lundi 11 octobre 2010

De la monarchie comme hochet français

La monarchie peut tout à fait se défendre comme système politique. Elle le peut partout, semble-t-il, sauf en France. En France, où tous les monarchistes sont des royalistes, divisés en deux camps qui plus est, adeptes du décorum, de la pompe et du faste. Il est fâcheux que ces quelques nostalgiques d'un protocole absolument révolu se liguent en chapelles et fassent un tort considérable au système monarchique. Tant que cette bande de chemises empesées, de coureurs de titres et de décoration, fera sa pathétique comédie, il se passera beaucoup de temps avant de voir qui d'Orléans, qui de Bourbon sur le trône de France; trône, qui plus est, remisé au placard à accessoires depuis belle lurette.
L'histoire de l'abolition de la monarchie en France est complexe. Et cette complexité justifie, je crois, de la non-légitimité de la cause monarchique, en tout les cas, de la manière dont elle est menée. Le supposé Roi, Louis dit XX, ou un autre, n'est qu'un fantoche, un jouet pour grands enfants ayant parfois perdu pied avec la plus triviale réalité. Et quand là-dessus vient se greffer une mystique religieuse, qui voit dans le roi de France, je ne sais quelle incarnation du messie, nous sommes alors en plein délire. Mais certains y tiennent à leur délire, autant que le chien à son os. On aimerait voir des monarchistes moins royalistes, plus réalistes, plus simples, plus concrets, ayant  enregistré que nous en sommes, tout de même, à la cinquième république. On aimerait avoir des défenseurs de la cause monarchique plus ancrés dans le réel, ayant les deux pieds sur la terre, et cessant de faire dire des messes pour le repos de l'âme de Maire-Antoinette ou de Louis XVI, morts tous deux de façon héroïque, aussi héroïque que vaine était une bonne partie de leur existence. Leur mémoire n'est pas ici insultée, je les aimes beaucoup même, mais la cause monarchique ne saurait se confondre avec le culte de personnalités qui ne sont ni saints, ni martyrs. Mais chaque année, le rite a lieu, le pèlerinage se fait, avec force dentelles, mantilles, or, et encens. Je préfère les monarchistes qui se sont battus en Vendée, en ce temps-là, des hommes et des femmes du peuple pour la plus part, portant sabots et ne cherchant aucune vaine gloire.
Mais ces monarchistes-là ont fait long feu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire