par amour ; si tu
pardonnes, pardonne par amour. Aie au fond du cœur la racine de
l’amour ; de cette racine ne peut rien sortir que de bon"</span><br />
<span style="font-size: x-small;">cfr Saint Jean " Voici ce qu’est l’amour. Voici comment s’est manifesté l’amour de
Dieu pour nous : il a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que
nous vivions par lui "et "Voici ce qu’est l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés le premier " (<i>1 Jn</i> 4, 9-10)</span><br />
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<u>"Tout m'est permis, mais tout ne m'est pas profitable tout m'est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit." </u>saint Paul.<i><span style="font-size: x-small;">1 Corinthiens 6, v.12-20</span></i><br />
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Fais donc ce que tu veux, mais impératif premier : "aime". Toute l'agir moral, tout le dynamisme éthique, est ramenée à cet impératif "aime". Mais surgit cette interrogation : comment "aimer" peut-il être un impératif ? Comment peut-on ordonner d'aimer ? En réalité, "aimer" échappe de toute part à l'impératif, il est de telle "nature", qu'il entraîne "aimer" ailleurs. Là, précisément, où il ne se trouve pas ou plus. La morale que l’Évangile inspire - littéralement, inspire - est donc une morale dont le fondement, soudain, se trouve en un lieu qui précisément ne peut-être localisable. "Aimer" est toujours ailleurs; "aimer" vous fait sortir de l'ici et du maintenant avec toutes leurs certitudes pour vous convier à vous déplacer ailleurs, là-bas et à toute heure. Autrement dit, ce qui fonde l'agir moral (fais ce que tu veux), c'est la liberté elle-même appelée par le "aime" impératif - non-impératif, fondement non-stable mais dynamique. On pourrait dire que "aimer" est de l'ordre de l'extase, mais cela ne suffirait pas. L'extase, en effet, risque d'être perçue encore comme un des versants d'un égotisme mystique. L' amour dont il est question dans ce "aime", n'est pas de cet ordre. Où alors si, et seulement si, l'on considère l'extase comme une véritable sortie de soi lue d'une manière non exclusivement psychologisante : l'extase chrétienne me pousse hors de moi, ne déboute de moi, ne jette dans le monde, me livre à l'Autre et aux autres qui sont sa plus sûre figure. <br />
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C'est le même son que l'on retrouve dans l'adage paulinien "Tout m'est permis, mais tout ne m'est pas profitable". Il est remarquable qu'ici aussi, on dévoile l'universalité de la liberté. Le "tout m'est permis" sonne avec le "fais ce que tu veux". Le "aime" lui est du côté du "tout ne m'est pas profitable", puisque ce qui opère la discrimination dans ce tout qui ne m'est pas profitable, c'est justement le "aime". Qu'est-ce qui peut faire la différence entre ce qui m'est profitable ou non ? Ceci ou cela m'est profitable au regard de quoi ? Justement, c'est l'amour. Reste donc à définir ce qu'est l'amour dans cette perspective. Les éléments de réponse se trouvent épars dans le Nouveau Testament, et chez saint Jean en particulier. Je ne dirai que ceci : l'amour, dans sa définition chrétienne, précède l'existence. On pourrait dire en parodiant Descartes : "J'aime donc je suis" même si cette formulation suppose l'existence d'un amour premier, le "j'aime" n'est pas premier. : "ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés le premier". Autrement dire, l'amour trouve son fondement dans l'existence de Dieu, pour qui aimer et être sont une seule et même chose.<br />
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Il semblerait que l'adage thomiste soit assez éloigné des préoccupations soulevées jusqu'ici. Et pourtant, si la morale est du côté de la nature, et si son fondement est du côté de la grâce, l'adage thomiste peut être lu à la lumière de la citation paulinienne. En fait, la morale chrétienne n'est pas du côté de la nature, puisque nous savons que son fondement, son "impératif" est ailleurs, cependant un agir est toujours un agir dans les cadres naturels même si ceux-ci sont informés postérieurement par la grâce. En vérité, la morale chrétienne est donc "élevée" par la grâce, elle est cette nature graciée, gracieuse, mais ni la nature réduite à ses propres effets (hérésie pélagienne), ni sa pure et simple suppression (toutes les hérésies spiritualistes et "mysticistes". La théorie du genre est une espèce de mystique de la "grâce" pure sans les contraintes de la nature.Elle s'oppose à un pélagianisme souvent fantasmé qui affirmerait qu'il n'existe que la nature et que cette nature ordonne, commande, dicte et formate. Au salut pélagien par les forces de la nature seule, la théorie du genre oppose la "rédemption" par les forces d'une grâce qui n'élève pas la nature, mais s'en dispense souverainement. Cette dispense ce doublera ensuite qu'un quiétisme - c'est logique - qui éclipsera toute considération morale, d'un part, et tout contact avec le réel, d'autre part). <br />
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Ce détour était utile pour situer ce que l'on appelle "nature" dans sa tension avec la "grâce". Il n'a pas été question de "culture" parce que le christianisme ne pose pas la question de la "culture" comme l'anthropologie, par exemple, le fait. La "culture" est en fin de compte une notion moderne et qui échappe à la théologie classique. Cela dit, les élaborations pauliennes, augustiniennes, thomistes, toute théologiques qu'elles soient, sont des élaborations culturelles. Il s'agit d'élaboration "culturelles" qui se construisent à partir d'éléments non-culturels, un élément qui appartient au monde : la nature, et un autre qui lui échappe : la grâce. Ni l'une, ni l'autre ne sont de la culture, elles se situent résolument hors du champ culturel. Ce qui inaugure ce champ culturel chrétien, c'est la nécessité de penser la différence ontologique entre la nature et la grâce, entre la nature et la "surnature". Il s'agit de LA différence fondamentale pour la théologie et c'est cette différence où les deux termes demeurent autonomes mais collaborent qui ouvre le champ culturel.<br />
Plus encore, si l'on prend au sérieux la logique interne à la différenciation nature et grâce, si l'on prend au sérieux le paradigme moral chrétien, nous sommes évidemment conduits à des faits théologiques : l'incarnation et la rédemption (passion/résurrection). Je veux dire que tout ce qui précède n'est possible que parce qu'un juif, un jour du temps, souffrit, mourut, que parce que ses disciples crurent qu'il échappa définitivement à la mort, et qu'il était le Verbe de Dieu lui-même. Sans ce corps-là, sans ce corps individualisé, sans le corps du Verbe Incarné, son corps patient, pathétique, son corps absent, glorieux, rien ne serait possible. Ce corps-là désigne irrévocablement, le corps d'Adam et donc le mien : voici l'homme !<br />
Le dynamisme de la morale chrétienne renvoie donc simultanément à la découverte d'un corps, et à l'absence de ce corps. Un corps personnel, sexué donc, sexuel. C'est ce corps-là récapitulant tout expérience corporelle qui porte la différence nature/grâce. La culture chrétienne qu'elle soit théologique - elle l'est toujours un peu - mystique - elle devrait l'être toujours - artistique est donc la pratique et le discours induits par cette révélation du corps unique.<br />
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Partant de là, ayant posé la différence fondamentale, on peut relire certains passages de la Bible. Par exemple, le récit ou les récits de la création de l'homme dans la Genèse. Dans le contexte de la création, le donné biblique pose à la fois la différence sexuelle et l'unité de l'humain par-delà cette différence. On peut même dire que la création de l'homme résume à elle-seule l'acte création qui sépare et unit simultanément. Il est intéressant de remarque que, de création, le récit ne mentionne aucune hiérarchie découlant de la différence sexuelle. La "hiérarchie" n'intervient qu'après la chute. La différence sexuelle s'inscrit dans la suite de toutes les différences établie par la création. Enfin, après la chute, si l'homme quitte son père et sa mère, c'est pour faire "une seule chair" avec la femme.<br />
Autre exemple de lecture : saint Paul déclarant qu'il n'existe plus désormais, en Christ, ni homme, ni femme, ni esclave, ni homme libre, ni juif, ni grec, car le Christ a abattu le mur de la haine. Paul donc promeut ici une disparition des critères de séparation dans la reconnaissance du Christ. Si les différences disparaissent, c'est au non de la différence supérieure, la seule chose, pour Paul, qui autorise la disparition des différences c'est le fait que le mur de la haine ait lui-même disparu. Pour saint Paul, cette disparition est le fait du Christ, est personnalisée dans le Christ lui qui allait aussi bien vers les hommes que les femmes alors même qu'il encourait les impuretés légales du judaïsme, lui qui déclara que "le sabbat était fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat". Si le Christ, et saint Paul à sa suite, proposent un renversement culturel, celui-ci n'est pas dû à une quelconque remise en cause de la "nature" mais c'est au nom d'un principe supérieur, théologique : à savoir la révélation, autrement dit , le dévoilement plein de ce qu'est Dieu, de la vraie nature de Dieu, qui, une fois encore, ne saurait être qu'Amour.<br />
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Le conflit qui alimente les théories sur le genre, celui entre nature et culture, n'existe pas comme tel pour la théologie et, s'il affleure parfois, il est posé en des termes différents. S'il existe une critique théologique de la nature, ce n'est pas en tant qu'elle serait contraignante ou qu'elle insisterait sur je ne sais quelles désespérantes limites, mais bien en ce qu'elle n'est pas Dieu. Plus encore, qu'en tant que nature précisément, toute bonne qu'elle soit ontologiquement, elle est marquée définitivement par le conflit lui-même. Il n'existe pas de nature pure en christianisme, il n'existe qu'une nature conflictuelle. La nature est donc à la fois ce à quoi on n'échappe pas et ce que l'on dépasse sans nier. L'adage thomiste le dit bien "la grâce ne supprime pas la nature, elle l'élève". Si même la grâce ne supprime pas la nature, l'on comprendra que la théologique a une sainte horreur de tout ce qui contribuerait à minimiser la raison naturelle. Cependant, elle ne s'en tient pas à un naturalisme naïf et béat. Elle ne peut le faire puisque le faisant, elle maximiserait le péché, la faille, le conflit qui frappe l'ordre naturel. Parler de "péché" ou d' "ordre naturel" est entrer dans un cercle herméneutique, mais nous sommes bien obligés à un moment d'y entrer. La nature apparaît donc comme relative, autrement dit en relation et cependant comme un terme du réel, son substrat incontournable. La nature est donc absolument relative. Entre réalisme et idéalisme, la pensée chrétienne a élaboré un discours sur la nature qui tient compte de ses contradictions internes : elle est finie, marquée par l'obsolescence, le mal, et la mort. La nature est toujours marquée d'un manque à être, ou un manque d'être. <br />
L'apparition de la distinction nature/culture renforce davantage encore ce constat. La culture est à la fin un saut ontologique et simultanément articulée ou plutôt arc-boutée à la nature. La culture selon un point-de-vue théologique commence après le premier meurtre. Elle se déploie désormais marquée elle-aussi par le conflit ou pour le dire théologiquement, par le péché. La culture ajoute ainsi sa propre finitude à la nature. Le lien existant entre les deux notions est donc plutôt celui d'un continuum plus qu'une réelle rupture. Il appartient à la nature humaine de se dire dans des paradigmes culturels qui à la fois manifestent le lien peccamineux à la nature et la volonté de s'en extraire. Vouloir opposer nature/culture, comme si la première était contraignante et la seconde libératrice est une illusion qui ignore que l'une et l'autre sont marquées par le signe de péché.<br />
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On pourrait dire, la grâce ne supprime pas la culture, elle l'élève. <br />
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<br />M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-80037035571539492932013-11-18T10:46:00.001+01:002013-11-20T17:15:56.817+01:00Le Roi est nu ou le crime de lèse-majesté. Voilà bientôt un mois que le pays entier semble s'abîmer dans une nouvelle "affaire". Il n'aura pas fallu longtemps pour que les indignés léonardiens cèdent la place aux indignés taubiraniens : Taubira ayant poussé Léonarda vers la porte de sortie médiatique plus vite que Valls ne l'avait expulsée par delà les frontières nationales.<br />
La France, pays des lumières et du cinéma, a pris le pli des polémiques qui sont autant de symptômes d'une maladie désormais commentée sur tout le continent. Il semblerait, d'après la rumeur, que la République soit menacée, que son socle ou ses socles sont lézardés, que le ciment duquel elle est faite soit atteint d'un mal incurable, qu'il faille, d'urgence, procéder à des travaux de consolidation, sans quoi, nous verrons d'ici peu le bel édifice nous tomber sur le coin de la figure. En définitive, le Gaulois d'aujourd'hui - mais qu'est-ce qu'un Gaulois ?- a gardé la peur ancestrale et panique de la chute de météores, l'objet seul a changé : le ciel ne lui tombera plus sur la terre, mais c'est la République - son nouveau ciel - qui risque de lui tomber dessus et de l'ensevelir. <br />
Cette fois-ci, la République vacillante risque l'effondrement à cause de la conjonction d'un animal et d'un fruit brandit, haineusement, par une horde de fascistes, racistes, à la solde d’arriérés moisis, à la tête farcie d'idées nauséabondes parmi lesquelles celle d'une France éternelle n'est pas la moindre. Une gamine, d'une dizaine d'années, était leur truchement, le démon de trop, celle par qui le mal est venu.<br />
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L'insulte dirigée contre un ministre d’État, insulta le gouvernement entier, l’État tout entier, le pays dans sa totalité et chacun des individus qui le compose. Ce fut l'insulte tsunami celle qui commence au loin petitement et qui enfle, enfle, jusqu'à tout balayer sur son passage. L'insultée, tout d'abord, impassible, sembla n'avoir pas perçu la pique. Quelques jours plus tard, se ravisant, sans doute mortifiée - elle est Garde des Sceaux tout de même ! et bienfaitrice de l'humanité ! - que personne, spontanément, n'ait relevé l'injure, actionna la pompe à pleurnicheries culpabilisantes. Les "hautes et belles" voix, à l'instar de la sienne, s'élevèrent depuis dans un crescendo amphigourique et ridicule. Le récent prix Renaudot *, tout vernis de sa nouvelle légitimité donna le la à cette chorale nationale des gens biens. Léonarda était loin, les putes et leurs clients aussi, voici que venait, encore une fois, l'heure de lever le poing, le stylo, ou je ne sais quoi d'autre, pour défendre la France - mais quelle France ? - sur laquelle s'abattait la haine raciste. Déjà, le ciel se couvrait de nuages sombres et les lendemains roses pour tous semblaient, désormais, fortement compromis, comme déjà, ils avaient parus s'éloigner lors de l'affaire Méric. <br />
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C'est une petite fille qui serait à l'origine de tout ce saint tremblement. Une gamine insolente, peut-être, met donc toute la République en demeure de se mobiliser pour que le racisme ne passe pas. Une enfant, autrement dit, quelqu'un qui n'a pas la parole, qui ne parle pas. Pourtant, l'époque les fait beaucoup parler, cette époque dite de l'enfant-roi.<br />
Cette association d'idées, nous conduit à relire l'histoire à la lumière du conte d’Andersen, Les Habits neufs de l'Empereur. L'Empereur en question est vaniteux. Un jour, des tailleurs escrocs proposent de lui fabriquer un nouvel habit qu'aucun autre monarque ne possèderait, un habit magnifique et unique. L'Empereur accepte avec gourmandise. Un jour, il vient voir l'avancement des travaux, mais il a beau ouvrir les yeux il ne voit rien, et ce même si les tailleurs semblent couper, coudre, assembler des pièces de tissu. Les escrocs assurent le monarque que tout cela est normal : l'étoffe, les fils, sont si fins, qu'ils sont tout simplement invisibles. Le jour arrive enfin où l'Empereur va pouvoir montrer son habit neuf à ses sujets lors d'un défilé. On le vêt de son habit magnifiquement imaginaire, et le voilà, nu comme un vers, qui se pavane dans les rues de sa capitale. L'Empereur n'ayant pas voulu passer pour un imbécile entra spontanément dans le jeu des tailleurs manipulateurs. Toute le monde acclame le souverain, tout le monde s'extasie devant son nouveau vêtement, jusqu'à ce qu'un enfant - une gamine de dix ans ?- prenne la parole et déclare : l'Empereur est nu ! "Et leurs yeux s'ouvrirent et ils virent" qu'il était nu.<br />
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Et bien, mutadis mutandis, nous sommes un peu dans le même cas de figure. L'Empereur Hollande est le souverain nu entré spontanément dans le jeu des tailleurs de vêtements neufs : le changement, c'est maintenant. Le tailleur en chef en même temps que le vêtement, c'est Taubira. Taubira ovationnée, Taubira louée, Taubira mise sur le piédestal de l'humanité rédempte, Taubira inondée de roses, Taubira l'étoile du matin de ce gouvernement, Taubira le cœur-sur-la-main et la main-sur-le-cœur. Mais un enfant a ôté violemment le voile : le roi est apparu, l'espace d'un instant, tout nu. Aussi, cette enfant s'est rendue coupable non pas d'un crime raciste, mais d'un crime de lèse-majesté. Et l’humiliation, le crime est d'autant plus grand, que la bouche qui en est à l'origine est celle d'un enfant justement : la vérité sort de la bouche des enfants, paraît-il. La vérité n'est pas que le ministre de la Justice est ou non un singe - "guenon", je ne sais pourquoi, est pire que "singe" - mais que Taubira est inattaquable non pas tant parce qu'elle serait "noire", mais parce qu'elle est la seule chose qui couvre la nudité abyssale de ce gouvernement. Elle est à l'origine de l'unique chose dont il peut se prévaloir à savoir la loi sur le mariage-pour-tous. Le sortie de la petite fille sonnait la fin de la fête, mettait en danger l'image de Madone au cœur d'or du Garde des Sceaux.<br />
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Qu'on ne s'y trompe pas, comme le font - mais est-ce sincère ?- les "intellectuels" professionnels, les pipeules et les autres membres du chœur angélique, dans cette affaire, il ne s'agit pas de racisme, mais bien d'autre chose. On pouvait rire de tout, avant, et le même chœur y allait de ses sempiternelles remontrances, dans le sens du vent toujours, maintenant, il n'est plus permis de rire. Les temps sont sérieux, graves, lourds de menaces, malgré le travail harassant des ouvrières du bonheur humain; bonheur que l'on vous imposera que vous le vouliez ou non. On pouvait rire de tout, et à ce titre, aucun homme politique, aucune femme de la même élite, n'échappaient à la satire, à la caricature et aux mots d'esprit plus ou moins fins. Le peuple pouvait ainsi se libérer d'une tension et disons-le des conséquences néfastes de l'envie ou de la jalousie. C'était la règle ! Les choses viennent de changer : Taubira qui n'est ni sortie de la cuisse de Jupiter, ni une émanation de la divinité, et cela bien qu'elle soit noire (ce qui, entre nous, n'est qu'un détail), est devenue intouchable au terme d'une construction fantasque d'un personnage politique. D'autres avant elle avaient essuyé ce genre de stupidités ( les oreilles, la stature, le sexe de Sarkozy, Benoit XVI et ses mœurs prétendues, etc.), mais désormais, prenant prétexte de cette particularité physique, elle réclame un traitement spéciale : Voici la Femme, voici celle qui en elle récapitule tout le genre humain. Avec Taubira nous sommes tous noirs, nous sommes tous des singes, nous sommes tous gays, nous sommes tous des femmes, nous sommes tous des Taubira. Comment ne pas voir que nous sommes en face d'un délire et d'une montée aux extrêmes, qui ne sont pas ceux du racisme, mais ceux du culte de la personne et de la mise à mal de la liberté.<br />
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Bien sûr, tout un chacun a droit au respect, tout le monde a droit à son intégrité physique et morale, Taubira comme les autres, ni plus, ni moins. Alors avant de nous rejouer la pièce, quelque peu usée, du racisme, de la République mise en danger, des hordes de fascistes aux portes, des loups dans la bergerie, Taubira et son chœur auraient été mieux inspirés de lire deux, trois poésies, de se donner rendez-vous à Saint-Germain-des-Près en se gargarisant au champagne et en se congratulant d'être la France de demain, celle qui ouvre des voies, la nouvelle <i>Propaganda Fide</i> de l'Empire du Bien, mais qu'ils nous foutent la paix avec leur morale à deux euros. Sinon, bientôt, on rétablira le crime de blasphème, blasphème contre la République, son gouvernement et tout ce qui émanera de lui. <br />
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* à ce propos : <a href="http://acontrecourant2.canalblog.com/archives/2013/11/17/28448391.html?fb_action_ids=678751222149741%2C678336622191201&fb_action_types=og.likes&fb_source=other_multiline&action_object_map={%22678751222149741%22%3A1376972772549655%2C%22678336622191201%22%3A245857735571276}&action_type_map={%22678751222149741%22%3A%22og.likes%22%2C%22678336622191201%22%3A%22og.likes%22}&action_ref_map=[]">http://acontrecourant2.canalblog.com/archives/2013/11/17/28448391.html?fb_action_ids=678751222149741%2C678336622191201&fb_action_types=og.likes&fb_source=other_multiline&action_object_map={%22678751222149741%22%3A1376972772549655%2C%22678336622191201%22%3A245857735571276}&action_type_map={%22678751222149741%22%3A%22og.likes%22%2C%22678336622191201%22%3A%22og.likes%22}&action_ref_map=[]</a>M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-35624393169999714132013-10-24T17:48:00.001+02:002013-10-24T17:54:19.133+02:00Le monde qui vient sera violemment bien. <div style="text-align: justify;">
Comment peut-on voir le monde tourner sans s'affoler de ce qu'il tourne ? Sans prendre peur de sa façon de tourner ? Existe-t-il un autre visage du monde possible ? Est-il un autre monde qui pourrait advenir ? Ou bien sommes-nous contraints à assister à ce qui advient, acculés à la tournure de ce monde-ci ? </div>
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Il y a quelques jours, mangeant des frites, l'oreille baladeuse, j'écoutais, avec intérêt, un jeune garçon raconter à quelqu'un qui était probablement sa mère, un film qu'il venait de voir. Il était question de meurtres en série et de suicide en pagaille pour je ne sais quelle fin du monde. Sa narration s'acheva par un "non mais, c'était bien". </div>
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Voilà donc qu'il faut tenir ensemble le "c'était bien" et la violence des meurtres et des suicides. Je me disais, une frite entre les doigts, comment peut-on tenir ensemble sans trembler, sans toussoter du moins, ces deux choses-là ? Comment peut-on dire de toute cette violence, c'était bien, c'est bien ? </div>
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Quelques heures plus tard, la Providence me met entre la main le petit livre de Michela Marzano, La Mort spectacle, Enquête sur l'horreur-réalité. Le livre est petit mais, bon-sang, il fait froid dans le dos. La philosophe nous expose un compte-rendu de l'horreur, celle de la fiction, et celle de la réalité mise à l'honneur par les islamistes : "Celui qui est couché par terre, les yeux bandé, attendant d'être égorgé, est-il un homme ? Ses bourreaux sont-ils des hommes ? Et ceux qui regardent ces vidéos avec indifférence ou avec jouissance sont-ils encore des hommes ? " Voilà la question fondamentale que pose la coïncidence du "c'est bien" et de la violence, et en particulier de la violence qui consiste à regarder, à voir, l'humiliation, le meurtre, l’exécution d'un autre et éventuellement à en jouir, </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsjA_5JSBdt9DwvAEiWtkfXiGTTFEDzIMBeR_60hC-3SX5mDoLIT5yuU2NtBJ2p-ti2T2zApNfKkNsOUDSompaLwjY2AyH7I8DGB6P8CELWPShi_OYyr392CrQNulgavTeO2yoWIpKPIw/s1600/eugene-armstrong.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsjA_5JSBdt9DwvAEiWtkfXiGTTFEDzIMBeR_60hC-3SX5mDoLIT5yuU2NtBJ2p-ti2T2zApNfKkNsOUDSompaLwjY2AyH7I8DGB6P8CELWPShi_OYyr392CrQNulgavTeO2yoWIpKPIw/s320/eugene-armstrong.jpg" width="320" /></a></div>
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Sur notre monde civilisé plane la menace d'une barbarie d'autant plus facile qu'il est civilisé précisément ; il est plus aisé pour une société civilisée de retourner à la barbarie que pour une société barbare de parvenir à la civilisation ; il suffit de suivre une pente. Cette pente est à l'heure actuelle de plus en plus glissante : la mort, sous diverses formes, semble rôder, l'indifférenciation, prélude à toutes violences futures, fait son œuvre. Tout se mélange, tout se brouille, et l'on est incapable de distinguer entre le virtuel et le réel. Les distances s'estompent, l'immédiateté est la chose la plus désirable. Et tout cela, à hue et à dia, non sans invoquer les droits de l'homme, l'égalitarisme, le sans-frontiérisme, l’accueil unilatérale d'autrui, l'anti-racisme, l'amour universel et la philanthropie pour tous. </div>
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Les jeunes d'aujourd'hui qui n'auront connus que cette hubris, doublée d'une indifférence dépressive, pour la plus part ne pourront pas faire face à la violence future. Ils en seront les auteurs et les victimes. Et pourtant tout avait commencé comme un jeu, aux sons de la fête, avec une perpétuelle musique de fond : un étourdissement visant à couvrir la vanité et le vide qui s’étalaient partout. Les coupables auront été les chantres de la civilisation de mort, les fauteurs du maelstrom estampillé "culture" : une bouillie empoisonnée, une soupe putride et noire. Un jour on devra se demander quelles responsabilités porteront la télévision, le cinéma, les jeux vidéos, entre autres, dans la barbarie qui advient. Sous prétexte de liberté d'expression et de droit à l'information, de divertissement, et je ne sais quels autres appels au réel perverti, ces industries gâtent l'âme humaine, et mettent en péril la civilisation. </div>
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M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-4772368805045342472013-10-07T20:12:00.001+02:002013-10-07T20:37:20.952+02:00Deuxième lettre à Robert sur le socialisme. Cher Robert,<br />
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Depuis ma dernière lettre, nos échanges se sont quelque peu essoufflés. Nous nous sommes quittés, une fois encore, sur des considérations vaguement politiques. Vous avez cru - vous croyez encore, sans doute - que je penche, dangereusement, vers les droites, tandis que je vous crois tout pétri, innocemment, d'idées socialistes. </div>
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L'occasion me fut déjà donnée de vous exposer, bien maladroitement, ce qui non seulement me gardait éloigné du socialisme mais aussi me le faisait tenir en aversion. Une fois encore, je veux y revenir afin que les raisons qui motivent cette répugnance soient tout à fait claires pour vous.</div>
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D'emblée, je tiens à clarifier un point précis. Je ne confonds pas dans une seule et même chose socialisme et soucis pour les choses sociales. Par "choses sociales", j'entends parler de tout ce qui regarde, de près ou de loin, une plus grande justice entre les personnes, dans les communautés qu'elles constituent, et dans la société toute entière. Ces "choses sociales" ne sont pas l'apanage du socialisme, comme si lui seul aurait, par un mandat spécial, l'exclusivité de ces préoccupations-là ; plus encore, comme si "justice sociale" et "socialisme" étaient deux parfaits synonymes. Je n'en crois rien.</div>
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Vous savez que je suis né dans un milieu que l'on appelait naguère prolétaire. Le terme semble être tombé en désuétude; le monde ouvrier a connu lors de ces dernières décennies une mutation substantielle. Cette transformation jointe à un embourgeoisement "culturel" - le mot est galvaudé - de la société, a fait apparaître une nouvelle distribution sociale : tout porte à croire qu'il n'existe plus qu'une seule catégorie sociale que l'on pourrait appeler la prolétaro-bourgeoisie où les prolétaires d'hier sont devenus des petits-bourgeois et où les bourgeois en titre se sont prolétarisés. Dans ce vaste mouvement mimétique où les classes, jadis opposées, font chemin les unes vers les autres, le dogme socialiste présente un important ferment d'unité.</div>
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Le milieu duquel je suis originaire me conduirait, naturellement, tant il est vrai que si les croyances religieuses se transmettent de manière préférentielle dans le sein de la famille, il en est de même pour les opinions ( les croyances) politiques, à adopter, moi aussi, les vues socialistes sur les rapports qui régissent les communautés humaines. Or malgré cet atavisme familial - mais il est vrai que mes parents n'ont jamais été militants d'aucune opinion politique particulière, me laissant ainsi le champ libre à toute adhésion future - j'ai toujours, sans trop bien savoir pourquoi, à dire la vérité, eu une méfiance instinctive pour les doctrines socialistes. Il me semblait, je pense, étrange qu'elles fussent surtout défendues par des individus, ou des groupes, qui n'avaient pour ainsi dire aucune connaissance existentielle des causes qu'ils défendaient. Les élites socialistes, les penseurs du socialisme, ne sont jamais des ouvriers mais de bons bourgeois, tenant évidemment à le rester, on peut le comprendre, mais tenant plus encore à asseoir leur puissance "bourgeoise". Que ces élites soient émues de la misère, ou de l'injustice ou des inégalités sociales, je n'en doute pas, il me semble seulement que cette émotion n'est en fait qu'un masque involontaire, qu'un pli de l'âme, qu'une posture, comme on dit si couramment aujourd'hui.<br />
La vertu théologique de charité impliquait que le sujet aimant tendent à ressembler à l'objet ou au sujet aimé. C'est une des loi de l'amour que de tendre vers la ressemblance. Dans le socialisme, si cela existe ce n'est que par une inversion. Les élites "charitables" ne ressemblent pas, ne veulent pas ressembler à ceux qu'elles proclament défendre. Elles ne vivent pas dans les même lieux, ne fréquentent pas les mêmes personnes, ne s'habillent pas de la même façon, ne mangent pas pareillement, ne s'amusent pas des mêmes amusement, ne copule pas de façon identique. Elles veillent à ce que la distinction subsiste, tant qu'elle peut subsister dans une société où tout tend, quoiqu'il en soit, par des forces autres que celle de la vertu, à s'amalgamer et se confondre. Aussi je puis, sans que cela face sourciller qui que ce soit, être maire d'une ville dite "populaire" et "populeuse", ne pas y vivre, habiter l'un des sites les plus beaux d'une capitale, mener grand train. Je poursuivrais toujours, comme de loin, la justice sociale dont j'ai fait mon cheval de bataille. L'émotion qui m'étreint alors assis dans mon confort de justicier repu, qu'elle est-elle ?<br />
Cette émotion-là, ce sentiment-là, ne sont pas autre chose que l'expression d'une culpabilité. Oh, d'une très vague et langoureuse culpabilité. La religion du progrès adoptée par le socialisme, et qui est à elle seule tout le socialisme, exige, certainement davantage que le fameux "judéo-christianisme", une culpabilité fondatrice. Cette culpabilité est le donné premier. C'est elle qui meut, elle qui assure, elle qui conduit, qui projette, construit, mais elle aussi qu'on tente vainement d'évacuer. Le "pour tous" si banalement et stupidement socialiste n'est, dans un premier temps, que le constat coupable que nous n'avons pas réussi à édifier une société juste, que nous sommes, de ce côté-là, déjà toujours en défaut. Ce "pour tous", si théologique, n'est que l'expression de la rédemption sociale que l'on recherche, l'expression de cette culpabilité de laquelle il faut se laver.<br />
<br />
Le socialisme, progressisme élitiste et qui tient à le rester, n'est qu'une sotériologie laïque qui fonde tout sa dynamique sur la culpabilité. Cette doxa s'étend à tout et à tous, car, comme je le disais plus haut, le socialisme est un ferment d'unité, comme jadis le fut le christianisme. Tout le monde est peu ou prou socialiste. Il n'est qu'à voir comment l'on vous reçoit si publiquement, naïvement, vous déclarez que vous n'avez rien à faire avec ces croyances, ces dogmes et ces certitudes. Ne pas être socialiste, c'est être livré à l’ostracisme, c'est devenir suspect, c'est, pour le dire en termes religieux, devenir hérétique. Le monde à bougé, les sociétés se sont émancipées, mais le traitement des hérétiques est toujours le même : rejetés dans les ténèbres extérieures.<br />
<br />
Vous pouvez bien dire que vous êtes de droite, on pensera, et avec raison, que vous êtes encore sous l'influence socialiste, tant il est vrai que le socialisme ne se réduit pas aux groupes politiques qu'il inspire directement. Mais déclarez, positivement, que vous n'êtes pas socialiste, et insistant sur la négation, et que vous mettez dans ce "pas" une partie de votre philosophie politique, votre interlocuteur, vous regardera avec les yeux de l'effarement, du dégoût presque, se demandant sans doute "comment est-il possible de ne pas être socialiste?" Comment est-il possible que vous ne preniez pas part à la bonté universelle, que vous vous refusiez à participer, vous aussi, à la justification du monde ? Comment donc ne pas s'enthousiasmer à ce festin universel des futurs meilleurs et donner sa foi à cet évangile-là ?<br />
Parce que, soyez-en sûr, le socialisme a empli le monde d'une espérance sans pareille. Cette espérance est jeune - un peu plus d'un siècle - mais elle enivre. Le monde entier, répudiant les anciens dieux, se voue donc aux dieux de cette nouvelle religion. Ces dieux-là, je vous l'assure, sont terribles, bien plus terribles que ceux que l'on a congédiés. Ceux-ci, personnels, opposaient un rempart au mimétisme, autre nom de l'idolâtrie; ceux-là, sans personnalité propre, excitent le mimétisme ; l'excitent dans le sens du Bien - c'est ce que l'on veut croire - mais en vérité, l'encourage dans le sens de l'idolâtrie : de l'état, du groupe, du lien social, de l'autre en tant qu'autre, des principes absolus, et pour le dire aussi, de la misère, car que serait un socialisme s'il n'avait à adorer aussi la misère humaine ?<br />
<br />
Je parlais plus haut de charité, et j'ai ensuite parlé d'espérance, non sans avoir évoqué la foi. Vous reconnaitrez sans peine les antiques vertus théologales. Vous voudriez me faire croire que le socialisme, cet unique mouvement établi sur la justice universelle, ne serait pas un christianisme inversé ? Vous voudriez me faire admettre qu'il n'entretient strictement aucun lien avec ce qui faisait le génie chrétien ? Vous voudriez me faire penser, enfin, que le socialisme serait une génération pure, né de je ne sais quelle prise de conscience soudaine au bénéfice d'événements historiques qui auraient favorisé son avènement ? Mais enfin, la matrice chrétienne dans laquelle nous avons baigné, tant nous les individus que nous les collectivités humaines, les principes chrétiens qui nous informaient, du dehors et du dedans, tout cela aurait été en vain ? Tout cela compterait pour rien ? Tout cela n'aurait été qu'une parenthèse superstitieuse ?<br />
Mais que dire de l'immense charité chrétienne qui n'a pas attendu le socialisme et ses trémolos pour s'activer et dispenser universellement, sans faire état des personnes, son réel amour, un amour fondé, non pas sur la culpabilité, mais sur la certitude que l'amour déjà nous précédait ? Que dire, je vous le demande, de l'espérance chrétienne, qui n'a pas attendu les lendemains chantant pour se tendre toute entière vers une fin bienheureuse, une fin qui n'était autre que le règne absolu et personnel de l'amour ? Que dire, enfin, de la foi chrétienne qui n'a pas attendu les certitudes progressistes pour croire et en l'homme et en plus que lui, pour dépasser toute les idolâtries possibles, pour proposer une adhésion que seul l'amour rendait digne de foi ?<br />
Je vous parle beaucoup d'amour, le socialisme n'en parle pas tant. Il s'en moque éperdument et si, parfois, le mot lui vient aux lèvres, c'est pour nous parler d'autre chose. L'amour n'appartient pas au lexique socialiste, il l'a soigneusement retiré de son vocabulaire. L'amour socialiste est domestique, tout au plus, et il s'arrête au pas de votre porte, dans le meilleur des cas. Ce qui vient ensuite c'est la justice sociale, l'égalité, le "pour tous", l'universelle bonasserie.<br />
<br />
Ce "pour tous", il faut y venir encore. Voilà bien la devise progressiste : "pour tous !". Ce cri de guerre pour qu'il se fasse entendre, suppose l'existence a priori de droits réservés. Le "pour tous" réclame que les droits réservés soient l'apanage de tous, qu'il n'existe plus de situations particulières justifiant des droits particuliers. Aussi, le fondement du "pour tous" est l'envie, et parfois la jalousie. Le "pour tous" socialiste déconnecté de ce qui pourrait le rendre légitime devient la devise de tous les égotismes possibles, le slogan des pires narcissismes. On pourrait dire que ce "pour tous" n'est qu'une version déguisée du "pour moi'. Mais comme le socialisme nous inculque qu'il n'est pas bien de se battre pour soi seul, on préférera "pour tous" au "pour moi".<br />
Pardonnez-moi si dans ce "pour tous", je vois encore quelque chose de chrétien. Le Christ offre sa vie "pour la multitude". Ce "pro multis" l'Eglise, à la différence des courants hétérodoxes, l'a toujours interprété comme étant un "pour tous" et non un "pour beaucoup". Le Christ, donc, offre sa vie pour tous, pour le salut de tous. Ce qui est remarquable ici, c'est le lien entre un seul et "la multitude". Le christianisme - qu'il soit vrai ou non, là n'est pas la question - établi un lien entre "un seul" et "pour tous" : un seul donne sa vie pour tous, le "pour tous" dépend donc du don d'un seul. Le salut des tous dépend donc de l'exemplarité d'un seul. Un seul se sacrifie pour que tous soient sauvés. Aussi le lien social que l'Eglise établissait, et elle le faisait en raison même de ce qu'elle pensait être sa révélation, est paradoxal : l'exemplarité d'un seul le fondait et en même temps ce "un seul" était dépassé par le nécessaire salut de tous. Dés lors, le chrétien était celui qui suivait cet exemple de don : je me donne pour tous ou à tous. La communauté donc prenait naissance dans le don des individualités.<br />
La communauté inaugurée par le socialisme ne fonctionne pas. Pour elle, le don n'est même pas envisagé. On part du principe que quelque chose qui appartient à l'autre, m'échappe : il faut donc soit le lui prendre, soit qu'il soit partagé. Le rapport entre " un seul" et "pour tous" est gommé, puisque il n'y a plus, à vrai dire, de "un seul", le "moi" que je pourrais donner et, disons-le, sacrifier n'existe plus que comme revendicateur de ce qu'à l'autre, de ce qu'est l'autre. Aussi le "pour tous" n'est que le jeu de miroir à l'infini ou "un seul" regarde un autre "un seul", l'envie, le jalouse aujourd'hui, le tuera, peut-être, demain.<br />
<br />
Je termine. Le socialisme n'existe pas seulement comme parti ou somme doctrinale. Il s'est répandu comme l'huile d'un flacon renversé. Je le disais : nous sommes tous socialistes. La droite elle-même a versé dans le psychodrame sentimental du socialisme. La droite - une certaine droite du moins - est le contrefort du socialisme. Il est parfaitement impossible que nous ne soyons pas atteints par le progressisme.<br />
Vous voyez donc, cher Robert, que je ne suis pas si éloigné de vous. Même ne partageant pas votre enthousiasme, ou votre dépit - je n'ai jamais bien su - je vous suis proche. Mon âme, que voulez-vous !, s'est imbibée d'idées socialistes. Je tente de les débusquer, de les soumettre à une question toute personnelle, et si elles tiennent, je les fait volontiers miennes, mais la plus part abjurent.<br />
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Croyez, bien cher Robert, à mon amitié fidèle. <br />
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<br />M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-32441103781369655062013-08-28T16:57:00.002+02:002013-08-28T16:57:24.803+02:00Le monde est un anus. Parfois, au hasard, on tombe sur de fameuses merdes. Cette fois j'en tiens une consistante.<br />
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<a href="http://next.liberation.fr/sexe/2013/08/28/chaque-homme-devrait-se-faire-penetrer-au-moins-une-fois-dans-sa-vie_927641">http://next.liberation.fr/sexe/2013/08/28/chaque-homme-devrait-se-faire-penetrer-au-moins-une-fois-dans-sa-vie_927641</a><br />
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Pas étonnant, il s'agit du grandiose et bien-sous-tous-rapports Libération, à qui la merde ne fait pas peur, c'est même son fond de commerce : l'ordure grasse, consistante, formidable. Vous en reprendrez bien une louche ?<br />
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Dans l'entretien, que l'on vise, on veut pourfendre les stéréotypes mais on accumule les lieux communs du cul. Le monde semble pour les animateurs de ce fessetival un énorme trou du cul qu'il faut, sous peine de passer pour un pauvre ringard, évidemment perforé.<br />
Une carrière de poinçonneur des Lillas s'offre à vous.<br />
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Si vous avez le cul en feu, n'hésitez pas Xplore vous ouvre ses portes. Si vous tremblez d'être un peu constipé, genre vierge effarouchée, Xplore vous propose des ateliers de mise en fion.<br />
Bref, rater cet événement culturel serait dommage. M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-9215957267305665451.post-35122959624805873642013-08-28T09:51:00.001+02:002013-08-28T09:56:02.859+02:00La vache sacrée se flagelle. Il faut faire gaffe l'islamophobie rampante progresse à vue d’œil. Elle progresse tellement cette phobie écœurante qu'elle en arrive même à masquer la progression, pas rampante du tout, de l'islamisme et des revendications communautaristes toujours plus grandes.<br />
<br />
En réalité, on ne sait que choisir : doit-on se défendre de l'islamophobie, crime de lèse-humanité dans sa diversité culturo-religieuse, ou doit-on se prémunir de l'islamisme. Ce qui ne fait pas de doute, c'est que la première existe bien, on nous le martèle sans cesse et la France, dans le domaine phobique, est, on le sait aussi, le territoire de la profusion. En ce qui concerne le second, on peut avoir des doutes sur son existence ; puisque cela aussi on nous le répète. L'islamisme serait une licorne, l'islamophobie une réalité que l'on croise tous les jours au coin de la rue.<br />
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La Vache qui rit en est une des dernières preuves. Ses fameux cubes étaient des pièces de construction d'un mur de la haine. Ils contenaient des messages même pas subliminaux où le fana d'apéro au fromage sans goût pouvait, tandis qu'il buvait et grignotait, alimenter son islamophobie ordinaire.<br />
<a href="http://www.blogger.com/goog_771422963"><br /></a>
<a href="http://www.glamourparis.com/snacking-du-web/articles/la-vache-qui-rit-presente-ses-excuses-apres-avoir-ete-accusee-d-islamophobie-270813/20264#.Uh2Bum1O8X0.facebook">http://www.glamourparis.com/snacking-du-web/articles/la-vache-qui-rit-presente-ses-excuses-apres-avoir-ete-accusee-d-islamophobie-270813/20264#.Uh2Bum1O8X0.facebook</a><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaM-AGwt0z6QMuquimydXnzlBLTK2-IrPBO6pWNRi4yzYre5b8vyHsV4Se664bEmGcK96ad-t6ztn5-ZqwuEQlCsRaWMvVNcRgdyecMzCBHfFdk9aGgvnwHxKWZr7QtSlq44yFV3aPTRk/s1600/9-19.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaM-AGwt0z6QMuquimydXnzlBLTK2-IrPBO6pWNRi4yzYre5b8vyHsV4Se664bEmGcK96ad-t6ztn5-ZqwuEQlCsRaWMvVNcRgdyecMzCBHfFdk9aGgvnwHxKWZr7QtSlq44yFV3aPTRk/s320/9-19.jpg" width="320" /></a></div>
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La police des phobies veille heureusement : la Vache fît amende honorable, mis genoux à terre et s'humilia pour cet odieux comportement. Le voile un problème ? Aucun, tout va bien. La devinette est désormais "<span class="text_exposed_show">totalement inappropriée, et ne
reflète en aucun cas la position de Bel et de la marque Apéricube, dont
les valeurs font du respect des croyances, de la culture et des
convictions de chacun un principe fondamental." Donc conclusion : les lois de la république, que l'on invoque avec colère et passion dans les cas où les Maires ne veulent pas en entendre parler, sont dans le cas d'espèce du voile une atteinte au respect des croyances. C'est bien ce que certains pensent d'ailleurs. Invoquer le principe religieux ici est interdit, l'invoquer là tout à fait valable. Invoquer le principe du respect des croyances quand il s'agit de christianisme intolérable, tandis que quand il s'agit de l'islam tout à fait recevable. C'est que la communauté islamique est une communauté persécutée, sujette à la stigmatisation permanente, à l'amalgame, à l'ostracisme, elle mérite des attentions particulières, et un grand effort commun des sauvages racistes et phobes que nous sommes. Nous sommes appelés à mettre en branle les valeurs de tolérance, de respect, d'accueil immodéré de l'autre. Il semblerait d'ailleurs que nous sommes les seuls à nous rappeler que ces valeurs existent. </span><br />
<span class="text_exposed_show">Pire nous sommes tenus de faire la fille de joie - tant pis si elle fait la gueule -c'est l'injonction tacite qui courent depuis une décennie et qui ne semble pas vouloir mourir. </span><br />
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<span class="text_exposed_show">En excusant pour ce fait anodin et qui ne retranscrit que le réel, Apéricube se montre pleutre, lâche : image navrante de ce que nous devons. </span><br />
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M.-A. Cardoso-Canelashttp://www.blogger.com/profile/05186276315236202614noreply@blogger.com0