dimanche 18 septembre 2011

Obéir !

Obéir? Sans doute, mais comment et à qui?. Salazar, de Sousa Mendes, deux Portugais, deux catholiques, deux hommes de pouvoir. Le premier, président du Conseil, le second, consul de Portugal à Bordeaux. Pour le premier, la raison d'état prime sur tout; sa fonction prend le pied sur sa conscience, qui n'est plus, 'à ce moment-là, que conscience politique. Et pour garantir les intérêts suprêmes, dans l'ordre politique, de l’État et de la nation, il obéit à la raison l'État. Le second, après un débat interne, douloureux, entre sa conscience politique et sa conscience d'homme, informée par ses convictions religieuses, dépasse la raison d’État - qui à vrai dire, n'existe plus - et ce au risque de tout perdre - et en effet, il perdra tout- de ce que lui offrait l'obéissance politique, décide d'obéir à l'injonction de cette conscience qui transcende toutes les raisons purement formelles.



Le premier à été vertueux comme politicien, homme d’État maintenant, pendant le second conflit mondial, le Portugal dans la neutralité. Le second à été vertueux comme homme, tout simplement, et comme chrétien.
Le premier n'a rien perdu mais sa vertu est vicieuse. Le second à tout perdu mais sa vertu est féconde. Car c'est bien le second qui sauve effectivement , le premier ne "sauvant" qu'un engagement politique.
Aristide de Sousa Mendes, désobéissant aux dispositions du gouvernement portugais légitime, délivra des visas sauvant aussi 30.000 personnes de l'horreur nazie. Il se sauva lui-même risquant de perdre sa vie pour suivre sa conscience. Encore fallait-il avoir une conscience capable d'une tel débat.

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