jeudi 16 septembre 2010

Des Roms encore.

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http://www.karinelalieux.be/Le-Gouvernement-francais-confond-morale-et-droit_a777.html?com#last_comment



on confond un peu tout.

Y aurait-il un droit qui ne soit pas moral? A-t-on déjà vu un droit non fondé en morale? Madame Lalieux pense mal. Le droit ou la loi doivent viser à une éthique, et donc à une morale. Elle devrait relire ses fondamentaux. Mais il est vrai qu'au parti socialiste, on a de la morale une définition très petite bourgeoise, et qui sent son XIXe en plein.

De plus les Roms seraient-ils la seule minorité "victime" de ces agissements contre les droits de la personne, le droit de l'Union, et contre la morale élémentaire? Je ne crois pas. Alors pourquoi soudain cette fixette? D'autant plus que les expulsions ne sont pas nouvelles. C'est un fait qui par le passé à déjà eu lieu, et cela n'avait soulevé aucune vague de contestation. Médias quand vous nous tenez !

Ensuite la France n'est pas la seule à poser ce genre d'actes : l'Allemagne, l'Italie, le Danemark, la Roumanie. Alors pourquoi cette fixette sur la France ? Médias quand vous nous tenez bis !

Poursuivons. Quand un évêque français - avec raison ou pas - dénonce les expulsions dans des termes comparables à ceux du commissaire, il y a dérapage, dit-on,  et l'évêque est sommé de s'excuser pour avoir ainsi mis la souffrance des Juifs sur le même pied que celle des Roms, mais dans le cas du commissaire il n'est pas question de dérapage. Etrange ! Pourquoi cette différence ?

Qu'en est-il du "dérapage"? Passons sur le cliché sémantique, nous sommes à une époque où il semble que l'on dérape beaucoup. Qu'est-ce qu'un dérapage? Un acte involontaire qui souvent cause des blessures. Ni l'évêque, ni le commissaire n'ont déparé. Les discours et communications, sont préparés et lus, rien d'involontaire donc. Le "dérapage" semble tout simplement être une forme du repentir, mais le repentir à mauvaise presse, alors on préfère la notion mécanique de "dérapage". Voilà pour la forme.
Venons-en au fond. Est-il pertinent de comparer ou simplement d'associer les faits dont ont été victime les Juifs, les Noirs, les Tsiganes, et les homosexuels pendant la terreur Nazie, avec ce qui se passe en France et ailleurs, donc, en ce moment? Je crois que la réponse est évidente. Proposait-on aux minorités cités, un retour en avion, avec une prime, dans leurs pays d'origine, et conformément aux lois démocratiques légitimes? Y a-t-il aujourd'hui une volonté d'exterminer? De plus le statut des victimes d'alors est-il exactement le même que celui des victimes d'aujourd'hui? Le juif d'alors était-il oui ou non inséré dans la société? Travaillait-il? Votait-il? Où et comment vivait-il? Répondre à ses question c'est mesurer toute la différence entre les uns et les autres. Dire cela, ne revient pas, bien sûr, à justifier ce qui se fait aujourd'hui, mais bien à clarifier. De plus la souffrance des victimes de l'holocauste n'est pas, que l'on me pardonne, l'étalon de la souffrance humaine. Pourquoi donc toujours en revenir à cela?

Enfin, les beaux et bons esprits qui se fendent de leur refrain humanitaire en invoquant soit le droit, soit la morale, soit l'un ou l'autre, que font-ils concrètement lorsqu'une de ces personnes Roms vient la main tendue, la fausse pétition à faire signer ? Quel discours précis, à ce moment précis, leur tiennent-ils? Que font-elles nos laïques sœurs de la charité quand quatre, cinq, six fois, elles ont entendu dans le métro, la valse de saint Jean, le Temps des Fleurs,et autres ritournelles jouées à l'accordéon? Dansent-elles? Réclament-elles un bis, béates d'admiration et reconnaissantes pour ce moment de pur bonheur dans la grisaille quotidienne?



Les Roms, au titre du respect de la personne humaine - ce qui est du ressort de la morale et de l'éthique, et pas d'abord du droit, le droit est là pour mettre en forme, par des lois positives, les impératifs  moraux- doivent être considérés comme tel : des personnes humaines, en conséquence ils ont droit et peuvent aspirer à des conditions de vie dignes de ce que nous sommes tous : des personnes humaines. Séjournant dans un pays, ils sont soumis, comme chacun de nous, aux lois de ce pays. Le pays qui les reçoit doit s'assurer qu'ils peuvent effectivement les recevoir dans toute la dignité qui leur est due. Cela suppose une coopération et des personnes accueillies et des pays accueillants. En outre, il faut se poser une bonne fois la question, en cette espèce, du statuts des Roms en Roumanie et en Bulgarie. Le problème moral est surtout à la source de cette émigration. Si les Roumains et les Bulgares étaient eux-mêmes plus accueillants pour cette ethnie vivant sur leurs territoires depuis des siècles, nous ne serrions pas confrontés à une émigration aussi caractérisée.

Concrètement - parce que avec des si ...- il faut ici offrir des conditions de vie dignes à ces personnes, et les engagées à se socialiser selon les lois du pays et faire évoluer la mentalité des pays d'origines. Dans le cas, où les populations ne veulent pas se socialiser - la mendicité caractérisée est un défaut de socialisation - que faut-il faire? Sourire et laisser passer? Soupirer? Attendre les socialistes qui auront une solution bonasse au problème? Je ne sais pas. Mais les lois d'une démocratie sont votées par des députés élus par des citoyens. Peut-être faudrait-il remettre en cause ce fonctionnement de la démocratie? Peut-être la démocratie doit-elle s'exercer dans la rue, à la télévision,  à coups de communiqués et de dérapages contrôlés cela va sans dire? Peut-être après tout...

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