mardi 5 octobre 2010

Du lobbyisme comme espèce de démocratie

Voilà qui est éloquent :

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La société est donc aux mains des nouveaux sophistes et l'on s'en réjouit comme d'une manifestation de la démocratie. Il est à craindre que de fait la démocratie aujourd'hui ne soit que cela : un réseau de groupes de pression, avec toutes les intentions du monde : les OGM, le pétrole, la cause des femmes, celle de l'islam, celle des petits pois, celle des borgnes manchots, celle des homosexuels divorcés-remariés-ayant-un-chien-et-voulant-adopter, bref le marché généralisé où chacun  défend son pré carré, ses intérêts communautaires. Imaginons, un instant, que chacun de nous soit un lobby à lui tout seul : l'horreur, nous nous taperions sur la figure pour faire valoir nos supposés droits, nom moderne de nos désirs égotiques.


La démocratie ne peut pas être cela, n'est pas cela : la loi du plus fort, celle du dernier qui a parlé a raison, même s'il dit des mensonges. Il faut craindre cependant que la démocratie, pratiquement, soit de fait cela : la foire d'empoigne, où le nombre aura toujours raison contre la vérité quelle qu'elle soit, où la force aura raison du faible, où l'argent aura raison de tout autre argument : nous vivons dans une espèce de démocratie darwinienne où la volonté de puissance est érigée en norme morale et en critère de sélection.


Je copie ici un article posté sur FB en juin dernier, je ne croyais pas si bien dire.

"Le lobbyisme, cette chose apparue au siècle dernier et qui se développe dans celui-ci, est détestable. Faire pression, user du pouvoir du nombre, de la puissance qu'octroie la foule, et si c'est nécessaire, de la force, est une chose fondamentalement méprisable, que cela soit pour des raisons politiques, mercantiles, religieuses, ou sexuelles.
On ne fait pas une politique, on ne gère pas la chose publique en tirant la couverture à soi, en faisant montre d'un égoïsme collectif érigé en valeur morale. La politique demande d'inévitables sacrifices et la recherche du bien commun, c'est-à-dire le bien du plus grand nombre, au-delà des biens et des intérêts privés. Les lobbys travaillent dans un tout autre sens, faisant valoir leurs uniques soucis, problèmes, intérêts.
En matière économique, la chose est encore plus désastreuse, car on ne s'encombre pas de justice, ni d'écologie, le rendement, l'intérêt mercantile, seuls sont les lois morales ou amorales à l'œuvre.
 En matière religieuse, la chose est tout simplement paradoxale, que cela soit pour les groupes musulmans, qui demande du hallal partout, pour les juifs qui veulent des positions politiques claires dans certains conflits, ou pour les catholiques, qui pratiquent un lobbyisme étrange, en quête de reconnaissance, et souvent de reconnaissance d'une identité chrétienne de la société occidentale.
Hélas, le concept hallal progresse, les positions politiques ne sont pas toujours prises dans le bon sens, et l'identité chrétienne de la société, il y a bien longtemps qu'elle est derrière nous, pour le meilleur et pour le pire.
Quant à la sexualité, qui appartient d'abord à la sphère privée, la voilà qui débarque, avec tambours et trompettes, dans la sphère publique, exigeant des cadres, des lois, des décrets, voire des peines, faisant surgir des droits fondamentaux que l'on aurait dits divins en d'autres temps. Tout cela sent la précipitation, le manque de réflexion, et le campement rigide sur des positions mimétiques.

La démocratie aujourd'hui semble bien être une démocratie des lobbys. Nous nous devons tous d'appartenir à des groupes, et des groupes de pressions de préférence. Parfois même nous appartenons à plusieurs dans une système de mathématique moderne à ensembles. L'ennui, c'est que nos propres intérêts sont parfois contradictoires, alors nous nous retrouvons dans une position schizophrène qui nous fait demander là ce que nous ne voulons pas ici. Élevons cela à une échelle d'une société, nous nous trouvons fasse à des injonctions paradoxales propres à conduire à la folie.

C'est toute l'histoire du lobbys : une puissance qui deviendra folle"

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