mercredi 25 août 2010

De l'excommunication comme agitateur moderne

 (Publié pour la première fois sur FB)

Cela faisait bien longtemps que l'on ne c'était plus passionné pour des questions d'excommunication. Et si l'on se souvenait encore de cet acte du pouvoir de coercition dont dispose l'Eglise, l'on pouvait croire qu'il était définitivement relégué au moyen-âge, époque que l'on sait enveloppée aux brumes éternelles et ignorantes; l'on pouvait croire que les lumières de la modernité avait renvoyé le concept d'excommunication au musée des babioles à faire peur. Et pourtant, voilà qu'aujourd'hui, à l'heure du MP3, l'opinion s'agite pour cette réminiscence médiévale. Là, où naguère on critiquait son emploi punitif, aujourd'hui, les mêmes, critiquent son non maintient. Contradiction du monde et de son manège !
Il est fort à parier que les journalistes qui poussent des cris d'orfraies -à leur fâcheuse habitude- sachent de quoi ils parlent. Plus encore, il faut se persuader que l'on se fout bien de l'excommunication comme telle, ce qui pose problème c'est le symbole. Ce n'est pas tant le signifiant que le signifié qui pose problème pour l'opinion.

Cependant, le peuple de Dieu, catholique d'abord - au titre de premier intéressé, tout de même - peut, à bon droit, se demander s'il était tout à fait opportun de lever l'excommunication qui frappait les évêques consacrés par feu Mgr Lefèbvre ? Nous sommes en droit de nous le demander, non pas que nous mettions en cause a priori le jugement du Pape, qui par goût, par conviction et conseillé, à cru comme étant de sa mission de prendre cette décision.



Mgr Lefèbvre au temps de sa gloire


Nous nous le demandons eu égard à la bonne foi des récipiendaires, d'une part, et eu égard aux modalités que cette levée a prise, d'autre part. Ces dernières regardant strictement l'Eglise Catholique, je n'en dirai rien ici. Mais qu'il nous soit permis de douter de la bonne volonté des concernés. Ceux qui ont fréquenté ces milieux savent bien qu'on n'a pas peur d'une nouvelle embrouille, d'une byzantinerie supplémentaire et d'une tartuferie cousue de fils d'or : pour la plus grande gloire de Dieu, cela va sans dire.
Tout ce petit monde ne forment pas une unité compacte aux contours bien délimités : l'intégrisme - à proprement parlé, il n'y a d' 'intégrisme" que catholique, les autres formes dans les autres religions sont plus du fondamentalisme - est une nébuleuse qui comprend des gens attachés à des formes esthétiques et rhétoriques - peut-être dépassées, là n'est pas la question- qui d'une certaine façon peuvent se défendre, mais aussi des gens aux idées plus que critiquables, fanatiques, qui jamais n'accepterons Vatican II, ni le ministère du Pape, ni l'évolution de l'Eglise (la petite grand-mère attachée viscéralement à l'antique liturgie quand à elle a fait long feu, elle est allé voir cela de plus haut). Ces derniers sont et demeurent hors de la communion véritable de l'Eglise sans qu'il soit nécessaire de fulminée l'excommunication.

Le cas de Monseigneur Richardson est plus patent encore. Non content de représenter une théologie qui n'a plus d'enracinement réel dans notre temps, il tient des propos provocants, scandaleux et arrogants, indignes d'un disciple du Christ.
Quand bien même les chambres à gaz n'auraient pas existé, quand bien même le nombre de juifs tués serait moindre, il suffit que le nazisme ait bien existé lui, que Mein Kampf ait bien été écrit, que les vexations et les ghettos aient été réels eux, qu'il y a bien eu un antijudaïsme de nombreuses fois exprimé avant même d'en arriver aux camps. Il ne faut pas nécessairement atteindre le sommet de l'horreur et des milliers de morts pour être définitivement scandalisé. Un seul homme qui meurt et cette l'humanité toute entière qui meurt, un seul homme qui tue et c'est l'humanité toute entière qui s'en trouve salie. La haine - quelle que soient les formes qu'elle ait prise - la haine politique, inique et cynique du nazisme à bien eu lieu ! Non seulement dans les camps, mais aussi en dehors comme par exemple en Ukraine.
Que je sache, le Christ lui-même, dont Mgr. se déclare le disciple et le prêtre, était juif pratiquant, circoncis, et donc virtuellement porteur de l'étoile jaune; le Christ et sa Mère et tous les autres, Pierre, Paul, Jean.... Haïr le juif - le négationnisme en est une forme subtile, qui ajoute à la haine l'hypocrisie- c'est haïr le Christ. On ne peut être disciple du Christ, sans embrasser le Christ total, judéité comprise.

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